Affaire Guylaine Potvin: une journée forte en émotion pour Bruno Cormier

Bruno Cormier était enquêteur en 2000, lors du meurtre sauvage de Guylaine Potvin.

Bruno Cormier a poussé un soupir de soulagement, mercredi, quand il a appris l’arrestation de Marc-André Grenon, soupçonné du meurtre de Guylaine Potvin. Cette affaire, survenue en l’an 2000, avait une valeur sentimentale pour lui.


À l’époque, celui qui a été le porte-parole de la police de Saguenay pendant une vingtaine d’années était enquêteur. Lui et son collègue Pierre Lévesque ont été les premiers à entrer dans l’appartement de la jeune Guylaine Potvin, qui avait été agressée sexuellement, battue et assassinée.

« C’était un dossier extrêmement important, qu’on désirait finaliser. Le sort a fait qu’on n’a pas pu le faire [nous-mêmes]. Mais aujourd’hui, on est bien soulagés d’apprendre que c’est terminé et qu’on est capables de mettre un visage et un nom sur le suspect », a-t-il raconté en entrevue téléphonique.

En novembre 2021, quelques jours avant sa retraite, Bruno Cormier avait affirmé au Progrès avoir toujours la photo de la victime dans son portefeuille. Le seul dossier qui restait dans un classeur qu’il avait commencé à ramasser, avait-il dit, était celui de Guylaine Potvin.

Après 22 ans, de nombreuses questions circulaient dans la tête de Bruno Cormier. Le coupable était-il mort ? Comment se faisait-il qu’ils ne l’avaient pas retrouvé ? Qu’est-ce qui n’avait pas été bien fait pendant l’enquête ?

L’arrestation et la mise en accusation du suspect a répondu à certaines d’entre elles.

Bruno Cormier, en 2000, alors qu'il enquêtait sur le meurtre de Guylaine Potvin.

Échantillon d’ADN

Un des rôles de M. Cormier, alors qu’il était enquêteur, était le prélèvement d’échantillons d’ADN. « Nous en avons pris des centaines et des centaines », a-t-il imagé.

Quelques mois après le meurtre, dans la nuit du 2 au 3 juillet 2000, le suspect aurait fait une autre victime. La deuxième jeune femme, qui était âgée de 20 ans, a elle aussi été battue, agressée et laissée pour morte. Cependant, elle a survécu à cette attaque brutale.

Le même ADN a retrouvé dans l’appartement de la victime de Québec.

Le suspect appréhendé à Granby, mercredi, ne disait rien à l’ancien relationniste du Service de police de Saguenay.

« On a passé des tonnes de personnes. Est-ce que je l’ai côtoyé pendant l’enquête ? Je ne le sais pas. [...] Le nom ne me dit rien pour le moment. »

Aujourd’hui, les pensées de Bruno Cormier vont à la famille des deux jeunes femmes.

« Ce sont les premières images qui me sont venues en tête. La famille de Guylaine. Son père. Sa mère. Tout son entourage. Et, évidemment, la deuxième victime de Québec. »