L’événement s’est tenu au Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins de Shawinigan devant les caméras de NOMAD TV, une chaîne Youtube mettant en vedette les gens d’affaires de la région. Le débat, axé principalement sur les enjeux économiques, était animé par Guy Massé, animateur radio au 106,9 FM Mauricie.
Les candidats Pascal Bastarache (PQ), Marie-Louise Tardif (CAQ), Kévin Nzoula-Mendome (PLQ), Pierre-David Tremblay (PCQ) et France Lavigne (QS) étaient sur place afin de répondre aux questions de M. Massé, qui ont donné lieu à plusieurs échanges, somme toute assez respectueux. La forme de l’événement laissait cependant peu de place aux discussions entre les protagonistes.
Différents partis, différents parcours
En lever de rideau, chaque candidat avait deux minutes pour se présenter ainsi que son cheminement. C’est France Lavigne de Québec Solidaire qui a eu la tâche de briser la glace. Elle a parlé de son expérience dans le mouvement communautaire et plus spécialement dans le secteur de la condition féminine depuis plus de 30 ans.
«Quand on parle de condition féminine, on parle de beaucoup de secteurs, on parle des CPE, on parle d’équité, on parle de diversité, on parle de développement économique, on parle de proche aidance, de soins auprès des gens. Vraiment, on fait le tour d’un paquet de dossiers quand on travaille en condition féminine», a expliqué celle qui a également été présidente du réseau de l’R des centres de femmes du Québec.
Kévin Nzoula-Mendome a rapidement enchaîné en dévoilant son parcours d’immigrant dans la région. En effet, celui-ci est arrivé en Mauricie en 2003 afin d’étudier à l’UQTR, mais c’est à partir de 2007 qu’il s’est installé à Shawinigan avec sa famille de cinq enfants.
«Je connais très bien ma région, la Mauricie. Je connais très bien ma ville, Shawinigan. Je connais les enjeux du milieu économique de la ville de Shawinigan. Je suis une personne qui sait comment est-ce qu’un dossier peut être piloté dans un bureau de député, car j’ai travaillé plus de trois ans comme adjoint de circonscription au bureau du député fédéral et ministre – à l’époque – du Commerce, monsieur François-Philippe Champagne», a signalé le candidat du Parti libéral du Québec.
Venait ensuite le tour de Pierre-David Tremblay, qui a mis de l’avant son bilan… comme mari depuis 42 ans, père et grand-père. Le candidat du Parti conservateur du Québec, âgé de 61 ans, a aussi parlé de sa carrière comme policier au Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM). «J’ai été conseiller municipal à La Bostonnais, maire de La Bostonnais également, une petite communauté d’environ 636 habitants, et j’ai fait le saut à La Tuque pour cumuler un mandat», a-t-il expliqué.
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C’était ensuite le tour de Marie-Louise Tardif, la députée sortante de la Coalition avenir Québec, de s’introduire tout en vantant son bilan à des quatre dernières années à la tête de la circonscription. Dès le départ et pour la majeure partie du débat, cette dernière s’en est tenue à ses notes, ayant parfois l’air de simplement lire ses réponses.
«Je vais donc continuer à porter et défendre les projets de la communauté et à obtenir des gains considérables. M. Legault m’appelle affectueusement la lionne de son caucus parce que j’interviens souvent et que je défends les dossiers de mon comté», a-t-elle affirmé.
Pascal Bastarache, le candidat du Parti québécois a poursuivi en parlant de sa jeunesse du côté de Grand-Mère, puis de son mandat à la présidence du Syndicat du Personnel Paratechnique des Services Auxiliaires et de Métier (SPPSAM) du CIUSSS MCQ. «Je désire vraiment être avec vous, vous accompagner. C’est important, les décisions ne doivent pas se prendre seulement à Québec. On doit s’assurer d’avoir les bons mécanismes régionaux pour prendre les bonnes décisions avec les personnes qui habitent dans la circonscription», a-t-il souligné.
L’économie d’abord
La suite des échanges a pris une tangente économique, alors qu’ont été abordés les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre, de la crise du logement et du développement durable. Cependant, c’est surtout sur la question de la zone d’innovation régionale reliant Bécancour, Trois-Rivières et Shawinigan que les échanges se sont corsés.
En effet, la députée sortante, Marie-Louise Tardif a fait la promotion de ce qu’elle a appelé la «vallée de l’énergie» et a signalé avoir dû travailler fort pour que Shawinigan soit inclus dans l’équation. M. Nzoula-Mendome a ensuite décoché une flèche en sa direction en pointant le fait que la circonscription avait perdu l’usine de Nemaska Lithium au profit de Bécancour.
«Un député est là pour défendre les intérêts de ses concitoyennes et concitoyens, et non pas être le représentant ou la représentante de son parti politique auprès de la communauté», a-t-il lancé dans une attaque à peine voilée envers l’actuelle députée.
De son côté, le candidat conservateur s’est insurgé de voir trois grands projets industriels «prendre le bord» dans la région, soient Nemaska Lithium, le projet de bioraffinerie et GNL Québec, appelant à prendre en exemple ce qui fonctionne en Ontario et en Europe.
Si tous les candidats en appelaient à réduire la lourdeur administrative de l’appareil public, France Lavigne fut la seule à proposer une décentralisation de l’administration vers les employés de l'État. «Améliorer la productivité en améliorant les conditions de travail», a suggéré la candidate solidaire.
«Je crois qu’on doit mettre fin à la culture du racket chez Revenu Québec», a pour sa part affirmé M. Bastarache. «Des fois, on a l’impression qu’ils sont plus préoccupés par la reddition de compte, à demander des choses. Je pense qu’on doit demander un juste milieu entre le rôle de Revenu Québec, mais également l’accompagnement qu’ils font avec les PME», a poursuivi le candidat péquiste.