L’idée des jeunes a émergé lors d’un projet d’écriture en quatrième secondaire. Ils devaient choisir un enjeu social sur lequel s’exprimer parmi une liste donnée par leur enseignante, et c’est en lisant les choix que le thème de la violence faite aux femmes leur est venu à l’esprit.
Ils ont décidé de le livrer sous forme de slam. «On s’est dit, imagine si on est deux gars et qu’on parle de la violence faite aux femmes comment ça pourrait avoir un impact, comment ça pourrait être bon de faire un slam sur ce sujet-là», partage Augustin, dont la mère est elle-même impliquée à la Maison Le Far.
Samuel mentionne pour sa part que le sujet, au moment où ils l’ont choisi, faisait les manchettes dans les médias alors que la pandémie avait mis en lumière cette réalité. «Il y avait beaucoup de sensibilisation à la télé qui se faisait, on voyait beaucoup d’annonces. On savait que, pendant la pandémie, ça avait vraiment été amplifié, on trouvait donc important d’en parler.»
Il faut savoir que le père de Samuel aussi s’implique auprès de la cause: il fait des dons à la Maison de Connivence. «Quand il est venu le temps de choisir le sujet, on était au courant de la situation et de la problématique. On trouvait que c’était important d’en parler en tant que jeunes», laisse-t-il savoir.
«De mon côté et celui d’Augustin, on n’a pas vécu ce genre de situation dans notre famille, mais on sait que ça existe partout et qu’il y en a beaucoup qui vivent ça. Et que c’est pour ça qu’il y a des maisons d’accueil comme Le Far qui sont là pour aider ces femmes-là et en prendre soin.»
Sensibiliser
Le but du slam est surtout de s’adresser à leur génération et de prouver que les garçons et les jeunes hommes peuvent faire une différence auprès des femmes qui sont dans une situation de violence.
«Deux jeunes qui en parlent, je trouve que ça fait vraiment passer un message pertinent, continue Samuel. Souvent, ce sont plus des adultes qui en parlent, mais ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui vont se mettre en couple ou se marier plus tard.»
Il croit que d’en parler en prévention, entre jeunes, pourra changer des choses dans le futur. «Je pense que c’est important de diffuser le message aux adolescents et aux jeunes adultes parce que c’est eux, plus tard, qui vont pouvoir améliorer la situation pour que la violence faite aux femmes diminue et que ce soit un problème qui soit cerné et amélioré.»
Une grande fierté
Le lancement du clip réalisé avec la Maison Le Far s’inscrit dans la mission des deux garçons de toucher le plus de gens possible avec leurs paroles. C’est une grande fierté pour eux de lancer officiellement le fruit de leur travail.
«On est vraiment contents de voir qu’un projet quand même simple a pu se développer pour faire un superbe impact. […] On a vraiment hâte de voir ce que ça va faire de le présenter aux gens», confie Augustin Behm.
Son coéquipier abonde dans le même sens. «On trouvait que c’était vraiment une bonne idée d’en parler. Quand on a vu le résultat final [du clip], on était vraiment fiers de nous. Je trouvais que c’était un beau message qui était passé et que ça allait avoir un effet positif sur les femmes qui allaient l’écouter et qui allaient voir qu’il y a encore de l’espoir», conclut pour sa part Samuel Massicotte.
Un projet qui prend de l’ampleur
Le clip a d’ailleurs été tourné dans le cadre des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. Grâce à l’initiative de l’Institut secondaire Keranna, la Maison Le Far lancera le défi à travers la région pour l’édition 2023. Les écoles seront toutes invitées à produire une vidéo pour les jours de sensibilisation l’an prochain.
«Pour l’année 2023, nous souhaitons donner la parole aux jeunes, aux ados... à ces futurs adultes qui devront agir à leur tour contre toutes ces violences faites aux femmes. Nous souhaitons, à l’instar d’Augustin et de Samuel, leur permettre de s’exprimer et d’être créatifs», laisse savoir l’organisme par voie de communiqué.