Chronique|

Combien pour Caufield?

La chimie entre Nick Suzuki et Cole Caufield saute aux yeux.

CHRONIQUE / Ça change vite dans le hockey. Il y a un peu plus d’un an, bien des gens doutaient de la capacité à Cole Caufield de s’installer à temps plein dans la LNH.


Trop petit.

Trop frêle.



Toujours prévisible.

Ça cassait du sucre sur le dos de Trevor Timmins, mes amis, pour avoir choisi un Schtroumpf au premier tour du repêchage!

Puis Martin St-Louis est arrivé à la barre de l’équipe. Guidé par son idole de jeunesse, Caufield a recommencé à faire ce pourquoi il était reconnu depuis son enfance: terroriser les gardiens ennemis.

Et pas à peu près.



Vous avez vu les statistiques, Caufield a atteint le plateau des 40 buts à ses 100 premiers matchs sur la planète Bettman. Chez le Canadien, c’est seulement le quatrième joueur de l’histoire moderne (depuis les années 40) à atteindre un tel plateau. Il joint un groupe pour le moins spécial, qui comprend Maurice Richard, Jean Béliveau et Bernard Geoffrion!

L’échantillon n’est pas encore si volumineux, il faut en convenir.

La théorie d’une étoile filante est de plus en plus farfelue, par contre, puisque la tendance s’accélère. De ses 40 buts, Caufield en a inscrit 35 à ses 60 derniers matchs! Sur la route lors de la dernière semaine, il a ajouté trois buts à ce palmarès. Il roule à un point par match depuis qu’il est dirigé par St-Louis…

Bientôt récompensé

Le petit ailier offre donc de grosses munitions à son agent Pat Brisson en vue du renouvellement de son contrat.

Jeff Gorton a été clair il y a deux semaines, le Canadien veut le signer à long terme. Rien de plus logique, Caufield entame les meilleures années de sa carrière. S’il y a une fenêtre pour lui consentir un contrat maximal de huit ans, c’est bien là!

C’est tellement évident que Gorton n’a même pas essayé de cacher son jeu.



Faudra voir comment Brisson et Caufield vont se positionner. Ce ne sont pas tous les joueurs étoiles qui courent après des ententes de huit ans, dans la position de Caufield. Auston Matthews a préféré un contrat plus court avec les Leafs. Jason Robertson, un autre client de Brisson, a opté l’an dernier pour un contrat de quatre ans.

Ceux qui font ce choix parient sur eux-mêmes. Ils croient qu’il seront dans une meilleure position à ce moment-là pour décrocher plus d’argent. Ou encore pour choisir plus rapidement une nouvelle destination!

Caufield a confiance en lui; facile de croire qu’il pourrait emprunter la même voie.

Par contre, si le Canadien se montre généreux, on peut présumer qu’il serait tenté par un contrat de huit ans. Il semble se plaire à Montréal. Martin St-Louis l’emploie à profusion avec son ami Nick Suzuki, avec qui la chimie est évidente. Autour d’eux, le noyau de jeunes joueurs est impressionnant et laisse croire que cette équipe pourra redevenir une aspirante légitime à la coupe Stanley à moyen terme.

Bonne nouvelle: Jeff Gorton et Kent Hughes disposent de la marge de manœuvre nécessaire pour déposer une offre susceptible de plaire au clan Caufield. Evgenii Dadonov et Jonathan Drouin en sont à leurs derniers milles à Montréal, ça va libérer plus de 10 millions $ sur l’enveloppe salariale. Et puis il y aussi Sean Monahan dans la même situation, dont le salaire est de plus de six millions $.

Le Canadien est néanmoins dans une position délicate. Capitaine Suzuki a signé à long terme une entente sous les huit millions $ l’an passé. Cette décision des Glorieux – questionnée sur le coup par certains – a très bien vieilli. Sans dire que Suzuki est une aubaine, disons qu’il vaut chaque dollar investi sur lui depuis que son contrat est entré en vigueur, en début de saison.

Or Caufield a des chiffres, et des comparables, pour justifier un contrat plus élevé.

Tenez, il y a quelques jours, Roope Hintz, qui roule à un point par match depuis trois ans à Dallas, a soutiré près de 8,5 millions $ par année aux Stars. L’an dernier, Jack Hughes s’est engagé pour huit ans avec les Devils, à un salaire de 8 millions $.



Maintenant, si Gorton et Hughes veulent établir une saine structure salariale chez le Canadien, Caufield ne peut pas surpasser Suzuki au sommet de la hiérarchie. Idéalement, il faudrait que le spectaculaire Américain loge un peu au nord de son joueur de centre. Au pire, il pourrait le rejoindre au sommet. Mais le dépasser, ça causerait des problèmes dans le futur. Il y aura d’autres jeunes surdoués qui auront besoin de nouveaux contrats dans les prochaines années…

La conclusion de ce dossier sera importante pour la suite des choses.

Caufield doit être attaché le plus longtemps possible. Mais à l’intérieur de certains paramètres. On saura bien assez vite si ces paramètres font l’affaire de Brisson et Caufield...