Shawinigan devance à son tour l’adoption de son PTI

La Ville de Shawinigan devance l’adoption de son Programme triennal d’immobilisations.

Après Trois-Rivières, Shawinigan rompt à son tour avec la tradition et adoptera son Programme triennal d’immobilisations (PTI) en amont de la présentation de son budget. Une réunion extraordinaire du conseil municipal devrait être convoquée en début de semaine prochaine pour procéder, indique-t-on.


Les élus envisageaient depuis l’an dernier de modifier leurs façons de faire, soutient François St-Onge, directeur général adjoint de la Ville de Shawinigan. «Ça améliore le travail de nos équipes, fait-il valoir, c’est des grosses bouchées travailler le PTI et le budget en même temps.»

S’il évoque «l’agilité opérationnelle» de la démarche pour les fonctionnaires municipaux, M. St-Onge convient que des considérations stratégiques font également partie de l’équation.



«On constate que quand on va faire des appels d’offres un peu plus tôt dans l’année, les fournisseurs et les gens qui soumissionnent ont effectivement plus de latitude dans leurs opérations eux autres aussi, et ça donne à nous aussi souvent de meilleurs prix», pointe le directeur général adjoint.

La stratégie peut toutefois s’avérer à double tranchant, commentait de son côté l’ancien greffier de Trois-Rivières plus tôt cette semaine. «Il faut que les dossiers d’appels d’offres soient prêts et bien ficelés, car, si les quantités sont mal définies ou que les travaux sont approximativement décrits, les modifications apportées au contrat en cours de réalisation entraîneront des surcoûts», écrivait Me Gilles Poulin dans nos pages.

Inflation et imprévus

L’adoption du PTI, qui annonce les intentions d’investissement du conseil municipal et qui établit un calendrier des règlements d’emprunt à venir, devra par ailleurs se faire dans un contexte inflationniste aigu, observe de son côté le maire Michel Angers.

«Même si on me dit que l’inflation est à six ou sept pour cent, le prix de l’essence n’est pas à six ou sept pour cent», clame celui qui anticipe des augmentations de 20, 30, voire 40% pour certains contrats.



Les factures qui s’accumulent à l’usine du Lac-à-la-Pêche devront aussi être prises en considération par les élus. Si le maire Angers espère toujours que Québec tendra la main pour éponger la note – on avoisinerait les 10 millions$, à ce jour –, la Ville devra vraisemblablement procéder par règlement d’emprunt dans l’intervalle.

Politique de gestion de la dette compromise?

Dans le contexte, demeure-t-il plausible de limiter les investissements en deçà du montant de 16 millions $ que la Ville s'est elle-même fixé dans sa politique de gestion de la dette? La réponse du maire Michel Angers ouvre sur différentes avenues.

«On va continuer à garder notre plan de match... s’il faut déborder, on va l’expliquer, mais on essaye autant que possible de garder notre plan de match», laisse tomber celui qui souligne que la population a aussi des attentes et que la Ville se doit également de voir à l’entretien de ses infrastructures.

Quant à l’eau potable, si un règlement d’emprunt s’avère nécessaire pour absorber une partie des dépenses imprévues à l’usine du Lac-à-la-Pêche, une augmentation de la tarification [actuellement à 199,50$ par année] paraît inévitable. «La tarification était en bas de ce qu’on avait prévu, on a pu la maintenir le plus longtemps possible, le plus bas possible, mais un moment donné, il va falloir faire l’ajustement», plaide Michel Angers.