En moins de deux ans, le nombre d’entreprises qui offrent des prêts a bondi de plus de 50 % au Québec. Quelque 217 prêteurs détiennent actuellement un permis de l’Office de la protection du consommateur (OPC), une condition pour pouvoir exercer légalement cette activité, et 147 commerçants sont autorisés à conclure des contrats de crédit assortis de taux d’intérêt allant jusqu’à 35 %, révèle Le Journal de Montréal.
De l’argent en tout temps
Certains prêteurs rapides ont pignon sur rue, d’autres s’affichent sur Internet. Tous misent sur la simplicité et la rapidité pour attirer les clients. Leur promesse : fournir «de l’argent en tout temps», parfois «en moins de 24 heures», «sans justificatif ni enquête de crédit».
L’accès facile à ces prêts incite plusieurs ménages dont la cote de crédit est insuffisante à recourir à ce type de crédit pour joindre les deux bouts ou assumer une dépense imprévue. Ils aggravent ainsi leur situation, en raison des taux très élevés facturés par ces entreprises.
Plus de 700 plaintes
Souvent, les contrats de ces prêteurs privés ne respectent pas la Loi sur la protection du consommateur. «Au cours de la dernière année, l’OPC a reçu plus de 700 plaintes pour des frais facturés illégalement, des taux qui dépassent le niveau légal ou des méthodes de recouvrement discutables», note son porte-parole, Charles Tanguay. Pour gonfler la note, ces entreprises transforment les emprunts en crédit variable afin d’ajouter légalement des frais d’adhésion et d’assurance, ce qui peut faire grimper le taux jusqu’à… 220 %, alors qu’il ne peut dépasser 60 % en vertu du Code criminel du Canada!
Rapidement, la charge des intérêts à rembourser peut submerger les personnes vulnérables qui ont recours aux prêts rapides. Elles enchaînent les emprunts avec différentes firmes et s’enfoncent dans la spirale de l’endettement, comme le constate l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) Rive-Sud de Montréal, qui publie un guide sur les intermédiaires financiers. De plus, le recours à ce type de prêt peut affecter la cote de crédit et la capacité à obtenir du financement auprès des institutions financières traditionnelles.
Des solutions pour s’en sortir
Il existe d’autres solutions pour redresser la barre quand le bateau prend l’eau. La consolidation de dette, la proposition de consommateur, le dépôt volontaire, ou encore la faillite permettent, avec l’aide de professionnels du domaine, de venir à bout de certaines dettes de manière durable.
À LIRE AUSSI : Endettement, comment s’en sortir?
Les ménages qui en ont les moyens peuvent aussi considérer d’autres options, comme demander un prêt personnel auprès de leur institution financière ou demander une avance sur salaire à leur employeur, signale le site web du Groupe Leblanc, un syndic autorisé en insolvabilité, qui mentionne qu’environ 40 % de ses clients sur le point de faire faillite ont au moins un prêt rapide.
Avant de se rendre au bord du gouffre, l’ACEF conseille d’examiner attentivement sa situation budgétaire. Dresser un bilan complet des dépenses et des revenus, ainsi que des différentes dettes et de leurs taux d’intérêt permet de voir plus clair dans ses finances et d’éviter de sombrer plus profondément encore dans l’endettement en recourant à des prêts rapides.
À LIRE AUSSI : Quelques astuces pour payer vos dettes
À LIRE AUSSI : Budget : des ressources pour vous aider