Noovelia: l’innovation au service de la pénurie de main-d’œuvre [VIDÉO]

Le leader en recherche et développement, Erik Tellier, et le vice-président de l’unité d’affaires numériques, Guy Normandeau, en compagnie d’un chariot élévateur et d’une plateforme de manutention qui sont des robots mobiles autonomes.

Une plateforme de manutention et un chariot élévateur qui se déplacent sans aide et qui font les tâches pour lesquelles ils sont programmés, c’est ce que propose l’entreprise de Louiseville, Noovelia, pour aider à contrer la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit un peu partout dans l’industrie.


Développés depuis quatre ans en partenariat avec la Chaire de recherche Noovelia en navigation intelligente pour les véhicules industriels autonomes du professeur Sousso Kelouwni de l’Université du Québec à Trois-Rivières (Département de génie mécanique), ces deux robots mobiles autonomes intéressent de plus en plus d’entreprises qui peinent à trouver des opérateurs pour réaliser des manœuvres répétitives. 

Le chariot élévateur autonome peut servir à faire du travail dans un entrepôt, amener ou enlever du matériel sur une machine, le déplacer sur un plancher de production ou dans un entrepôt, ou encore vider ou charger un camion-remorque qui se présente à l’expédition. Dans le cas de la plateforme de manutention, elle est polyvalente et peut jouer différents rôles en se coordonnant à d’autres équipements.

«L’idée de ces outils-là, comme on manque de main-d’œuvre, c’est de remplacer des tâches qui n’ont pas de valeur ajoutée pour des gens. Ça vient enlever de la pression sur la main-d’œuvre et nous amène de la productivité, avec moins de monde», explique le vice-président de l’unité d’affaires numériques, Guy Normandeau.

(Stéphane Lessard, Le Nouvelliste)

Grâce à la navigation naturelle, les deux équipements sont en mesure de se déplacer de façon autonome d’un point à l’autre à l’aide de capteurs lasers qui leur donnent un aperçu à 360 degrés de leur environnement. Ainsi, si le robot voit un obstacle sur son chemin, il est en mesure de l’éviter et de le contourner pour aller vers sa destination qui est déjà prédéterminée. 

«Ils fonctionnent toujours selon un programme, des consignes et un travail qui est à exécuter. Il peut même se créer des obstacles virtuels s’il est programmé pour éviter de passer dans une zone en particulier», explique Guy Normandeau. 

«À partir des données de notre système d’entreposage, on va lui donner des consignes, des assignations, continue-t-il. On va lui indiquer quel chemin il doit emprunter pour se rendre à sa destination. Une fois qu’il a accompli sa première tâche, on va lui donner sa deuxième consigne de se rendre du point B au point C, et ainsi de suite. Le système va le guider pas à pas dans chacune des tâches qu’il aura à exécuter.»

La technologie numérique développée par Noovelia permet d’ailleurs l’orchestration et la synchronisation des systèmes avec l’ensemble du plancher de production. «On peut faire une synchronisation de deux, de trois, de quatre, de cinq, de sept, de dix chariots élévateurs qui peuvent fonctionner sur un plancher et qui seront synchronisés ensemble pour ne pas se rentrer dedans, qu’ils fonctionnent de façon optimale et qu’ils minimisent leurs déplacements.»

En plus de la navigation autonome, il est possible de se servir de bandes magnétiques qui permettent aux robots de se déplacer en suivant toujours le même chemin. Des capteurs lasers lui permettent tout de même de s’arrêter dès qu’ils détectent un obstacle, que ce soit un objet qui est tombé ou une personne qui passe. 

«Quand on ‘‘design’’ en bande magnétique, c’est vraiment pour une tâche qui est précise entre deux points. Il fait du point A au point B, aller-retour, ou il suit différents circuits sur un plancher», indique Guy Normandeau.

Encore du travail à faire

Si la technologie développée par Noovelia est suffisamment au point pour être commercialisée, il reste tout de même du travail qui se poursuit pour la pousser encore plus loin. On cherche par exemple à améliorer la préhension des objets pour que les chariots élévateurs puissent mieux ajuster leurs fourches à différentes situations. 

«L’idée de partir une navigation autonome, c’est quelque chose de très complexe et de très théorique pour savoir comment gérer la carte et les algorithmes de navigation, raconte Erik Tellier, le leader en recherche et développement chez Noovelia. Ça fait quatre ans qu’on travaille dessus. Ç’a généré quelque chose de viable assez rapidement, mais on a continué à l’optimiser et là on est vraiment en test intensif, pour la rendre la plus robuste possible.»

Jusqu’ici, ce sont 35 chercheurs qui ont travaillé au développement de la navigation naturelle dans le cadre du partenariat de Noovelia avec l’UQTR. Il y a aussi des étudiants qui ont pu travailler sur des cas concrets en milieu industriel. 

Cette collaboration avec le milieu universitaire permet également à Noovelia d’avoir des connaissances supplémentaires, de former ses employés à l’interne et d’atteindre un niveau technologique élevé plus rapidement. 

L’entreprise travaille aussi à différentes solutions sur mesure. «On a un autre modèle qui travaille avec des sonars pour l’industrie de l’aluminium. Il y a trop de saleté pour travailler avec l’optique, alors il faut travailler avec d’autres types de technologies. Selon l’environnement et le type d’application, on va s’adapter aux besoins, au contexte et à la réalité opérationnelle de l’entreprise, souligne Guy Normandeau. On peut envisager toutes sortes d’utilisations. Une fois que le concept est bâti, après, c’est de le rendre fonctionnel pour le type d’application.»