Les patinoires fondent comme neige au soleil à Trois-Rivières

Les patinoires sont de moins en moins nombreuses à Trois-Rivières.

Deux à trois patinoires extérieures pourraient être définitivement fermées à Trois-Rivières, cet hiver, en raison des finances serrées de la Ville. Les patinoires se font d’ailleurs de moins en moins nombreuses dans la cité de Laviolette. Selon des articles du Nouvelliste, on en comptait une quarantaine, en 2002, à la suite de la fusion. L’objectif de la Ville est d’en ouvrir 25 cette année.


De plus, la surveillance sera réduite à certains endroits, et si l’équipe d’entretien tarde, de l’équipement sera laissé sur place pour les patineurs qui souhaitent déneiger eux-mêmes.

Aux 25 patinoires, il faut ajouter deux étangs, un sentier de glace ainsi que la patinoire réfrigérée Bleu Blanc Bouge et les surfaces glacées de l’île Saint-Quentin.



Dans un article du Nouvelliste de janvier 2007, la Ville de Trois-Rivières faisait encore mention de 40 patinoires et 25 ronds de glace extérieurs sur son territoire. Toujours selon cet article, on dénombrait alors 16 patinoires à Trois-Rivières, 10 dans le secteur ouest, six du côté de Cap-de-la-Madeleine, quatre à Sainte-Marthe, deux à Pointe-du-Lac et autant à Saint-Louis-de-France.

L’hiver dernier, selon le site de la Ville, elle en comptait 10 à Trois-Rivières, six à Trois-Rivières-Ouest, cinq à Cap-de-la-Madeleine, trois à Sainte-Marthe-du-Cap et deux à Pointe-du-Lac ainsi qu’à Saint-Louis-de-France. Sans oublier, la patinoire réfrigérée Bleu Blanc Bouge, située au parc du Cardinal-Roy, dans le secteur Trois-Rivières.

Il semble que des patinoires ont fermé peu à peu au fil des années. «Progressivement, durant ces années-là, il y a des coupures qui ont été faites en fonction des statistiques de fréquentation et du fait que certaines patinoires à l’époque étaient situées près les unes des autres», explique Mikaël Morrissette, porte-parole de la Ville de Trois-Rivières.

Par exemple, sans tambour ni trompette, la patinoire à l’école Jacques-Buteux, à Trois-Rivières, a été fermée il y a quelques années. «La patinoire Jacques-Buteux est située somme toute à proximité de la patinoire Bleu, Blanc, Bouge. Lors de l’ouverture de la patinoire Bleu, Blanc, Bouge [en 2018], il y a eu une chute drastique de la fréquentation. La patinoire [Jacques-Buteux] a été fermée peu après», précise M. Morrissette. Rappelons que l’objectif de la Fondation des Canadiens pour l’enfance avec son programme de patinoires Bleu, Blanc, Bouge est de «développer de saines habitudes de vie chez les jeunes» dans des quartiers moins bien nantis.



La défunte patinoire à l’école Jacques-Buteux attirait les jeunes familles du quartier.

Avant la fusion, on parlait de patinoires de quartier et elles étaient souvent administrées par des organismes pilotés par des bénévoles. C’est d’ailleurs encore le cas pour huit d’entre elles.

La Ville de Trois-Rivières a déjà aménagé une patinoire au parc portuaire.

À vos pelles citoyens!

La capitale régionale pourrait donc compter encore moins de patinoires cette année en raison de restrictions budgétaires et le service assuré par les préposés pourrait être réduit. En effet, la Ville planche sur un nouveau modèle de gestion.

Depuis quelques années, la Ville a de la difficulté à offrir le niveau de service habituel en ce qui a trait à ses patinoires en raison de la pénurie de préposés. Roulement de personnel, bris de service, les patinoires ont connu leur lot de difficultés à l’hiver 2021-2022. De plus, la saison s’est terminée abruptement avant même la semaine de relâche.

Pour contrecarrer ces difficultés, la Ville souhaite classer ses patinoires en trois catégories. «La Ville a réfléchi à une manière de pouvoir ouvrir un maximum de patinoires malgré les aléas potentiels du recrutement pour éviter les fermetures», note le porte-parole.

Pour celles de niveau 1, il va y avoir la présence d’un préposé, et donc une surveillance, en tout temps. Pour le niveau 2, la surveillance sera assurée seulement en période achalandée comme les week-ends, les jours fériés et les congés pédagogiques. Pour ce qui est du niveau 3, la surveillance sera ponctuelle. «Ce qui est important de mentionner c’est qu’indépendamment des niveaux des patinoires, elles vont être ouvertes. La patinoire de niveau 3 ne sera pas moins ouverte que celle de niveau 1. Il va juste y avoir de la surveillance aléatoire plutôt qu’en tout temps.»

Les patinoires seront classées selon l’expérience de leurs préposés et le quartier dans lequel elles se trouvent.



De plus, elles seront ouvertes aux heures habituelles. Mais dans certains cas, il est possible qu’au moment de l’ouverture, l’équipe d’entretien n’ait pas encore eu le temps de les déneiger. Les citoyens pourront le faire eux-mêmes si le coeur leur en dit. «Plutôt que de ne pas ouvrir la patinoire ou de l’ouvrir une heure ou deux plus tard, elle va être ouverte, mais considérant le nombre d’équipes d’entretien, il se peut en effet que les personnes soient invitées à mettre la main à la pâte», mentionne M. Morrissette. Ainsi, de l’équipement sera laissé sur place pour ceux qui souhaitent déneiger plutôt qu’attendre l’arrivée des préposés chargés de l’entretien.

Par ailleurs, si le recrutement de préposés est habituellement difficile, à première vue, il semble que ce ne soit pas le cas cette année. En effet, la Ville a reçu une quarantaine de CV pour une vingtaine de postes. C’est la première fois qu’elle scinde la tâche en deux: soit l’entretien et la surveillance, ce qui a pu susciter de l’intérêt chez certaines personnes plus ou moins intéressées par l’un des deux aspects. Le salaire offert est de 17$ de l’heure. Une augmentation de 2$ en deux ans.

La Ville compte instaurer son nouveau modèle de gestion même si elle comble tous les emplois. Il y aura probablement tout simplement moins de patinoires de niveau 3.

Elle espère être en mesure d’ouvrir les patinoires autour de la mi-décembre.