«Ça fait chaud au coeur», souligne Lysia Mequish Echaquan encore bouleversée par les événements.
«Ça peut arriver en une fraction de seconde. Tout peut changer. On a tout perdu. C’est une perte totale, on n’a plus rien. Je pense que je ne réalise pas encore ce qui arrive. Il faut que j’essaie de replacer mes pensées», ajoute la mère de deux jumelles.
À l’école centrale de La Tuque, institution fréquentée par les enfants de la famille éprouvée, on s’est rapidement mobilisé pour venir en aide aux sinistrés. Vêtements, habits d’hiver, jouets: les dons étaient nombreux déjà au lendemain du drame. Une publication Facebook invitait à la solidarité.
«Ç’a répondu très rapidement. C’est dans ces situations malheureuses qu’on peut voir la solidarité d’un milieu et je pense qu’on en a un bel exemple dans ce cas-ci», explique Amélie Germain-Bergeron, porte-parole du Centre de services scolaire de l’Énergie.
L’initiative a été lancée avec l’accord des parents. Ce sont majoritairement des vêtements et des jouets qui ont été amassés jusqu’à maintenant.
«L’appel à tous pourrait se poursuivre selon d’autres besoins identifiés par les parents, par exemple, s’ils disent qu’ils ont besoin de draps, de vaisselle, etc. L’école pourrait préciser les besoins. […] On sait aussi que des parents ont signifié leur intention de donner de l’argent ou des cartes-cadeaux», ajoute Amélie Germain-Bergeron.
Le Centre de services scolaire de l’Énergie accompagne également les élèves de l’école Centrale qui partagent la classe des enfants sinistrés ou qui ont besoin de soutien.
«Tout avait été pensé ce matin pour le retour des élèves en classe. Les camarades de classe ont reçu de la visite pour leur expliquer ce qu’il s’était passé […] On a aussi des intervenants professionnels qui sont à l’école si jamais les élèves ont besoin de réconfort au courant de la journée. Tout ça est en place, mais pour l’instant ce qu’on me dit c’est que les enfants vont bien», affirme la porte-parole du Centre de services scolaire de l’Énergie.
Cette dernière souligne que ce n’est pas rare que les écoles jouent un rôle pivot dans ce genre de situations malheureuses vécues par les élèves.
«Ça prend différentes formes, parfois sur les réseaux sociaux, parfois de façon plus discrète, dépendamment des écoles et des besoins des parents. Mais, c’est régulier que les écoles jouent un rôle dans le rétablissement des élèves.»
Quand un drame secoue une famille atikamekw, ce sont tous les membres qui se serrent les coudes. À Manawan, un appel à la générosité a aussi été lancé afin de soutenir la famille.
«Nous avons mobilisé la communauté pour faire une levée de fonds. C’est vraiment triste ce qui est arrivé, et ce, juste avant les Fêtes. On veut soutenir la famille, ce sont des gens originaires de Manawan. On ramasse les dons en argent et les vêtements. C’est toute la communauté qui est touchée», a indiqué le chef de la communauté, Sipi Flamand.
Pendant que l’aide s’organise, un autre défi attend la famille sinistrée; se reloger alors qu’une pénurie de logements sévit à La Tuque.
«Ce n’est pas évident avec le manque de loyers ici à La Tuque. On a de l’aide du Centre d’amitié autochtone et du CNA en plus des organismes et des gens», note Lysia Mequish Echaquan.
«J’ai une propriétaire en or, elle m’a offert ses services malgré tout. Elle a mis beaucoup de son temps dans sa librairie et je suis vraiment désolée de ce qui s’est passé», a-t-elle tenu à ajouter.
Un feu d'origine accidentelle
Le directeur du Service incendie de La Tuque a confirmé que l’incendie était d’origine accidentelle. C’est un feu de cuisson sur la cuisinière qui serait à l’origine du brasier.
«Le logement en question a été complètement ravagé. […] Par contre, le bâtiment est encore debout et ce n’est pas une perte totale», affirme le directeur du Service incendie, André Vézina.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/ZUUQLM25QFARBEPZCLIJIEIDP4.jpg)
Les pompiers ont d’ailleurs fait le maximum pour protéger l’inventaire de la librairie et d’éviter le pire. Des toiles ont été déployées sur les présentoirs pour limiter l’infiltration d’eau dans la librairie.
«On savait que ça arriverait du plafond. C’est ce qui est arrivé, mais on avait protégé beaucoup d’inventaire. Maintenant, ce sont des experts qui vont faire l’évaluation», note André Vézina.
Ce dernier n’a pas manqué de souligner l’intervention rapide du Service incendie qui a permis de limiter les dégâts.
«On a vu tout de suite les signes avant-coureurs. On a réussi à limiter la propagation et stopper le foyer à l’intérieur de l’entretoit. Dans notre livre à nous, ça s’en allait pour un embrasement généralisé et le résultat n’aurait pas été le même […] Un feu de cuisson, c’est quand même violent et on en a encore une démonstration. Ça peut paraître anodin un feu de cuisson, mais quand on voit ce que ça donne, on s’aperçoit que c’est très dommageable», a-t-il précisé.
Appui à la librairie ABC
La Chambre de commerce et d’industrie du Haut Saint-Maurice a également fait un appel à la générosité de ses membres sur les réseaux sociaux.
«C’est avec tristesse que nous avons pris connaissance de l’incendie qui a lourdement endommagé le bâtiment abritant la Librairie ABC hier soir. Devant ce malheureux sinistre, nous lançons un appel général à la solidarité de nos membres afin d’offrir du soutien à la propriétaire du commerce, Kim Théberge, ainsi qu’à son mari David Audet. Toute forme d’aide sera la bienvenue de la part de nos membres, en fonction des services offerts par leurs entreprises respectives. Au cours des prochains jours, démontrons la force et la solidarité de nos gens d’affaires… agissons ensemble», écrivait la CCIHSM sur sa page Facebook.
Sur les réseaux sociaux, les propriétaires de la Librairie ABC ont remercié les gens pour «l’immense soutien que vous nous apportez en ces moments difficiles».
«La librairie est notre deuxième maison, un endroit où j’ai grandi et où mon mari et moi évoluons depuis plusieurs années. Dans l’immédiat, nous vivons beaucoup d’incertitudes, mais la beauté qui résulte de cet événement est l’immense générosité et le soutien que nous avons présentement par notre belle communauté latuquoise», peut-on lire.