Seulement dans la région, la Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux du Centre-du-Québec et de la Mauricie (TROC CQM) évalue à 40 millions $ l’argent dont ont besoin les organismes en santé pour répondre à la demande de la population.
«On le voit, le trou. La demande des groupes, c’est 98 millions $ et ce qui va être annoncé la semaine prochaine, c’est 58 millions $», précise Sylvain St-Onge, directeur général de la TROC CQM.
Or, sans cet argent, les organismes peinent à garder leur personnel – et encore plus à en recruter –, puisqu’il est impossible d’ajuster les salaires, alors que le coût de la vie a augmenté de façon importante, particulièrement cette année. Si la pandémie a montré, selon M. St-Onge, le rôle important du milieu communautaire au Québec, les sommes qui ont aidé les organismes à adapter leurs services ne sont plus disponibles aujourd’hui. Mais les besoins, eux, demeurent.
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«Certains groupes communautaires ont transformé toutes leurs activités pour répondre aux besoins d’urgence, et il y avait les budgets disponibles. Mais une fois la pandémie finie, c’est terminé. L’an dernier, il n’y avait plus rien. Cette année, c’est un peu mieux, mais l’argent est mal réparti», déplore-t-il.
M. St-Onge critique en effet le manque de vision à long terme du gouvernement sur le financement des organismes communautaires. Si des enveloppes particulières permettent à certains groupes de connaître le financement dont ils disposeront sur deux, voire trois années, ce n’est pas la règle générale.
«En avril, on va regarder le budget pour savoir ce que chacun va avoir pour l’année à venir. Et des fois, il faut vraiment aller fouiller dedans, parce qu’il y a des choses qu’on ne voit pas passer», indique-t-il.
Des organismes reçoivent leur financement tard dans l’année, ce qui limite également leur marge de manoeuvre.
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«Ça prendrait un plan, pour dire aux organismes de quel montant ils bénéficieront pour les années à venir. Comme ce qu’on vient de faire pour les groupes qui donnent des services aux familles, ils savent que leur financement va augmenter au cours des trois prochaines années», résume le directeur général de la TROC CQM.
Un meilleur filet social demandé
Au-delà du rehaussement du financement des organismes communautaires, la foule rassemblée à Trois-Rivières demande au prochain gouvernement d’améliorer le filet social au Québec. Il faudrait ainsi réinvestir dans les services publics et les programmes sociaux, renflouer les coffres de l’État en instaurant une meilleure redistribution de la richesse par une fiscalité progressive et mettre en place des actions pour s’assurer que les droits humains soient pleinement respectés. Sur ce dernier aspect, le milieu communautaire réclame que la priorité soit mise sur l’accès à des logements abordables, tant en milieu urbain que rural.
«Le financement des organismes communautaires, ça fait partie du filet social, mais des services publics accessibles, ça en fait partie aussi. Tout comme la fiscalité des citoyens et la disponibilité du logement social et l’instauration d’un registre des loyers, qui sont une bonne façon, on croit, d’aider les gens», résume M. St-Onge.
Plusieurs candidats présents
D’autres activités de mobilisation en soutien à l’action communautaire autonome avaient lieu ailleurs au Québec, jeudi, notamment un grand rassemblement national à Montréal. Ces activités étaient organisées dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire, mise sur pied en 2016. Les organismes participants souhaitaient profiter de la campagne électorale pour faire connaître leurs revendications aux différents partis politiques.
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Plusieurs candidats des cinq principaux partis étaient d’ailleurs présents à Trois-Rivières, selon les organisateurs.