D’un point de vue économique, l’industrie maritime doit en premier lieu pouvoir compter sur des infrastructures modernes et adaptées à la réalité d’aujourd’hui. À travers le monde, des investissements massifs sont par exemple réalisés dans la mise à niveau des terminaux et des quais. Au Québec, certains ports datent de plusieurs décennies et n’ont plus la capacité portante requise, le type de tonnage transbordé n’étant bien sûr plus le même
qu’à l’époque.
«Le secteur maritime en est aussi un qui est innovant, signale le président-directeur général de la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES), Mathieu St-Pierre. La meilleure preuve, c’est la volonté gouvernementale de faire du Saint-Laurent un corridor économique intelligent. Avec la donnée que nous avons, comment on peut se doter d’outils d’aide à la décision en intelligence artificielle pour améliorer l’efficacité de nos opérations.»
Environnement et relations avec les communautés
La composante environnementale fait également partie des éléments d’actualité. En matière de décarbonation et de transition énergétique, entre autres, l’industrie devra se conformer à des règles et normes internationales. Le secteur présente toutefois un avantage de taille: les ports sont situés à la jonction des voies navigable, ferrée et routière. Ils peuvent donc constituer une plateforme privilégiée pour la décarbonation de tous les modes de transport.
«Il faut par ailleurs voir de quelle façon on arrive à concilier protection des écosystèmes et développement économique. L’industrie le fait notamment avec des études sur le bruit sous-marin et l’érosion des berges, érosion qui nous amène aux changements climatiques. La modernité, c’est de s’y adapter. Notons qu’on observe des marées qui sont de plus en plus montantes sur le fleuve, créant une pression sur les infrastructures», témoigne M. St-Pierre.
Les relations avec les communautés représentent enfin un enjeu important pour l’industrie. «On ne fait plus du développement économique comme on le faisait il y a 10, 15 ou 20 ans, indique le PDG de la SODES. On doit maintenant s’ajuster et adapter la gestion des projets et des opérations en fonction de cette variable-là. Voilà des défis actuels et futurs, mais qui vont occuper le tableau de bord de l’industrie maritime au cours des prochaines années!»
L’industrie maritime au Québec, c’est :
350 entreprises
De 25 000 à 27 000 emplois selon la saison, tant sur l’eau que sur terre
5 milliards de retombées économiques seulement pour les installations -portuaires de Montréal, Trois-Rivières, Québec, Saguenay et Sept-Îles
147 millions de tonnes de marchandises transbordées, dont du minerai de
fer, du grain, des hydrocarbures et des conteneurs.
Rédaction : Johanne Martin