Dans les locaux à température et humidité contrôlées des Archives nationales à Trois-Rivières, on trouve d’ailleurs le plus vieux document judiciaire du Québec. Il date de 1638.
Ce genre d’archive est une mine d’or pour les chercheurs en histoire. Éric Lamothe-Cyrenne, technicien en documentation, attire notre attention notamment sur les documents relatant une cause judiciaire survenue en 1821 qui illustre bien la mentalité du temps.
L’homme pris en défaut a été sévèrement puni pour blasphème après avoir tenté de brûler une bible qui, selon ses paroles, contenait les paroles du Démon. Sa sentence, rédigée en anglais, comme ça se faisait ici dans ces années-là, se résume à un an de prison en plus de l’imposition d’une heure de pilori au début et une autre à la fin de son année d’incarcération. «On est dans les débuts de la vieille prison de Trois-Rivières», rappelle-t-il. Le condamné devra également faire un dépôt de sécurité de 100 Livres et s’engager à garder la paix pendant cinq ans. Cette histoire est consignée dans le registre du Shérif de Trois-Rivières. Rien à voir avec le shérif des westerns, assure M. Lamothe-Cyrenne. C’était plutôt l’huissier du temps, explique-t-il.
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Ici, on rassemble tout ce qui a une valeur historique. On traite, on conserve, mais surtout, on veut rendre ces documents disponibles à toute personne qui souhaite les consulter, qu’il s’agisse de chercheurs universitaires ou de simples particuliers curieux de mieux connaître, par exemple, leurs racines familiales.
Si certains se demandent à quoi sert de garder des livres et documents aussi âgés, un coup d’oeil à un atlas de 1879 apporte une réponse. On y voit en effet de quoi avait l’air la Ville de Trois-Rivières à cette date grâce aux plans d’assurance incendie qui s’y trouvent. On y trouve les bâtiments et les matériaux dont ils sont construits, le nombre d’étages et certains de leurs propriétaires. Certains de ces édifices existent toujours. «Ça permet de connaître l’historique des bâtiments, comment ils ont évolué», précise l’archiviste. «Ça va servir aussi aux archéologues. Or, il y a eu des fouilles archéologiques dans le Vieux-Trois-Rivières», rappelle Mme Bérubé. Le beau de la chose, c’est que ces plans sont numérisés et peuvent être consultés sur le site de la BANQ comme un nombre incalculable d’autres documents anciens.
Le fonds des Grands Voyers est un autre bijou, à Trois-Rivières, qui n’a son égal qu’à Québec et à Montréal. Les Grands Voyers ont veillé au tracé de toutes les voies de communication et à l’orientation des maisons dans la région. Ils étaient les urbanistes du temps. Parmi les plus beaux de leurs documents archivés à Trois-Rivières, on peut admirer les lettres patentes du terrier de la Seigneurie de Saint-Antoine de la Baie du Febvre orné d’un impressionnant sceau royal enrubanné.
Beaucoup d’archives anciennes sont numérisées, ce qui rend leur consultation beaucoup plus accessible pour les chercheurs.
Anne-Marie Roy, agente de bureau et historienne et archiviste de formation, invite les curieux à explorer le site web de la BANQ. La population qui est à la recherche d’informations pouvant être contenues dans les archives peut en tout temps communiquer avec le personnel de la BANQ pour obtenir de l’aide.