La distribution commencera à Trois-Rivières à l’hiver 2023 et la collecte débutera le 17 avril. Pour les autres secteurs de la Mauricie, les bacs et la collecte arriveront de façon progressive, Shawinigan étant deuxième sur la liste. «On a 100 000 portes» à desservir, rappelle la porte-parole d’Énercycle, Sylvie Gamache.
Les personnes qui ont déjà le service de collecte du bac bleu sont assurées de recevoir leur bac brun avant juin 2023. Pas besoin d’être présent lors de la livraison, précise Énercycle. Le bac vous attendra un jour en plein milieu de votre entrée.
Certes, il viendra s’ajouter au bac noir et au bac bleu qui prennent déjà beaucoup de place dans nos entrées, remises ou terrains. Ce bac sera d’ailleurs de bonne dimension, soit 240 litres, c’est-à-dire la même hauteur que le bac noir, mais un peu plus mince, indique Mme Gamache.
Ce grand format a été choisi, car il permet de loger non seulement les résidus de cuisine, mais également les résidus verts comme les branches, rognures de jardin et feuilles mortes qui sont assez abondants à certaines périodes de l’année. Il sera assorti, en prime, d’un petit bac adapté à la cuisine pour y disposer, au fil des repas, les rognures de fruits et légumes afin qu’elles ne prennent plus, désormais, le chemin de la poubelle.
Il y aura un dépliant, à l’intérieur, sur lequel sera expliqué ce qui va dans le bac, assure Mme Gamache.
Le bac brun permettra ainsi aux citoyens qui s’inquiètent des changements climatiques de faire leur part pour protéger l’environnement.
C’est qu’Énercycle a signé une entente de 20 ans, en 2021, avec l’entreprise Waga Energy à qui elle a promis 20 millions de mètres cubes de biogaz issu de la décomposition des matières compostables du bac brun.
Ce projet, qui avait été annoncé par le président d’Énercycle, Michel Angers, devrait générer des revenus de centaines de milliers de dollars et bénéficier aux contribuables. Ces revenus devraient permettre en effet de freiner la croissance du tarif d’enfouissement. Toutefois, avec la hausse importante du coût de la vie, depuis quelques mois, et les problèmes d’approvisionnement, Énercycle peut espérer ralentir la croissance du coût de l’enfouissement, mais ne pourra probablement pas la stabiliser à 100 $ la tonne comme on le prévoyait, il y a quelques mois à peine.
Michel Angers indique que la construction des installations de Waga est presque terminée sur le site de Saint-Étienne-des-Grès. On commencerait à pouvoir vendre du biogaz à Waga d’ici la fin de l’année, prévoit-il.
Cette entente s’inscrit dans la politique énergétique 2030 qui vise à éviter l’émission de 27 millions de tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère.
Grâce à sa Stratégie de valorisation de la matière organique, le gouvernement du Québec vise à valoriser au moins 70% de la matière organique d’ici 2030.
Le bac brun accueillera les résidus verts (plantes, feuilles mortes, rognures de gazon et branches), les restes de table (fruits, légumes et viandes) de même que les cartons et papiers souillés qui ne peuvent donc pas être déposés dans le bac bleu.
La distribution des bacs bruns roulants se fera en deux étapes. La première visera d’abord les résidences unifamiliales, certains multilogements et industries, commerces et institutions qui utilisent déjà le service de collecte des matières recyclables en bordure de rue. Ultérieurement, les bacs bruns seront distribués pour une collecte spéciale aux autres multilogements et ICI.
Le coût du bac de même que la propriété de ce dernier seront déterminés par chaque municipalité. Déjà, l’achat regroupé de 37 municipalités permet de bénéficier d’économies d’échelle, souligne Michel Angers.
Les citoyens qui avaient l’habitude de fabriquer leur propre compost pourront continuer à le faire. Énercycle considère en effet que le bac brun devient alors un service complémentaire puisqu’on peut y mettre toutes les matières compostables qui ne vont pas dans un compostage résidentiel, comme les os, la viande, les poissons, papiers souillés et certains résidus verts.
Énercycle souligne que les résidus compostables représentent 50% des matières qui sont envoyées dans les sites d’enfouissement.