La raison? Les décorations de Noël étaient déjà apparentes dans les rayons des magasins.
Exemple: décorations de Noël en plein mois de juillet. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c’est insupportable. Pas que je déteste la période des Fêtes. Au contraire, j’adore ces moments de rassemblements en famille. Mais pour ce qui est des achats des Fêtes, je ne veux rien savoir de faire ça en plein été.
Je voyais cette semaine en vente, des calendriers de l’Avent. C’est non. On a encore tout près de deux mois avant de les acheter.
Et visiblement, je ne suis pas la seule à penser de cette façon. J’entendais une cliente à mes côtés s’exprimer librement dans un magasin à grande surface: ils sont donc bien en avance cette année!
Une autre cliente a failli se laisser tenter par une couronne de Noël. Elle l’a reposée. Elle m’a regardée et était mal à l’aise. Peut-être que la température de 18 degrés à l’extérieur lui a fait réaliser que les temps froids viendront bien assez tôt.
En France, ils ont trouvé un nom pour ça. Ils appellent ça le fluage de Noël.
L’origine du mot remonte au milieu des années 80. Ce qu’on explique, c’est que les détaillants commencent par intégrer les articles tranquillement, au fur et à mesure et cette façon de faire s’intègre dans notre expérience d’achat.
Ça s’appelle du marketing stratégique.
Étant donné que les magasins font leur argent dans la saison froide des vacances, les détaillants essaient d’étirer la saison le plus possible, pour encaisser au maximum.
C’est brillant, je l’avoue.
La concurrence y est également pour quelque chose. Plusieurs consommateurs passent de magasin en magasin, afin de comparer les prix. En introduisant les produits plus tôt, ils incitent le client à les choisir pour faire leurs achats.
Par contre, certains magasins nous présentent une autre stratégie. En 2017, Target avait annoncé qu’elle n’afficherait aucun panneau de Noël avant le Thanksgiving américain, fin novembre. L’entreprise avait reçu plusieurs commentaires de leurs clients, selon lesquels les articles de Noël sortaient trop tôt.
Au moins, certains résistent.
C’est rassurant. Mais ça ne durera pas longtemps.
Et quand on regarde ce que les Québécois dépenseront cette année en bonbons et en décorations d’Halloween, soit environ 264 millions de dollars, je suis mieux de me rendre à l’évidence.
En moyenne, durant le temps des Fêtes, les Canadiens dépensent 792 $. Je m’attends à ce que ce soit davantage cette année.
On a qu’à regarder notre comportement depuis la fin de la pandémie et des mesures sanitaires. Nous avons dépensé pas mal. Les commerces de détail, les restaurants, les gyms, les voyages. Tout est reparti en fou.
J’aurais pensé que la situation mondiale actuelle allait nous ralentir.
Mais non.
Les gens dépensent de plus en plus, malgré des taux d’intérêt hyper élevés, une inflation qui bat des records et un horizon de récession pas si loin que ça.
Mais pourquoi dépense-t-on autant?
Deux chercheurs à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal se sont penchés sur le phénomène. Quelles dépenses rendent les gens heureux? Il semble que celles pour les loisirs et celles pour aider les autres ont plus de chances de nous rendre heureux.
À l’inverse, dépenser pour compenser un sentiment d’insécurité aurait moins de chances de nous combler.
La bonne nouvelle est qu’on peut changer un comportement dépensier.
Comment?
La base. Une prise de conscience.
Et le problème lorsque l’on parle de dépenses, c’est qu’on entend plusieurs faussetés. Une étude publiée dans le Human Nature Behavior en 2018 révélait qu’au-delà de 75 000 dollars annuellement, les revenus additionnels ont peu d’effet sur le bien-être. Quand même intéressant.
Sur ce, je vous laisse aller magasiner vos articles des Fêtes. De mon côté, je vais aller ranger mes meubles de patio.
C’était l’été encore il n’y a pas si longtemps.