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Celui du ministre de la Santé, Christian Dubé est ULTRA audacieux. Tout le monde souhaiterait que le Plan Santé du ministre Dubé fonctionne.

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Nous le saurons dans quelques années. Mais pour le moment, je demeure sceptique.

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Actuellement, les urgences des hôpitaux débordent. Notamment celle de Trois-Rivières. On me racontait cette semaine qu’en fin de semaine dernière, c’était le chaos là-bas.

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Je vous raconte l’histoire. Suivez-moi. Ça demande de la concentration. Dans la nuit de dimanche à lundi, les infirmières du quart de soir ont refusé le temps supplémentaire obligatoire. Celles du quart de nuit ne voulaient pas rentrer en sachant très bien qu’elles ne seraient pas en nombre suffisant.

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Elles se sont présentées au travail, mais elles n’ont pas pris en charge les patients. Elles ont aidé les filles du quart de soir. Ces dernières sont demeurées au travail jusqu’à 4 heures du matin.

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Il manquait quatre infirmières pour le quart de travail du soir. La directrice de garde a été appelée sur place et elle a pris la décision de faire monter des patients à l’étage pour désengorger l’urgence.

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Sur les étages, n’allez pas penser que c’est mieux. Il y a 55 lits de fermés actuellement pour cause de manque de personnel selon ce que me racontaient des employés.

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Revenons à l’urgence. Toujours dans la nuit de dimanche à lundi, 65 patients étaient sur civière pour une capacité de 45 et quatre patients se retrouvaient dans la zone de débordement ou communément appelé le garage des ambulances.

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On continue.

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Dans la nuit de lundi à mardi, on me raconte que des patients ont passé la nuit dans la salle de réveil, car aucun lit n’était disponible pour les recevoir.

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Ce qui a comme impact que les personnes qui devaient être opérées dans la journée ou la soirée de lundi ont dû demeurer à l’urgence.

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Ce n’est pas une seule personne qui a pris la peine de m’écrire à ce sujet. C’est une dizaine de messages que j’ai reçus depuis lundi.

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Des employés qui ont peur de subir des représailles, si jamais on apprenait qu’elles parlent aux médias. C’est pas compliqué, elles travaillent dans un climat de peur.

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Tous les messages se terminaient de la même façon. «Ça va encore plus mal qu’avant la pandémie et ça allait déjà archi mal. Personne ne fait rien. On se sent laissé à nous-mêmes. On a peur de parler et on a surtout peur qu’un patient écope.»

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M. Dubé, c’est un cri du coeur que le personnel vous envoie.

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Je m’adresse également aujourd’hui à la PDG du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Nathalie Petitclerc. Mme Petitclerc, vos employés souffrent. Elles sont sur le bord de craquer.

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Il est temps d’agir. L’heure est grave. Plus les semaines avancent et plus la situation se détériore.

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J’entendais le ministre Dubé nous dire en fin de semaine qu’il serait bien qu’on parle également de ce qui va bien dans le réseau de la santé et non pas juste ce qui va mal, parce que ça décourage la population et les futurs infirmières.

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Je veux bien être positive, mais des belles histoires, ça ne court pas les rues ces temps-ci en santé.

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Christian Dubé nous est arrivé avec une drôle d’idée cette semaine, en déclarant qu’il souhaitait que le système de santé soit capable d’évaluer le coût de chaque épisode de soins.

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Ça pourrait se traduire par une facture reçue après une chirurgie.

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Je cite le ministre. «Quel serait le plaisir d’un citoyen de dire, je viens de recevoir un cadeau de 18 000 $ pour le remplacement de deux hanches.»

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J’ai sursauté en entendant ça.

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Un quoi? Un cadeau?

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M. Dubé, auriez-vous oublié que notre système de santé, nous le payons à même nos taxes et nos impôts?

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Lorsque je vais pour une consultation, je sais pertinemment que ce n’est pas gratuit. En travaillant, je paye mon système de santé. Qui me coûte de plus en plus cher d’ailleurs.

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Je réitère. M. Dubé, Mme Petitclerc, les anges gardiens de la pandémie ne veulent plus entendre des promesses, ils veulent des gestes concrets.

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Vous attendez quoi? Que des drames quotidiens surviennent dans nos urgences au Québec? Que les Québécois deviennent craintifs lorsque vient le temps de se faire soigner?

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Combien d’infirmières allons-nous perdre encore dans les prochaines années? Combien d’entre elles se retrouveront en arrêt de travail dans les prochains mois? Combien décideront de quitter, parce que c’est devenu un véritable enfer?

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Elles sont nombreuses, elles sont épuisées et elles font appel à vous.

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M. Dubé, Mme Petitclerc, ne les abandonnez pas svp.

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Parce que sans elles, c’est tout notre réseau qui s’effondre.

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***

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Journaliste de formation et animatrice depuis huit ans, Catherine Gaudreault aime échanger et questionner les personnalités qui font l’actualité. Originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, elle a choisi la Mauricie il y a dix ans. Elle a été à la barre de deux émissions d’actualité, dont une avec le Dr Pierre Mailloux dans les dernières années. Rigoureuse, travaillante et dynamique, elle anime maintenant Catherine le midi et La Mauricie maintenant au 106,9 Mauricie.

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