Voilà où nous en sommes. Voilà où en est la réalité de l’inflation dans la région, la réalité aussi de cette médiatisation de la problématique, toujours dans un objectif de sensibiliser la population et d’aider ceux qui en ont besoin. À l’heure actuelle, même les gens en situation de grande pauvreté se remettent en question, et deviennent anxieux face à cette insécurité qui touche de plus en plus de gens.
L’histoire de ce monsieur, confie Caroline Chartier, elle est loin d’être unique. «On l’entend vraiment de plus en plus, par plusieurs personnes. Des gens qui ont vraiment besoin d’aide, mais qui se disent que d’autres ont encore plus besoin qu’eux, et qui n’iront pas demander d’aide. Mais il ne faut pas avoir honte, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide quand on est en insécurité alimentaire. On ne refuse personne», explique Mme Chartier.
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Au même titre que des centaines de bénévoles dans la région, Caroline Chartier se lèvera très très tôt ce matin afin d’aller recueillir vos dons qui seront amassés durant cette grande journée qu’est la Grande guignolée des médias. Une journée où l’on amassera à la fois des dons en argent et des denrées non périssables, qui permettront de confectionner les paniers de Noël pour des milliers de personnes dans la région. Une opération qui se poursuivra également jusqu’au 31 décembre autant dans les différentes épiceries de la région qu’en ligne pour faire des dons monétaires.
En tout, ce sont neuf organismes de la région, allant de Shawinigan à Nicolet en passant par Trois-Rivières, Maskinongé, des Chenaux et Bécancour en plus de Moisson Mauricie et Centre-du-Québec, qui pourront bénéficier de ces dons qui seront redistribués aux familles et aux personnes seules ayant besoin d’un petit coup de main pour pouvoir se nourrir dans le temps des Fêtes.
Cette journée, elle est incontournable dans cette grande chaîne de générosité qui mène à la confection des paniers de Noël, constate Robert Tardif des Artisans de paix à Trois-Rivières. L’an dernier, durant la seule journée de la Grande guignolée des médias, les Artisans de paix ont pu amasser 70% de tout le budget consacré à la confection des paniers de Noël.
«C’est vraiment LA journée pour les paniers de Noël. Et cette année, ce sera d’autant plus important d’être généreux, car nous avons une centaine de demandes de plus que l’an dernier. La situation actuelle fait mal à beaucoup de ménages, on le voit très clairement», confie Robert Tardif.
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Et si l’expression consacrée voulant que «le visage de la pauvreté change», cette réalité est d’autant plus vraie cette année, remarque Caroline Chartier. «On en vient presque à regretter d’avoir utilisé cette phrase depuis quelques années, puisque c’est tellement plus marqué cette année. Et c’est d’autant plus vrai pour les personnes seules ou les couples qui vivent sans enfants, qui représentent environ le trois quart des demandes que nous recevons. De plus en plus, on voit venir des travailleurs qui travaillent au salaire minimum et qui n’arrivent pas à boucler le budget, des étudiants, des nouveaux arrivants et malheureusement aussi beaucoup de personnes âgées qui ne vivent qu’avec le minimum de rentes», confie Caroline Chartier, qui signale que 900 demandes de paniers de Noël sont attendues cette année au Centre Roland-Bertrand de Shawinigan, comparativement à 800 l’an dernier.
Chez Moisson Mauricie et Centre-du-Québec, en octobre dernier, on dévoilait le Bilan-Faim, qui faisait état d’une augmentation de 5000 demandes d’aide de plus par mois, passant de 26 492 en 2021 à 31 466 en 2022. «Et encore, ces chiffres reflétaient la réalité compilée au mois de mars. On est déjà capable de dire que ça sera plus que ça, parce que depuis mars, l’inflation a continué de faire mal», mentionne Geneviève Marchand, responsable des communications chez Moisson.
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Les difficultés connues dans les chaînes d’approvisionnement et les efforts des grandes bannières pour éviter le gaspillage ont aussi eu un effet sur la capacité de Moisson Mauricie et Centre-du-Québec à garnir ses tablettes. «La très grande majorité de nos partenaires en épicerie participent bien à nous envoyer ce qu’ils ont en surplus, mais la réalité demeure quand même qu’on reçoit moins de denrées. Les problématiques vécues sur les chaînes d’approvisionnement font que certains produits sont moins disponibles, par exemple», évoque Mme Marchand.
Une raison de plus qui incite l’ensemble des médias de la région, dont Le Nouvelliste, à s’unir aujourd’hui pour vous demander d’être généreux pour votre communauté. «Cette année, il y aura encore plus de demandes, car les besoins sont encore plus criants. On le voit chaque jour sur le terrain. Alors aujourd’hui, on met en commun cette force médiatique que nous avons dans la région afin de se rassembler et de permettre de faire entendre le message d’une seule et grande voix», déclare Julie Michaud, directrice principale ventes et marketing au Nouvelliste.
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Alors avant de partir ce matin, munissez-vous donc d’un sac contenant quelques denrées, de quelques pièces de monnaie ou encore d’un 5$, d’un 10$. Sur le coin des rues, ce sera un véritable plaisir pour nous d’accueillir cette belle vague de générosité.
Et pour tous ceux qui ne prendront pas la voiture et qui resteront à la maison aujourd’hui, il est également possible de faire un don de 10$ en textant «NOEL» au 20222, ou de faire un don en ligne via guignolee.ca au montant de votre choix.
Vous n’avez pas idée à quel point ce petit geste aidera de nombreuses personnes.