Certains thèmes ont soulevé les passions et ont donné droit à des moments plutôt cacophoniques. La question portant sur le projet GNL Québec a, entre autres, donné des échanges particulièrement corsés.
Le candidat libéral, Kevin Nzoula-Mendome, a d’abord rappelé que les deux conditions essentielles n’étaient pas réunies pour aller de l’avant avec ce projet, soit l’acceptabilité sociale et l’accord du BAPE.
«Je suis estomaqué quand je vois le Parti conservateur dire qu’il est en accord avec ça. C’est le seul parti d’accord avec ça», a-t-il lancé.
Le candidat conservateur, Pierre-David Tremblay, a rappelé les sommes importantes que le projet pourrait rapporter à La Tuque et il a fait valoir qu’il fallait regarder le projet à plus grande échelle.
«La Chine annule la totalité des objectifs de réduction du Québec sur 30 ans en 11 journées», a-t-il plaidé.
«Ce n’est pas parce que les autres font mal qu’on doit faire pire. Chaque petit geste que l’on pose pour l’environnement est un geste gagnant. Nous sommes des modèles et nous devons rester des modèles», a répliqué la candidate caquiste Marie-Louise Tardif.
La représentante de Québec solidaire, France Lavigne, a quant à elle affirmé qu’un tel projet allait «détruire le fleuve Saint-Laurent» et «donner un coup à l’industrie touristique du Saguenay aussi».
Le candidat du Parti québécois pour sa part martelé qu’il fallait se tourner vers l’hydroélectricité et les filières de biocarburants.
«Est-ce qu’on doit partir d’autres projets qui ne sont pas bons pour l’environnement, eh bien, non», a lancé Pascal Bastarache.
La soirée avait débuté sous le thème de la santé et des aînés. Le candidat Pascal Bastarache a souligné qu’il fallait arrêter d’investir dans le béton et augmenter les investissements dans le capital humain et les soins à domiciles.
Son rival libéral a quant à lui fait valoir qu’il fallait investir davantage dans la première ligne et qu’il fallait s’attaquer aux listes d’attente qui se sont allongées durant la pandémie.
«Le privé devient un partenaire incontournable», a-t-il affirmé.
France Lavigne a indiqué que son parti voulait renforcer les soins à domicile, créer des cliniques de proximité et soutenir davantage les proches aidants.
Marie-Louise Tardif pour sa part a défendu le bilan du gouvernement caquiste et estime que la Coalition avenir Québec est le parti le mieux placé pour améliorer les soins de santé. Désengorger les urgences, donner plus de latitude aux professionnels, augmenter le nombre de médecins diplômés…
«On a déjà commencé à régler les problématiques. On n’a pas attendu la fin du mandat. […] On a un plan de restructuration en marche», a-t-elle indiqué.
Pierre-David Tremblay quant à lui a affirmé qu’il fallait une mixité entre le public et le privé, qu’il fallait «numériser le système de santé» et qu’il fallait décentraliser pour «avoir des boss dans les hôpitaux».
«La RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec) est une bonne assurance, mais une très mauvaise gestionnaire pour les services de santé. […] On veut réduire les délais en faisant appel au privé», a-t-il lancé.
Il n’a pas manqué de lancer une flèche à la députée caquiste en parlant des portes à près d’un million de dollars dans les maisons des aînés.
«Imaginez ce que l’on peut faire avec un million pour payer [des soins à domicile]», a-t-il ajouté.
Les candidats ont également eu l’occasion d’échanger sur plusieurs autres thèmes comme l’action communautaire, le filet social, les logements abordables, la pénurie de main-d’œuvre, immigration, environnement et la relance économique.
À cet effet, Pierre-David Tremblay propose d’exploiter les ressources naturelles qui sont très abondantes sur le territoire, de continuer de financer ces «forces vives qu’on a chez nous» et de participer à la filière électrique.
Son rival péquiste pour sa part à proposer de «choisir nous-mêmes» en devenant indépendant. Il veut aussi donner plus de pouvoir aux municipalités et encourager l’innovation verte.
Marie-Louise Tardif mise notamment sur l’innovation, le secteur récréotouristique, créer davantage de richesse, ajouter des places en garderies subventionnées, en diminuant la paperasse administrative, la couverture cellulaire, etc.
La candidate de Québec solidaire France Lavigne propose une relance verte et de proximité. Elle souligne également vouloir renforcer le transport en commun et l’industrie touristique.
Kevin Nzoula-Mendome a souligné, entre autres, l’importance de la main-d’œuvre et de l’immigration comme moteur de relance économique
«L’immigrant n’est pas une menace […] L’immigrant est un apport aux développements de nos régions», a-t-il insisté.
Plusieurs organisations de la Haute-Mauricie ont participé à l’élaboration des questions qui ont été posées aux différents candidats, dont les élèves de l’école secondaire Champagnat ont pris la parole à deux reprises. Ils se sont montrés préoccupés par la réduction des gaz à effet de serre, l’endettement des générations futures, l’éducation et le coût de la vie.
Le Centre d’amitié autochtone de La Tuque a également proposé aux candidats de se prononcer sur les langues autochtones.
Le débat était organisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice, la Corporation de développement communautaire du Haut Saint-Maurice ainsi que L’Écho de La Tuque.