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Vous êtes peut-être vous-mêmes dans cette situation actuellement.

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Une réalité qui force des parents à demeurer à la maison avec leur enfant, beaucoup plus longtemps que prévu.

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La semaine dernière, je discutais avec un couple de la région qui me racontait leur vie au quotidien.

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Yoan et Myriam ont dû revoir leur plan de match. Lui est retourné au travail après cinq semaines de paternité à l’automne 2021, mais sa conjointe, bien que son congé de maternité soit terminé, n’a pas pu reprendre son boulot à temps plein.

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Elle me dit: « Heureusement qu’il y a le télétravail, ça me sauve la vie, mais c’est quand même difficile. Il faut expliquer que leur enfant a un retard de développement. Ce qui complique les choses.

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Le couple avait trouvé une place dans une garderie privée, mais en raison des besoins spécifiques de leur enfant, on leur a expliqué qu’on n’avait pas les ressources pour répondre aux besoins du bambin de 14 mois.

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Ils doivent maintenant attendre une place subventionnée. Comme plusieurs autres à travers le Québec.

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Myriam me raconte que ses journées débutent à 4h30 et se terminent parfois aux alentours de 23h. «Je n’ai pas le choix», me dit-elle. «Mon enfant demande beaucoup de soins et j’ai un travail que je dois accomplir. Je suis épuisée.»

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J’aimerais que le gouvernement comprenne que je ne pourrai pas faire ça encore longtemps.

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Myriam reconnaît la chance qu’elle a d’avoir un employeur compréhensif et flexible. Elle me dit: «Je sais bien que ce ne sont pas toutes les femmes qui ont cette chance-là. Mais je commence à être fatiguée.»

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Un autre couple ma racontait l’automne dernier avoir dû revoir complètement sa façon de faire. Fabienne a dû laisser son emploi il y a un an. Elle a fait le choix de demeurer à la maison pour s’occuper des enfants, âgés de 1 et 3 ans.

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Cette dernière ne sait pas quand elle pourra retourner travailler. Elle ma raconte: «On a moins d’argent, il faut tout calculer. Surtout avec tout ce qui augmente. Ça demande une rigueur et une gymnastique incroyables. Mais mes enfants sont heureux et c’est ce qui compte. En ce qui concerne ma carrière, je n’y pense pas trop. Fabienne travaillait dans le domaine de la santé. «J’aimais beaucoup mon travail. Ça me manque parfois. J’y retournerai peut-être un jour», dit-elle.

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L’organisme Ma Place au travail, qui milite pour un accès pour tous les enfants à un service de garde, est débordé d’appels et de messages via les réseaux sociaux de parents découragés, qui ne trouvent plus de solutions.

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Des parents qui ne vivent maintenant qu’avec un salaire, parce que l’un des deux doit demeurer à la maison pour s’occuper du poupon.

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J’entendais, cette semaine, la nouvelle ministre de la Famille, Suzanne Roy, en entrevue à ce sujet. L’ancienne mairesse de Sainte-Julie entend les cris du coeur des parents. Elle souhaite mettre en place une politique nationale d’admission en service de garde, pour que les règles soient les mêmes pour tout le monde. C’est un projet ambitieux. Souhaitons qu’elle ait les coudées franches pour y parvenir.

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Revenons maintenant un peu en arrière.

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Depuis que le Grand chantier pour les familles a été lancé il y a un an, on ne peut pas dire que les résultats sont impressionnants.

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Même la nouvelle ministre le reconnaît: 8940 places ont été créées dans la dernière année. C’est bien loin des promesses faites par la CAQ à son arrivée au pouvoir, il y a quatre ans. Même la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, dénonçait la situation dans son rapport.

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Et que dire du site La Place 0-5 ans qui a reçu des tonnes de critiques depuis sa mise en place.

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Combien de prestataires ont contourné les règles pour accueillir des enfants qui n’étaient pas sur la liste? Plusieurs.

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Une politique nationale permettrait aux parents de savoir où ils se retrouvent sur la liste d’attente. Il me semble que c’est une base, non?

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On aurait dû agir de cette façon-là bien avant. Comme la ministre Roy le disait cette semaine, ça sécuriserait les parents.

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Toutes ces nouvelles idées sont excellentes, mais le temps joue contre les parents. Réalistement, cette nouvelle liste d’attente devrait voir le jour dans deux ans.

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Pour les parents avec de jeunes poupons, ça veut dire trouver des solutions à court terme, avec les moyens du bord. Plusieurs se sont tournés vers un milieu familial dans les dernières années. Mais encore là, ce n’est pas la solution à tout, parce que plusieurs ont dû fermer leurs portes, par manque de ressources.

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Chers parents, j’aurais aimé vous dire que pour Noël, vous aurez une belle surprise sous le sapin. Mais ce ne sera pas le cas. Va falloir s’armer de patience encore pour un bon bout de temps.

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Il y a des grands-parents qui ne chômeront pas encore cette année et qui seront très sollicités pour s’occuper de leurs petits-enfants.

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Et ça, c’est quand les proches sont disponibles, ouverts à venir aider. Ce n’est pas le cas dans toutes les familles.

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Certains parents n’ont pas ce luxe-là à proximité.

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Après ça, on se demande pourquoi le taux de natalité est aussi bas au Québec.

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Quand tu évalues la possibilité que ton enfant ne puisse jamais avoir accès à un service de garde, mettons que ça freine l’élan pas mal.

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***

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Journaliste de formation et animatrice depuis huit ans, Catherine Gaudreault aime échanger et questionner les personnalités qui font l’actualité. Originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, elle a choisi la Mauricie il y a dix ans. Elle a été à la barre de deux émissions d’actualité, dont une avec le Dr Pierre Mailloux dans les dernières années. Rigoureuse, travaillante et dynamique, elle anime maintenant Catherine le midi et La Mauricie maintenant au 106,9 Mauricie.

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