Désagréable n’est-ce pas?
J’inverse la situation.
Vous venez de placer une réservation dans un restaurant et la journée de votre réservation, vous ne vous présentez pas et ne donnez aucune nouvelle. Vous n’avez pas pris la peine de téléphoner pour avertir le restaurant que vous ne serez pas présent.
Dans les deux cas, ça s’appelle un gros manque de respect.
Le phénomène que l’on appelle le no-show prend de l’ampleur au Québec.
Le nom provient du milieu hôtelier. C’est l’expression que l’on utilisait lorsqu’un client ne se présentait pas le jour d’arrivée prévu. Le client n’avait pas averti l’hôtel qu’il annulait sa réservation.
La plupart des hôtels ont compris comment régler le problème. Ils se gardent un pourcentage sur le montant total, qui devait être chargé au client.
Je suis très à l’aise avec cette façon de faire.
Plusieurs restaurateurs envisagent de plus en plus de charger des frais pour les récalcitrants.
Bien que la tendance est plus fréquente dans les grands centres, une région comme la Mauricie est plus frappée dans les deux dernières années.
En moyenne, les no-show représentent 5 % de l’achalandage d’un restaurant.
Mais comment on peut expliquer le phénomène?
Des experts se sont penchés là-dessus. En France, certains croient que ce type de pratique serait le résultat de l’ultra-connexion et de l’ultra-sollicitation.
Donnons juste comme exemple notre façon de gérer nos réseaux sociaux. Combien de fois allons-nous cocher la case, intéressés par un événement, alors qu’une fois ledit événement arrivé, nous choisissons de ne pas y assister.
Certains expliquent la situation par un autre phénomène présent via les plateformes numériques. Le terme Ghosting. Pratique utilisée par certains pour cesser de communiquer avec une personne. Ne plus donner de nouvelles du jour au lendemain.
Une étude américaine publiée dans le Journal of marketing Research amenait une autre piste de réflexion. Ils étudiaient davantage l’effet pervers de la planification. Le fait d’être ultra planifié dans son travail et de le transposer dans sa vie sociale aurait un effet dissuasif.
La planification serait nuisible dans une soirée entre amis ou une journée de randonnée prévue depuis longtemps. Les auteurs de cette étude soutiennent que planifier ses loisirs fait qu’ils sont davantage ressentis comme du travail.
Revenons aux restaurants. Selon l’Association Restauration Québec, la multiplication des applications n’aide en rien au phénomène grandissant.
Plusieurs personnes réservent le même soir dans plusieurs restaurants et oublient d’annuler à quelques heures d’avis.
Lorsque j’entends des histoires comme celles-là, je suis renversée.
J’utilise beaucoup les applications web pour réserver. Mais je n’ai pas pour autant perdu mon jugement.
C’est quoi l’idée de réserver dans plusieurs restaurants le même soir? Sommes-nous en train de perdre la tête?
J’ai déjà parlé dans une autre chronique de respect et de savoir-vivre. On dirait que les choses se détériorent au lieu de s’améliorer. Y’a des limites à être centré sur soi-même et se regarder le nombril.
Nos restaurants ont été fermés assez longtemps dans les deux dernières années. Est-ce qu’on pourrait au moins leur démontrer un peu de considération?
Me semble que ce serait déjà un départ non?
Retrouvons un peu d’humanisme svp. Ça nous ferait du bien à l’approche du temps des Fêtes.