Un Shawiniganais reconnu pour son travail de recherche

Le professeur et chercheur à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, Yannick Benoit est entouré de son équipe.

Le Shawiniganais Yannick Benoit a reçu une distinction de taille pour ses réalisations en recherche sur le cancer colorectal et son potentiel futur. Professeur et chercheur à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, il est l’un des six lauréats du concours Chercheurs en début de carrière 2022 (Gairdner Early Career Investigator Competition) de la Fondation Gairdner.


«J’ai été très surpris», lance-t-il d’entrée de jeu.

La Fondation Gairdner a été créée en 1957 dans le but de reconnaître et de récompenser l’excellence internationale en recherche fondamentale touchant la santé humaine.

Il faut dire que ce sont deux récipiendaires du prestigieux prix Canada Gairdner 2022, les docteurs John Dick et Stuart Orkin, qui ont sélectionné Yannick Benoit pour ce prix accordé à la relève.

«C’est une surprise très appréciée. J’étais très fier d’avoir été choisi par ces chercheurs qui ont des carrières exceptionnelles. C’est très gratifiant», souligne M. Benoit.

C’est spécifiquement pour ses recherches sur les mécanismes épigénétiques affectant les cellules souches cancéreuses dans les tumeurs colorectales que cet honneur lui a été décerné.

«Dans une tumeur, les cellules qui la composent ne sont pas toutes égales. Il y a un tout petit sous-groupe qu’on appelle cellules souches cancéreuses. Elles sont vraiment à la base de la croissance de la maladie. On se rend compte que tant qu’on n’élimine pas ces cellules-là particulièrement, les traitements ont moins d’efficacité», vulgarise-t-il.

Le chercheur Yannick Benoit et son équipe multiplient les efforts actuellement afin de découvrir comment les cibler plus efficacement avec un nouveau traitement.

«Les nouveaux médicaments qu’on cherche à développer ce sont ceux qui contrôlent la régulation de l’épigénétique dans les cellules souches cancéreuses. C’est quelque chose, dans la communauté scientifique, qui commence à être reconnu comme une stratégie qui pourrait être très efficace dans le futur.»

«[Le cancer colorectal], c’est le troisième cancer le plus fréquemment diagnostiqué au Canada et le deuxième le plus meurtrier. Même si les techniques de chirurgie et de traitement ont amélioré la survie, il reste une grosse proportion des gens qui sont atteints de ce cancer qui vont en décéder», ajoute le chercheur.

Ce dernier aura le privilège de présenter son travail de recherche lors d’une conférence pendant le symposium de la Fondation Gairdner à Toronto.

Recevoir une distinction de taille comme celle-là vient également motiver la poursuite des travaux de recherche. «On ne reçoit pas seulement de bonnes nouvelles, on reçoit aussi beaucoup de mauvaises nouvelles dans le cadre de mon travail. […] On a plus de revers que de succès donc ça fait beaucoup de claques au visage donc quand on a un tape dans le dos comme celle-là, c’est très apprécié.»

«J’ai une équipe fantastique. […] C’est génial de voir leur motivation et les efforts qu’ils sont prêts à mettre dans le but commun d’un jour améliorer les traitements pour le cancer colorectal», ajoute-t-il.

S’il ne convoite actuellement pas un prix Canada Gairdner, le chercheur de 41 ans avoue qu’il serait «le summum» d’en recevoir un.

«Peut-être quand j’aurai 65 ou 70 ans, on ne sait jamais, rigole-t-il. Je ne fais pas ça pour la reconnaissance. Si ça arrive, c’est tant mieux, ça voudra dire que je vais avoir réussi à faire avancer la science de manière significative», lance Yannick Benoit.

Ce dernier, qui est originaire de Saint-Georges-de-Champlain, n’a pas manqué de saluer son passage à l’école secondaire du Rocher.

«Ç’a été une très bonne école pour commencer ma carrière et débuter dans la vie. C’était un bon environnement d’apprentissage pour un adolescent comme moi», a-t-il conclu.