Cinquante-trois pour cent des répondants étaient en désaccord avec la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les tronçons d’autoroute qui traversent la ville, alors que 45% se disaient en accord avec cette mesure.
Visiblement, le dossier divise. Il n’y a rien de surprenant là-dedans.
En regardant les nombreux commentaires que nous avons reçus cette semaine au 106,9, en lien avec ce dossier, j’ai constaté que l’un des arguments qui revenaient souvent dans les discussions était celui de la configuration.
Il est vrai de dire que la vitesse n’est pas le seul problème. Stéphane Guay du parti Action civique disait cette semaine que nos autoroutes ont été conçues à une époque où le flot de circulation était moindre. Il soulignait également le problème de configuration de certains tronçons, sorties et entrées d’autoroute.
La configuration de la sortie Barkoff est un exemple flagrant. Et il y en a plusieurs autres dans la région.
Si on regarde l’état du réseau routier au Québec, les choses ne sont guère plus encourageantes. Au Québec, nous roulons sur 320 000 kilomètres de route et 30 000 kilomètres sont sous la responsabilité du ministère des Transports. Les 290 000 restants sont sous la responsabilité des municipalités.
Des études réalisées par Statistique Canada démontrent que 35% des autoroutes, 43% des artères et 27% des tunnels étaient en mauvais ou en très mauvais état.
Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette situation. Notre climat, le gel et le dégel, le poids des camions, les mauvaises fondations de nos routes. On ne refait qu’en surface. Pourquoi? Les municipalités n’ont pas les moyens de refaire une route dans son ensemble.
Mais je persiste et signe: nous avons un problème de configuration. Et un des problèmes est que lorsque des décisions sont prises pour ajouter une piste cyclable, rendre une rue plus sécuritaire, réduire le nombre de voies ou ajouter un passage piétonnier, c’est le politique qui prend le dessus au détriment de la logique.
Prenons l’exemple du boulevard des Chenaux, devant l’école secondaire Keranna. J’en conviens qu’il était nécessaire de trouver une solution pour ce secteur. Des centaines d’étudiants déambulent quotidiennement, alors que le flot de véhicules ne cesse d’augmenter.
La Ville avait dit à l’époque que les objectifs étaient de favoriser les déplacements utilitaires et de s’assurer d’une meilleure fluidité à vélo. En ce sens, c’est un succès. Mais comme automobiliste, c’est devenu un irritant. Les portions pour les cyclistes sont beaucoup trop larges, en comparaison avec la portion réservée aux voitures. Aux heures de pointe, c’est le chaos, tellement il y a du trafic.
Ç’a été sensiblement la même chose sur la rue Barkoff lorsque la Ville a décidé d’aller de l’avant avec les travaux afin d’améliorer la fluidité et la sécurité des usagers. Je ne sais pas pour vous, mais chaque fois que je circule sur cette artère, je n’ai pas l’impression que la fluidité a été améliorée.
Suis-je trop exigeante? Peut-être.
Quand je regarde le rapport d’auscultation des chaussées à Trois-Rivières qui a été rendu public en mars dernier, on nous dit que l’état de la chaussée est généralement bon à Trois-Rivières.
De façon plus précise, 29% des routes sont en bon état, 27%, en très bon état. À l’inverse, 14% sont en très mauvais état et 26% sont dans un état passable.
Malheureusement, ce rapport ne tient pas compte de la bonne ou mauvaise configuration de nos routes.
En moyenne à Trois-Rivières, c’est un montant de 10 millions de dollars qu’on consacre à nos routes.
Est-ce suffisant? Je ne pense pas. Mais des choix déchirants devront être faits dans le prochain budget. Les citoyens se demandent s’ils auront une hausse de leur compte de taxes. Et si on coupe, on coupe où? La voirie, le transport en commun, le développement économique, les grands événements?
Difficile à dire. Mais il y aura des mécontents. Ça, c’est clair.
Mais ça, ce sera le sujet d’une autre chronique. Je me garde un peu de chialage pour plus tard.
Sur ce, bonne route!