Adams Tekougoum, Parti libéral, Trois-Rivières: l’heure du lunch sur la pointe des pieds

La candidat libéral dans Trois-Rivières, Adams Tekougoum, s’est arrêté à la résidence Coin St-Paul sur l’heure du dîner pour saluer quelques électeurs.

On s’apprête à servir le dîner au Coin St-Paul, résidence pour retraités de Trois-Rivières. Sur la pointe des pieds, Adams Tekougoum va de table en table, cartons électoraux à la main. Le candidat libéral de la circonscription trifluvienne se penche, s’agenouille s’il le faut, murmure quelques mots, prête l’oreille, sourit beaucoup, laisse parler les silences – une matinée de campagne toute en bienveillance.


«C’est pour les élections, c’est les libéraux», lance une dame à son voisin de table. La présence du politicien intrigue un peu. L’accent chargé de soleil, le candidat se présente. «Bonjour madame!». Le visage de l’aînée s’illumine. «J’ai mis ma veste rouge», chuchote-t-elle rassurante, sur le ton de la confidence. «Si les conditions sanitaires le permettaient, je vous aurais donné un bec», s’amuse le libéral dans un éclat de rire.

Québécois d’adoption, Camerounais d’origine, au pays depuis sept ans, fonctionnaire au ministère de la Santé, père de trois enfants, Adams Tekougoum dit avoir les questions sociales à cœur. «Quand je me suis présenté, j’ai un ami qui m’a dit: ça devait arriver un jour!», relate-t-il.



Patiemment, comme si la campagne allait toujours durer, le libéral prend son temps pour discuter – pour répéter aussi, quand il le faut –, pour parler de son programme, pour éclaircir certains points. Pour doucement convaincre, pourrait-on dire.

À un résident qui lui confie que son choix est déjà fait [et qu’il n’est pas libéral], Adams Tekougoum se montre curieux de savoir ce que le parti aurait pu proposer pour mériter son adhésion. «En tout cas t’es bien gentil puis bien courageux», finira par convenir l’autre. À défaut d’un vote, le candidat aura gagné le respect.

Roland Martin, 99 ans, a toujours «voté rouge», confie-t-il au candidat du Parti libéral dans Trois-Rivières, Adams Tekougoum.

Ainsi va l’aspirant député, tranquillement, tandis que les ustensiles carillonnent dans les assiettes.

Attablé avec une voisine, Roland Martin affiche une vivacité qui dissimule un âge vénérable. «J’ai toujours voté rouge. Mon père était organisateur libéral», confie celui qui aura 100 ans dans quelques mois. «100 ans? Seigneur!», s’exclame le candidat, plus ému de la chose que du vote qui lui semble acquis.



L’air joyeux, cravate à l’effigie du Canadien autour du cou – «j’ai été président du fan-club» –, le quasi centenaire, retraité de la Westinghouse, se laisse volontiers prendre en photo avec le politicien. «J’ai toujours été libéral», réitère-t-il.

Affable, l’aîné remonte le temps, raconte qu’à l’époque, les discussions politiques étaient proscrites à la maison. «Mon grand-père était bleu, il restait avec nous autres... Mon père tout seul, il en parlait, mais si son père était là, la chicane pognait», rigole-t-il.

Venu là pour mousser sa campagne, Adams Tekougoum se fait servir en prime une leçon d’histoire et de mœurs politiques québécoises tout en couleurs.

Au fond de la salle, les cabarets garnis de gâteaux commencent à circuler. «Si un jour j’atteins 99 ans, je vous promets de fêter en pensant à vous», souffle Adams Tekougoum à l’intention de Roland Martin.

Et le libéral de reprendre sa tournée – «Bonjour madame!». «Ah! vous être notre candidat!», se réjouit la citoyenne au-dessus de sa tasse de thé.