À travers le contingent formé des anciens de l’an dernier et des choix de premier tour de la LNH, il devrait y avoir quelques surprises. Tous les ans, il y en a.
Dans la LHJMQ, celui qui pourrait se faufiler évolue à Halifax.
Il est un modeste choix de 4e tour des Blue Jackets de Columbus.
Il n’a que 18 ans. Cinq pieds neuf pouces, 175 livres.
Pas très rapide.
Tout ça joue contre lui.
En revanche, personne au pays ne terrorise autant les gardiens depuis le début de la saison!
Avec ses 40 points à ses 18 premiers matchs, Jordan Dumais détient huit points d’avance sur son plus proche rival dans la LHJMQ, Justin Gill.
Dumais roule à un rythme infernal de 2,22 points par match depuis le début de la saison.
Dans la OHL, personne n’a franchi la moyenne des 2 points par match. Pas même Owen Beck, espoir du Canadien de Montréal qui a fait sensation à son premier camp pro chez le Tricolore et dont les prouesses offensives à son retour dans le junior sont largement médiatisées.
Dumais est même plus performant que le meneur dans la WHL, un certain Connor Bedard, qui roule à 2,15 points par match. Bedard, on vous le rappelle, est présenté depuis deux ans comme le prochain joueur générationnel, un gars qui doit suivre les traces des Crosby, Mackinnon et McDavid! À moins d’une grande surprise, il sera le premier choix au repêchage de la LNH en juin prochain et selon bien des projections, il sera au centre du premier trio d’Équipe Canada junior aux Fêtes.
Dans ce contexte, Dumais mérite au moins une invitation, non?
«Je ne sais pas si je vais être invité. Je sais que c’est difficile d’avoir cette invitation. Tous les joueurs juniors au pays en rêvent. C’est sûr que ce serait un honneur de représenter mon pays. Mais en toute franchise, je n’ai aucune idée de ce qui va se passer.»
Dumais ne veut pas se mettre les pieds dans les plats, c’est clair.
De toute façon ça ne donne rien, vaut mieux s’exprimer sur la glace. Et ça, il le fait à merveille.
Déjà l’an dernier, il avait fait tourner les têtes avec 109 points en 68 matchs, une production qui lui avait permis de terminer au troisième rang des marqueurs dans la ligue, derrière Joshua Roy et William Dufour. Ce qui se passe actuellement n’est qu’une suite logique, non? En tout cas, à ce sujet, pas d’hésitation pour le jeune homme: il croit être en mesure de garder le même tempo jusqu’à la fin. «Ça fait quand même un bout de temps que la saison est commencée. Mon équipe joue bien, j’ai une bonne chimie avec mes coéquipiers. À condition de rester en santé, je pense que je peux continuer à produire de la même façon», lance Dumais.
Il est tout aussi confiant envers son club, les Mooseheads, qui sont installés au premier rang dans la section Maritimes. «L’équipe est encore jeune mais ça fait un bout que la reconstruction est amorcée. C’est le temps pour nous de gagner!», sourit Dumais, bien au fait que certaines personnes croient que sa division est la plus faible de la ligue. «C’est peut-être vrai et ce ne serait que le retour du balancier car lors des deux saisons précédentes, c’était le contraire. Et puis, il y a de grosses rivalités dans les Maritimes. Les matchs sont chaudement disputés.»
Dumais croit donc que les prochains mois serviront aux Mooseheads à poursuivre leur progression en vue des séries. Il s’attend aussi à voir des renforts débarquer à la prochaine période de transactions. «Avec les effectifs en place, on peut déjà faire pas mal de bruit le printemps prochain. Si on ajoute un peu d’expérience, un peu plus de maturité à notre groupe, on sera redoutable une fois les séries installées», analyse-t-il.
D’ici là, le mot-clé à Halifax, c’est progression.
Collectivement et individuellement.
Pour Dumais, ça passe notamment… par un plus gros appétit!
«C’est dur de prendre du poids pendant une saison, mais je veux au moins maintenir mes acquis. Pour y arriver, il n’y a pas de secret, je dois manger plus!», conclut-il.