Soutien aux grands événements: de nouveaux critères bien accueillis par le milieu

Le Festivoix espère que la subvention de la Ville de Trois-Rivières sera revue à la hausse.

Le nouveau programme de soutien aux grands événements adopté par la Ville de Trois-Rivières, mardi soir, permettra d’avoir un processus plus équitable pour les organisations qui sauront enfin à quoi s’en tenir pour aller chercher une subvention en devant répondre à des critères précis. Une façon de faire plus équitable qui est bien accueillie auprès de quelques-unes des directions des douze grands événements touchés par cette mesure avec qui Le Nouvelliste s’est entretenu.


À commencer par le Festivoix qui espérait une révision de sa subvention depuis plusieurs années, alors qu’elle est demeurée la même depuis 13 ans. Avec une aide financière de 400 000 $, la part du budget provenant de la Ville de Trois-Rivières s’est limitée à un peu plus de 7% pour la dernière édition, alors qu’elle était de 18% en 2009.

L’événement dont le budget s’élève à plus de 2 millions $ se situe dans la classe 1 du nouveau programme et pourrait aller chercher une subvention représentant jusqu’à 12% de son budget.



Il s’agit donc d’une augmentation potentielle qui s’avérerait intéressante par rapport à l’an dernier. «Je pense qu’on apporte beaucoup à la Ville, donc c’est un partenariat gagnant-gagnant, estime le directeur du Festivoix, Thomas Grégoire. Pour nous l’argent public, ce n’est pas un dû, c’est un levier. Ça nous permet d’aller plus loin.»

«L’argent que l’on reçoit, on l’investit, on le maximise et ça génère plus de retombées pour l’ensemble de la communauté», précise le directeur, qui estime à 80% la part du budget qui provient du privé et 20% du public.

Avec les nouveaux critères, il espère maintenant que la performance de l’événement puisse être mieux reconnue par la Ville de Trois-Rivières. «Les critères sont plus stables et s’il y a quelque chose qu’on fait moins bien, on va chercher à s’améliorer, assure Thomas Grégoire. On ne comprenait pas pourquoi, au fil des années, on stagnait à ce montant-là alors que nos performances s’amélioraient.»

Avec un budget de 1,5 M$, l’Expo TR se situe dans la classe 2 du nouveau programme.

L’autre grand événement qui se situe dans la classe 1, le Grand-Prix de Trois-Rivières, s’attend à une diminution du financement municipal. En début de semaine, en réaction au sondage réalisé par Segma recherche pour le compte du Nouvelliste et du 106,9 Mauricie, le directeur général du GP3R, Dominic Fugère, assurait que l’événement n’a pas l’intention de revenir à une seule fin de semaine même si sa subvention était réduite. 



Son voisin, le directeur de l’Expo de Trois-Rivières, Martin Langlois, estime que les critères d’évaluation viennent mettre tout le monde sur un même pied d’égalité. «Il n’y en a pas un qui peut dire j’aimerais en avoir plus, parce je suis différent. Non, qualifie-toi sur les six points que la Ville a décidés, clame-t-il. J’aurais aimé ça qu’ils fassent [l’évaluation] chaque année, mais ils le font aux trois ans.»

Lors de la dernière édition de l’Expo TR, l’événement recevait une somme de 125 000 $. Comme elle se situe dans la classe 2, ayant un budget de 1,5 million $, cette somme pourrait être revue à la hausse selon les nouvelles modalités qui prévoient une aide pouvant atteindre 25% du budget jusqu’à une limite de 215 000 $.

Le directeur général de l’Expo TR ne croit pas que l’ajustement de l’aide de la Ville de Trois-Rivières fera une grosse différence dans son budget d’opération, d’autant plus que la hausse ou la baisse se ferait sur trois ans. «On n’est pas un festival qui compte là-dessus. C’est une aide qui très appréciée, qui est très importante, mais ce n’est pas ma source de revenus principale, soutient Martin Langlois. La subvention de la Ville, on s’en sert entre autres pour réduire le prix d’entrée pour les citoyens et garder une accessibilité.»

Le nouveau programme est également bien accueilli au Salon du Livre, un événement qui se situe dans la classe 3 du nouveau programme avec un budget entre 100 000 $ et 500 000 $. Son financement doit d’ailleurs être revu à la hausse et pourrait atteindre un maximum de 80 000 $ ou jusqu’à 30% du budget.

«Nous allons avoir une amélioration de la contribution de la Ville. Ça va nous permettre de faire rayonner davantage Trois-Rivières par son Salon du Livre. On compte investir le maximum que l’on peut dans notre offre aux citoyens», assure le codirecteur général, Étienne Poirier.

L’aide financière au Salon du Livre de Trois-Rivières doit être revue à la hausse.

«J’ai accueilli le nouveau programme avec beaucoup d’enthousiasme. Il y a aussi une part d’inquiétude parce qu’on ne sait pas dans quoi on s’embarque, continue-t-il. Je trouve que c’est bien, c’est engageant pour les événements. C’est une belle dynamique d’amélioration continue que la Ville essaie de mettre en place.»



«À titre personnel, comme citoyen, je m’attends à ce que les sous que je verse en taxes à ma Ville soient dépensés de manière rigoureuse, continue Étienne Poirier. Avant, ça fonctionnait un peu sur une tradition, on avait un financement à la limite de l’arbitraire. Tandis que là, les critères sont connus et sont officiels. Ça permet de voir le développement de son entreprise à travers un prisme qui est plus précis.»

Rappelons que le Festival international de poésie, le Festival international DansEncore, Trois-Rivières en blues, la Biennale internationale d’estampes contemporaines, la Biennale nationale de sculptures contemporaines, le festival de l’Assomption, la Classique internationale de canots de la Mauricie et le Sunsation sont aussi touchés par ce nouveau programme de soutien aux grands événements de la Ville de Trois-Rivières.