Fondation de l’UQTR: un grand virage et des objectifs dépassés

De gauche à droite, le recteur de l’UQTR, Christian Blanchette, Mario Paradis, président de la Fondation de l’UQTR, André Young, président de la Fondation de l’UQTR en 1986 lors de sa création et Daniel Milot, directeur général de la Fondation.

Jeudi soir, environ 150 personnes ont levé leur verre à la Fondation de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Deux ans à l’avance, le directeur général, Daniel Milot, a annoncé aux invités les résultats de l’actuelle campagne 2017... 2024.


C’est que la Fondation s’était donné en effet un objectif de 35 millions $, d’ici 2024 en dons seulement. Le but symbolique était d’arriver à la somme qu’il manquait pour atteindre le chiffre de 100 millions $ cumulatifs de toutes les campagnes de financement tenues depuis la création de la Fondation en 1986 jusqu’en 2014. Or, surprise, la Fondation a dépassé bien à l’avance cet objectif de 35 M$.

En date de jeudi, elle a en effet récolté 36,5 M$. Le chiffre cumulatif des 100 millions $ s’en trouve donc lui aussi dépassé et atteint 101,5 M$.



Déjà très réjouissant en lui-même, ce montant est toutefois bien plus gros dans les faits. Grâce à la contrepartie gouvernementale pour les dons amassés, le grand total des sommes cumulatives de la Fondation de l’UQTR se situe aujourd’hui 136,7 M$.

Comment la Fondation en est-elle arrivée à déjouer à la hausse ses propres objectifs? Grâce aux nombreux projets réalisés au cours des dernières années et qui ont su mobiliser la communauté.

Daniel Milot cite l’exemple, parmi tant d’autres, du nouveau campus de Drummondville, du Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) et de l’arrivée des chaires Jarislowsky.

La Fondation avait donc invité, pour la grande célébration de jeudi soir, tous ceux et celles qui ont oeuvré à la Fondation tout au long de son histoire, dont le tout premier président, André Young, qui avait créé la Fondation avec le recteur Jacques Parent, et Jean-Pierre Lavigne, devenu le premier directeur général. Tous les directeurs étaient d’ailleurs présents à la soirée festive qui visait à souligner cette nouvelle étape franchie par la Fondation.



Daniel Milot a profité de cette fête pour annoncer que désormais, il n’y aurait plus de campagnes majeures de financement. «Nous allons être en campagne perpétuelle», dit-il. «C’est que les besoins, eux, sont perpétuels», explique-t-il.

«On a restructuré la Fondation. On ne travaille plus avec des consultants pour diriger les campagnes à notre place et nous faisons nous-mêmes la sollicitation de sorte qu’on est toujours sur le terrain en mode sollicitation», précise-t-il. «Il y a des organisations qui donnent si tu es en campagne. Maintenant, on est toujours en campagne», annonce le directeur général.

Ce qui réjouit la Fondation de l’UQTR, c’est que pour sa campagne actuelle, elle compte 50% de nouveaux donateurs. Parmi eux, il y a «beaucoup de nos diplômés», souligne Daniel Milot. Parmi les donateurs corporatifs, plus de trois sur quatre sont des nouveaux venus également.

Pour les attirer, «il faut qu’on ait des projets pour eux. Nous regardons ce qui se fait à l’Université, les professeurs viennent nous voir avec leurs projets et il faut bien cibler les donateurs potentiels, s’intéresser d’abord à ce qu’ils font et quand on les rencontre, ces gens-là donnent parce qu’on sait d’avance qu’ils sont intéressés par les projets qu’on leur présente», explique M. Milot.

Le recteur, Christian Blanchette, fait remarquer qu’il existait une solide tradition philanthropique du côté des anglophones et qu’elle était beaucoup moins développée au Québec. Depuis sa création, la Fondation de l’UQTR «travaille donc à établir des liens avec nos diplômés, avec la communauté et les gens reconnaissent de plus en plus l’importance des universités dans leur milieu», indique-t-il.

André Young, premier président de la Fondation en 1986, avait eu l’idée, avec Jacques Parent, de rapprocher le monde universitaire du milieu des affaires et de la population en général. «La mission de la nouvelle Fondation était de pourvoir de façon complémentaire à ce qui existait déjà», ce qui a permis à l’UQTR de jouer un plus grand rôle dans la région, explique-t-il.



Dès la première année, La Fondation avait amassé près de 6 M$ «avec la famille Kruger, avec Henri Audet de Cogeco, avec Marcel Duchesne de Yamachiche» et autres personnalités d’affaires qui venaient donner à l’organisme philanthropique une belle crédibilité.

Malgré la pandémie qui s’est déclarée en 2019, les donateurs ont maintenu les engagements qu’ils avaient pris, tient à souligner M. Milot. «Les gens ne donnent pas parce qu’on leur demande. Ils donnent parce qu’ils croient en ce qu’on fait», dit-il.

Christian Blanchette explique que les universités ont des budgets d’exploitation, mais il y a souvent des projets qui tombent entre deux programmes ou ne sont pas éligibles. C’est là qu’intervient la Fondation. Le programme des Patriotes est un bel exemple, illustre-t-il. La Fondation peut aussi, en plus d’offrir des bourses et des fonds de recherche, financer des améliorations de milieux de vie qui n’entrent pas dans le cadre budgétaire de l’Université. Un des beaux exemples de cela, c’est la garderie Le Petit bac, sur le campus, construite grâce à l’Association générale des étudiants en collaboration avec la Fondation.

Pas moins de 68 M$ des sommes amassés par la Fondation ont été investis dans toutes sortes de projets qui ont fait en sorte que l’UQTR est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.

Mario Paradis, l’actuel président de la Fondation et comptable de formation, souligne qu’il est un ancien de l’UQTR, qu’il a lui-même reçu des bourses et fait partie des Patriotes. C’est cette période dans l’équipe de hockey, explique-t-il, qui a su créer des liens solides avec l’UQTR, à laquelle il redonne aujourd’hui via la présidence de la Fondation.