Chronique|

Pour notre plaisir et leur martyre

Jean Lamarche, Le Nouvelliste

CHRONIQUE / On ne peut pas dire qu’on leur a fait la vie dure. Il est vrai qu’on avait d’autres problèmes et d’autres centres d’intérêt à se préoccuper comme de se libérer de la pandémie avant de comprendre qu’on se ferait à la place – et même un peu en même temps – étouffer par la hausse des prix et la flambée des taux d’intérêt. Nos gens de politique ont bien sûr exprimé haut et fort leurs grands soucis à nous comprendre et à affirmer vouloir nous venir en aide, nous concédant parfois quelques tarifs de faveur ou nous expédiant, comme si c’était une soupe populaire qui pouvait nous rassasier, des chèques de soutien, une générosité puisée à même nos taxes et nos impôts. Mais on ne leur a pas fait de misère, peut-être parce qu’on avait, par obligation, la tête ailleurs. Sur le plan politique, tout est resté du plus grand calme. Dans la région, les députés, tous caquistes, ont été réélus sans problème. Du côté d’Ottawa, comme tout le monde s’entendait que ce n’était pas encore nécessaire de renverser le gouvernement et d’aller en élection, on s’est peu occupé de nos représentants fédéraux. Et au municipal, c’est comme si on s’était mis à s’entendre partout, qu’il n’y avait plus de divisions, l’oecuménisme politique, dans nos principales villes de la région. Enfin presque. Il y a toujours une exception pour rassurer la règle. On va donc rester un peu gentil à leur endroit, mais surtout, sans engagement formel de notre part.