Pour Gabriel Girardeau, 81 ans, la matinée revêtait également un caractère particulier, dans un registre tout intime. Les yeux brillants, l’ancien policier a vu la Ville rendre hommage à la mémoire de son défunt père, le capitaine J. Marcel Girardeau, vétéran de la Deuxième Guerre mondiale et citoyen impliqué dans sa communauté, parti en 2020 à l’âge vénérable de 100 ans. Le parc Vimy, dans le quartier Shawinigan-Nord, portera désormais le nom de l’ancien combattant, ont statué les élus.
«C’est sûr que j’étais jeune quand il est parti à la guerre», note M. Girardeau au sujet de son père, maintes fois décoré pour ses services à la nation. De fait, le jeune Gabriel était à peine naissant lorsque son père a traversé l’Atlantique pour faire la guerre. Laissés derrière, dans l’attente et l’incertitude, héros à leur façon, la mère et l’enfant resteront marqués par l’expérience.
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À la fin du conflit, le soldat retrouve sa jeune famille. Cette dernière s’agrandit. Un frère et une sœur viennent au monde. Parallèlement, jamais l’engagement du militaire ne va vaciller. «C’était très fort pour lui», relate son fils. Officier de la réserve jusqu’en 1960, au sein du Régiment de Joliette, puis avec le 62e Régiment d’artillerie anti-aérien de Shawinigan à partir de 1961, le capitaine prend enfin sa retraite en 1966.
S’ensuit une période d’implications bénévoles qui le mènent notamment à prononcer des conférences, à visiter des gens malades et à jouer un rôle actif dans la Légion royale canadienne jusqu’à la fin de sa vie.
Le dévoilement de la plaque qui indiquera que vous vous promenez désormais sur la place Capitaine J. Marcel Girardeau remplit le fils d’une émotion difficile à mettre en mots – «est-ce qu’il y a plus fort qu’“exception”? C’est un moment d’exception», murmure l’octogénaire.
Présent pour la cérémonie, le vétéran Jean Godin portait fièrement l’ancien uniforme de laine de l’Armée canadienne, gracieuseté du capitaine Girardeau, qui l’avait lui-même porté au front et qui lui en avait fait cadeau de son vivant – «un honneur», confie-t-il. Le vêtement, vert kaki, pâle comme un vague espoir de paix, symbolisait à lui seul la reconnaissance de tout un peuple en ce mardi matin d’octobre à l’hôtel de ville de Shawinigan, quelque 77 ans après la dramatique victoire des forces alliées.
Stationnement pour vétérans seulement
Autre geste de reconnaissance à valeur symbolique, la Ville de Shawinigan dédie deux cases de stationnement à l’usage exclusif des vétérans. Les deux espaces seront identifiés au moyen d’un panneau comme en connaît, mais arborant le traditionnel coquelicot. Pour se prévaloir du droit d’y laisser son véhicule, celui-ci doit être muni d’une plaque d’immatriculation également marquée du coquelicot, qui indique que vous avez servi dans les forces armées.
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Le premier espace de stationnement dédié sera situé à l’angle de la promenade Saint-Maurice et de la 4e rue de la Pointe, au centre-ville. Le deuxième panneau désignera un espace réservé aux abords du parc du Centenaire, secteur Grand-Mère, détaille-t-on.
Lancement de la campagne du coquelicot
Notons enfin que c’est le 28 octobre que se met officiellement en branle la 101e campagne du coquelicot, sous la présidence d’honneur du directeur général du Digi-Hub de Shawinigan, Philippe Nadeau, lui-même ancien officier de l’armée française.
La Filiale 44 Lieutenant-colonel Robert Grondin, CD de la Légion royale canadienne invite les citoyens à se munir de l’emblématique épinglette florale dans les commerces de la ville. La campagne culminera le dimanche 6 novembre, à l’occasion de la cérémonie du jour du Souvenir, dès 10h, au Cénotaphe de Shawinigan, sur la promenade Saint-Maurice, à l’angle de la 4e rue de la Pointe, précise-t-on.
Les dons amassés durant la campagne soutiennent les vétérans dans différents aspects de leur quotidien, notamment par le biais de programmes de transition vers la vie civile.