Le prince William et Kate aux États-Unis, sur fond d’incident raciste à Buckingham

C’est le premier voyage à l’étranger de William depuis qu’il est devenu l’héritier de la Couronne après l’accession au trône de son père à la mort d’Elizabeth II le 8 septembre.

Le prince William et Kate sont arrivés mercredi à Boston, leur première visite aux États-Unis depuis huit ans, au moment même où une polémique éclatait au Royaume-Uni à propos d’un incident raciste survenu la veille au palais de Buckingham.


Une ancienne assistante de la reine Elizabeth II a démissionné mercredi après avoir posé des questions insistantes sur ses origines à une militante féministe noire au cours d’une réception au palais de Buckingham, provoquant un scandale venu assombrir le déplacement du prince William et de son épouse Kate, leur premier aux États-Unis depuis huit ans.

«Le racisme n’a pas de place dans notre société», a aussitôt déclaré à Boston le porte-parole du prince, avant même l’arrivée du couple, dont la visite est vue comme une occasion de faire briller la Couronne britannique après le décès de la reine Elizabeth.

Signe de l’importance de ce voyage pour la monarchie britannique et son ancienne colonie, la Maison-Blanche a annoncé mercredi que le président Joe Biden irait «saluer le prince et la princesse de Galles» à Boston, capitale de la Nouvelle-Angleterre et cité historique symbole du colonialisme britannique avant la Révolution et l’indépendance américaine à la fin du 18e siècle.

«Optimistes» 

Pour «notre première visite à l’étranger depuis la mort de ma grand-mère, je voudrais remercier la population du Massachusetts, et Boston en particulier, pour leurs nombreux hommages rendus à la reine disparue. Elle se souvenait avec une grande affection de sa visite pour le bicentenaire (de la Révolution) en 1976», a déclaré le prince de Galles à son arrivée à l’aéroport de Boston.

Le voyage devait culminer vendredi avec la deuxième édition du prix «Earthshot» créé par le prince William en 2020 pour soutenir des solutions innovantes visant à régénérer la planète. Cinq prix d’un million de livres chacun (1,6 M $CAN) seront décernés dans cinq catégories.

Une myriade de vedettes sont attendues au MGM Music Hall de Boston, parmi lesquelles la chanteuse Billie Eilish et l’acteur Rami Malek.

William et Kate ont été chaleureusement accueillis par la maire de Boston Michelle Wu, première Américaine d’origine asiatique à diriger la ville et par la future gouverneure du Massachusetts Maura Healey, première femme lesbienne élue à la tête d’un État américain.

Devant une foule souriante et enthousiaste, le prince de Galles a dit vouloir «apprendre comment les habitants du Massachusetts luttent contre le changement climatique de manière innovante», dans une ville qui, comme New York, est menacée par la montée des eaux de l’Atlantique.

«Pas de place» 

C’est le premier voyage à l’étranger de William depuis qu’il est devenu l’héritier de la Couronne après l’accession au trône de son père à la mort d’Elizabeth II le 8 septembre. Le roi Charles III a conféré au couple les titres de prince et de princesse de Galles.

Âgés de 40 ans, parents de trois enfants de 4 à 9 ans, ils s’appliquent à projeter une image plus moderne et accessible de la monarchie, mais aussi un sens du devoir irréprochable.

Mais le déplacement souffre déjà de la polémique née au Royaume-Uni mercredi.

Une ancienne dame d’honneur de 83 ans, proche d’Elizabeth II pendant plus de 60 ans et marraine du prince William, a démissionné mercredi après avoir posé des questions insistantes sur ses origines à une militante féministe noire au cours d’une réception.

Buckingham a dit prendre l’affaire «extrêmement au sérieux» et dénoncé «des commentaires inacceptables et vraiment regrettables».

Ni Harry ni Meghan 

Aucune rencontre n’a en revanche été annoncée entre le prince William et son frère Harry, qui vit en Californie avec son épouse Meghan et leurs deux jeunes enfants. Les deux couples sont notoirement en froid, notamment depuis l’interview télévisée donnée par Harry et Meghan (connus comme les Sussex) aux États-Unis en mars 2021, qui avait notamment accusé la famille royale de racisme.

Le décès de la reine Elizabeth après 70 ans de règne ne les a pas rapprochés. Après sa mort, ils n’ont concédé qu’une seule apparition à quatre, glaciale, au château de Windsor pour admirer les fleurs déposées en hommage à la souveraine.

La presse des deux côtés de l’Atlantique ne se lasse pas de les opposer.

William et Kate devront durant leur visite composer avec l’ombre des Sussex, plus populaires aux États-Unis qu’ils ne le sont au Royaume-Uni.

Le 6 décembre, Harry et Meghan doivent ainsi recevoir un prix lors d’un gala à New York, saluant leur engagement humanitaire, par la fondation Robert Kennedy. En décembre est aussi attendu leur documentaire sur Netflix. Et la sortie mondiale des mémoires du prince Harry, «Le Suppléant», est prévue le 10 janvier: un livre «d’une honnêteté brute» selon l’éditeur, que la famille royale britannique attend avec appréhension.