«Le milieu maritime en est un qui est à la fois très riche de par l’expertise de ses ressources humaines et essentiel pour l’économie d’ici», confirme Manou Bernard, directrice générale du Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie maritime. Malheureusement, il s’agit aussi d’un milieu qui, de manière générale, manque de promotion et de valorisation dans ses métiers. Même pour leur enseignement, il faut trouver des gens qui ont une certaine expertise et leur recrutement n’est pas simple.
Le secteur maritime est formé d’environ deux tiers d’employés terrestres, l’autre tiers étant composé de personnel navigant. Pour ceux qui travaillent à bord des navires, une première catégorie de postes est dite non brevetée. La seconde, quant à elle, requiert une certification émise par Transports Canada. À cet égard, on observe que de moins en moins de finissants sont diplômés de l’Institut maritime du Québec (IMQ) et une baisse notoire des inscriptions.
Des défis à relever
«La formation est principalement offerte à Rimouski et Lévis. Pour ceux qui passent par les quatre ans du programme de DEC en mécanique ou de celui en navigation afin d’obtenir leur brevet, il existe une seule école, l’IMQ, émet Mme Manou Bernard. L’accessibilité aux formations est un enjeu crucial. L’offre se diversifie, notamment avec de la formation à distance lorsque c’est possible. Nous travaillons sur des projets prometteurs avec l’industrie, le Collège de Rimouski et les ministères, mais avec le volet réglementaire, la démarche est complexe!»
D’autre part, bien que la présence des femmes dans l’industrie maritime soit plus importante qu’auparavant, leur recrutement reste difficile. L’immigration peut aider à pallier le manque de main-d’œuvre, toutefois, la reconnaissance des brevets étrangers constitue actuellement un frein. Les candidats doivent se soumettre à un long processus que Transports Canada tente d’accélérer, mais le ministère est également confronté à une rareté de son personnel.
«Concernant les tendances à venir, le fait qu’il y ait moins de finissants et qu’on relève une hausse du transport par bateau mène à un gouffre, déclare la directrice générale du Comité sectoriel. Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que l’absence d’un membre peut interrompre les activités d’un navire. Toute la chaîne logistique est brisée, car l’effectif minimum requis par Transports Canada n’est pas atteint. Ce milieu offre de beaux métiers, et bien rémunérés!»
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Quelques emplois en forte demande :
Sur terre :
- Surintendants portuaires
- Débardeurs
- Gestionnaires de navires
En mer (non brevetés) :
- Matelots de pont
- Matelots de la salle des machines
- Cuisiniers
En mer (brevetés) :
- Officiers de pont
- Officiers mécaniciens
- Timoniers
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Le saviez-vous?
En 2020, on dénombrait au Québec, dans l’industrie, 10 400 emplois directs sur terre et 4 540 en mer.
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LA SOLUTION RÉSIDE DANS LA FORMATION
Depuis quelques années, l'industrie maritime vit de grandes transformations qui s’articulent principalement autour d’enjeux technologiques, environnementaux et de qualification de la main-d'œuvre. Mobilisée pour offrir une réponse adaptée à ces enjeux, la Formation continue de l’Institut maritime du Québec (FC IMQ) est un acteur clé dans le développement de la main-d'œuvre des domaines maritime, périmaritime et industriel au Québec. En étroite collaboration avec le Comité sectoriel de main-d’oeuvre de l’industrie maritime, elle soutient activement l’industrie par la création de solutions de formation innovantes, en phase avec les défis du secteur.
«L’industrie maritime est dans une phase d’évolution très rapide et elle doit, entre autres, mener à la fois une transition écologique et technologique. C’est un défi de taille et je pense qu’une partie de la solution réside dans la formation, tant d’un point de vue de la progression des carrières que de la qualification de la main-d'œuvre. C’est pour cette raison que mon équipe et moi avons entrepris, nous aussi, un virage vers des formules d’apprentissage innovantes, plus souples et qui répondent mieux à la réalité de l’industrie», explique Julie Gasse, directrice à la direction des formations continues et du développement institutionnel du Collège de Rimouski.
La nouvelle ingénierie de formation proposée prévoit différents scénarios de modes d’enseignement (synchrone, asynchrone, hybride) en fonction des besoins et du contexte de la formation. Elle mise davantage sur des apprentissages en ligne favorisant l’accessibilité, peu importe où et quand, tout en assurant un enseignement technique de qualité en présence, lorsque requis, notamment au Centre de formation aux mesures d’urgence situé à Lévis. Ce dernier est d’ailleurs envié pour le réalisme de plusieurs de ses contextes de formation pratique où il est possible de reproduire en toute sécurité des situations réelles d’incendie, d’évacuation et de sauvetage en mer.
Parallèlement à l’acquisition de connaissances techniques, le leadership, l’adaptabilité, la résolution de problème et la communication efficace s’avèrent des compétences essentielles pour tirer son épingle du jeu dans le marché du travail actuel. Le développement de ces aptitudes est un gage de succès en matière de qualification et de rétention de la main-d'œuvre.
Tournée vers l’avenir, la FC IMQ souhaite, par son engagement et par le développement de son expertise, offrir une vitrine sur les secteurs émergents comme la gestion et le transport des matières dangereuses, l’appui aux programmes de formation internes, l'accès aux technologies de l’information ou le soutien aux pratiques innovantes. Tous les efforts sont déployés et toutes les ressources sont mises à disposition pour participer le plus activement possible à l’essor de l’industrie maritime.