Serons-nous meilleurs?

Carrefour des lecteurs / À Trois-Rivières, pareil ailleurs, nous marchons sur une terre pleine de couches de mortalités. Eh oui, une vie à l’envers de l’oignon: on ajoute des pelures à celles enterrées. Celles qui l’ont façonnée. Depuis 1634. On l’oublie bêtement. Pourtant!


«Dehors novembre». Après l’Action de grâce, l’Halloween et le changement d’heure, voici venir le «Temps des budgets». Dont le budget municipal à Trois-Rivières.

Ce sera quoi la vision? La vue? L’application éclairée d’un budget à hauteur de compréhension et d’intelligence commune. Intelliger le temps qui passera encore bien après nous. Bien après vous, membres du conseil municipal. Bien après vous, fonctionnaires municipaux mis à pied d’œuvre pour répondre aux mandats et directives prescrites. Par qui? Comment? Pour qui?



Rogner sur l’asphaltage et les piscines publiques; enterrer des milieux humides nécessaires aux espèces et virus qui y vivent pour ne pas les inviter en ville (Wuhan, ça vous dit quelque chose?); augmenter les taxes foncières dont les locataires paieront les frais avec les proprios d’unifamiliales; fournir des sommes pour du béton, du ciment, des immeubles. Pouvait-on s’attendre à quelque chose de bien? On pouvait espérer de nouveaux revenus! En dehors de ceux pigés dans nos poches.

Toujours pas de chiffres estimés pour affirmer combien de Trifluviens profitent de tout ce qui se passe au GP3R. Et dans tout ce qui est censé matérialiser «les retombées dites économiques» plutôt que financières. Même chose pour l’Amphithéâtre, les Événements… bref, pour tout ce qui concerne les corporations paramunicipales pour lesquelles on paie. Mais sur lesquelles nous n’avons aucun droit.

Pour suivre les séances du conseil, deviendrons-nous meilleurs avec les prônes et sermons des cœurs saignants et des accordés avec l’appareil municipal?

Qui vise quoi dans ce conseil? Qui s’interroge sur les façons de faire? Qui sait faire la distinction entre un futur et un avenir?



Trop de curaillons sont prisonniers de leurs certitudes acquises au XXe siècle pour pouvoir enclencher une vie d’action menée par la réflexion au XXIe.

Année après année, le contenu de nos expériences détermine la qualité de notre vie. «Le temps c’est de l’argent», disait Benjamin Franklin. Mais c’est l’argent qui est valorisé par le temps et pas le contraire. Avons-nous le temps de perdre autant d’argent?

Jean-Claude Soulard

Trois-Rivières