C’est une dizaine de jours avant l’intronisation que Nault a appris la bonne nouvelle.
«C’est un honneur qui est plaisant de recevoir. C’était une belle surprise, car je ne m’attendais pas à ça. Le fait de pouvoir vivre ça avec Josée et Rhian, deux amies et coéquipières avec qui j’ai eu l’occasion de jouer dans ma carrière, a rendu le tout encore plus intéressant», a exprimé Nault à propos de son intronisation.
Ayant disputé 70 matchs sur la sélection nationale féminine du Canada, la Trifluvienne aujourd’hui âgée de 40 ans a connu une carrière des plus remplies. Elle a notamment eu l’occasion de prendre part aux Jeux olympiques de Londres en 2012 où elle a eu la chance de remporter la médaille de bronze avec ses coéquipières. Il s’agissait de la première médaille du pays dans un sport collectif depuis 1936 aux Jeux olympiques d’été.
Aux yeux de Nault, c’est le moment le plus important de sa carrière.
«Nous avons eu l’occasion d’être dirigées par John Herdman, l’un des meilleurs que j’ai pu côtoyer. De vivre et de partager ça avec les filles de l’équipe nationale, c’est ce qui m’a le plus marquée. […] C’était un rêve de petite d’être sur le terrain et de représenter le pays dans l’un des plus gros événements du monde. Le fait de côtoyer les meilleurs athlètes des autres sports était aussi très impressionnant.»
Nault considère également avoir été privilégiée de ressentir tout l’amour de ses proches et des gens de la région au cours de sa carrière qui l’a amené à jouer au Canada, aux États-Unis, en France et même en Suède au sein de différents circuits.
«L’appui que j’ai reçu de la part de mon entourage et des gens de la région en général, ça m’a beaucoup touché. Quand j’étais loin, j’ai toujours senti l’appui des gens de la Mauricie et du Québec. Ça m’a vraiment aidé dans mon parcours. Lors des moments les plus difficiles, de savoir que nous étions toujours appuyées, ça donnait une bonne tape dans le dos.»
Heureuse de revoir le Canada à la Coupe du monde de soccer
Le hasard faisant bien les choses, c’est quelques heures avant le match d’ouverture du Canada à la Coupe du monde de soccer que Nault a accordé cette entrevue au Le Nouvelliste. Comme c’est la première présence de l’unifolié à ce grand rendez-vous depuis 1986, les réjouissances sont nombreuses dans l’univers du soccer au pays et Nault n’y fait pas exception. Elle estime que le fait de voir l’équipe masculine à la Coupe du monde aura un impact similaire à celui de la sélection féminine lorsqu’elle avait remporté le bronze à Londres en 2012.
«C’est exceptionnel de voir ça! Pour moi, c’est encore plus spécial, car je connais John Herdman. Je connais aussi d’autres membres du personnel. De voir qu’ils vont vivre ce moment grandiose, c’est encore plus excitant. De plus, comme nous avions eu l’occasion de le faire en 2012, ces joueurs ont la chance d’inspirer la prochaine génération de joueurs qui aspirent au plus haut niveau. C’est excellent pour le soccer féminin et masculin.»
Cette formation est d’ailleurs dirigée par John Herdman, son ancien entraîneur sur l’équipe nationale. Celui-ci, après avoir été le sélectionneur du côté féminin pendant sept ans, a fait le saut du côté masculin en 2018. Nault n’avait que de bons mots pour l’entraîneur de nationalité britannique.
«John est l’un des meilleurs. Du côté tactique, il est très organisé. On se sent en confiance avec lui. C’est un aspect incroyable de son travail d’entraîneur. Il y a aussi le fait que, à un certain point, tout le monde a le même talent. C’est la façon d’aller chercher le meilleur des joueurs et de les unir dans un but commun qui va faire la différence. C’est l’une de ses qualités les plus impressionnantes. C’est un orateur hors pair.»
Nault est d’ailleurs d’avis que le Canada n’est pas là que pour faire de la figuration. Même si elle se retrouve dans le coriace groupe F, la sélection canadienne va tout faire pour passer à l’étape suivante.
«Connaissant John, la simple qualification pour la Coupe du monde n’est pas assez pour le satisfaire. En 1986, le Canada avait perdu les trois matchs sans marquer le moindre but. Une réussite serait d’aller chercher au moins un point et de marquer un but, voire même de sortir du groupe. Ça en est un difficile, mais je crois que c’est atteignable.»