Selon l’une des fondatrices de SMM, l’hygiéniste dentaire de formation France Lavoie, les impacts d’une mauvaise santé ou d’une mauvaise hygiène buccale sont nombreux.
«Le lien n’est pas toujours évident entre l’emploi et la bouche. Mais une personne qui n’a plus de dentition ne peut pas mastiquer ce qu’elle veut, ça peut poser problème si elle n’arrive pas à s’alimenter correctement, elle va manquer d’énergie», illustre-t-elle.
Avoir mauvaise haleine peut également nuire lors d’une entrevue d’embauche. Les personnes dont les dents sont abîmées, ou qui n’en ont plus, peuvent aussi difficilement penser occuper un emploi dans le domaine du service à la clientèle, poursuit Mme Lavoie.
Une mauvaise santé buccale peut également causer de l’absentéisme au travail, pour se rendre à ses rendez-vous chez le dentiste, ce qui peut également avoir un impact sur l’employabilité.
Enfin, au-delà de l’employabilité, avoir une bouche dont on a honte a des impacts sur l’estime de soi et peut devenir un obstacle à la socialisation, ajoute Mme Lavoie.
Or, les soins dentaires peuvent coûter très cher. Les personnes à revenu modeste peuvent donc difficilement se permettre les interventions dont elles auraient besoin, ce qui peut avoir comme impact de les éloigner du marché du travail.
«Une prothèse pour la bouche, ça coûte au moins 2000 $. Une personne sur l’aide sociale, ça va lui prendre sept ans avant de pouvoir en avoir une», indique Mme Lavoie.
C’est pour toutes ces raisons que SMM a mis sur pied le programme Sourire vers l’Optimale Santé (SOS). On y ciblera les personnes qui sont récemment devenues bénéficiaires de l’aide sociale, et qui pourraient donc facilement retourner sur le marché du travail, ainsi que les personnes travaillant à temps partiel. Les critères précis d’accès au programme SOS demeurent cependant à préciser, puisque l’organisme souhaite obtenir un financement de la part du prochain gouvernement du Québec.
«Ce sera à préciser avec le gouvernement. Mais il y a une question de fiabilité, on s’attend à ce que les gens viennent à leurs rendez-vous», indique Mme Lavoie.
Celle-ci aimerait également que Québec mette sur pied des incitatifs pour les participants au programme, ce qui les aiderait à payer les soins dont ils ont besoin.
Le programme SOS misera sur des services préventifs, pour prévenir les maladies, éviter la douleur et rétablir les fonctions buccales, sur des services curatifs (obturations, extractions, traitements de canal, chirurgie) et sur des services temporaires, pour ralentir ou arrêter la progression de maladies sans altérer les structures dentaires. L’organisme facture de 20 $ à 120 $, selon le service requis. Le dépistage est gratuit, s’il est réalisé dans les locaux de SMM, dans l’édifice communautaire de COMSEP, sur la rue Saint-François-Xavier, à Trois-Rivières.
L’organisme peut aussi se déplacer à domicile pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.