Son parcours a débuté au secondaire. Autour de 14 ans, alors qu’elle n’avait foncièrement aucune idée de ce qu’elle voulait faire plus tard, elle a rempli un questionnaire visant à l’orienter vers des choix de carrière. «Les résultats du test me dirigeaient vers le domaine de la santé ou celui des arts. J’étais crampée de rire, car je n’avais rien d’artistique à ce moment-là. Je n’avais aucun talent en dessin. J’étais zéro habile et mes amies étaient du même avis que moi!»
Néanmoins, toujours à l’adolescence, elle a commencé à fabriquer et à vendre des bijoux avec une amie. «Ça m’a permis de plonger pour une première fois dans la créativité.» Progressivement, elle a intégré la couture dans ses créations. Mais, malgré le plaisir que lui apportait son côté créatif naissant, les arts étaient loin d’être un objectif de carrière. Ni pour elle ni pour ses parents qui, comme bien d’autres, redoutaient l’instabilité du milieu artistique. «À la fin du secondaire, il fallait faire un choix. J’avais beaucoup d’intérêts et j’étais passionnée par plein de choses, mais il y a une différence entre une passion et un métier.» Elle s’est donc retrouvée à la croisée des chemins où elle a opté pour le choix logique, celui de s’inscrire en techniques de diététique au cégep.
Mais, à mi-parcours, le doute s’est installé. «Je ne trippais pas. Pas assez pour imaginer faire ça toute ma vie.» Lors d’une rencontre avec la conseillère en orientation du cégep, elle s’est mise à raconter qu’elle fabrique des vêtements, grâce aux quelques connaissances héritées de sa grand-mère. C’est là que la conseillère lui a lancé: «Tu as des étoiles dans les yeux quand tu parles de ta créativité et de tes projets.» Cet instant fut une véritable révélation pour Sandy. «J’ai eu l’impression qu’elle était en train de me dire: je ne sais pas ce que tu fais ici. Va-t’en. Va faire ce que tu aimes.» C’est exactement la direction qu’elle a prise. D’abord, elle s’est inscrite à l’école de haute couture Adrienne, à Trois-Rivières. «C’est là que j’ai découvert le fait main et le fait sur mesure. Je suis tout de suite tombée en amour. Je n’avais jamais autant aimé apprendre quelque chose.»
Puis, elle a complété un DEC en design de mode à Montréal, tout en continuant de concevoir des vêtements à temps perdu. L’entrepreneuriat, lui, s’est imposé par lui-même. «J’ai l’impression que mon entreprise m’est tombée sur la tête. Je n’avais pas planifié ça. Je faisais des vêtements pour le plaisir, pour les amis, puis je me suis mise à avoir de plus en plus de demandes.»
Aujourd’hui, alors que son Tiska Design connaît une belle croissance, Sandy s’épanouit pleinement. La créativité qu’elle a pris tant de temps à accepter et à apprivoiser fait maintenant partie de son quotidien. «Ma créativité s’exprime grâce aux vêtements personnalisés, car je ne fais jamais la même chose.» Un bonheur qu’elle partage maintenant avec sa clientèle. «J’amène aussi mes clients à développer leur côté créatif, car ce sont eux qui choisissent leurs tissus.»
Sandy aura fait bien des détours pour en arriver où elle est. Mais quand elle regarde en arrière, elle comprend que ce parcours lui aura surtout permis de confirmer sa véritable passion. «Quand tu rêves de quelque chose, ça ne peut pas te quitter. Ça veut inévitablement revenir dans ta vie.»
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À la fois auteur, communicateur et entrepreneur, François St-Martin est impliqué dans le milieu culturel depuis près de 30 ans. Son parcours l’amène à explorer différentes facettes des arts et de la culture, dont la scénarisation de bandes dessinées. Au cœur de sa démarche: l’amour de la langue française et le désir de poser un regard bien personnel sur le monde qui l’entoure.