Karine Pépin, Parti conservateur, Trois-Rivières: «Je vais me battre pour ma région»

Karine Pépin (à gauche), candidate conservatrice dans Trois-Rivières, fait un arrêt chez COMSEP, organisme communautaire, dans le cadre de sa campagne, où l’accueille la coordonnatrice générale Sylvie Tardif.

Infirmière auxiliaire, syndicaliste, proche aidante: la conservatrice Karine Pépin débarque chez COMSEP bien au fait de quelques enjeux. Ayant fait ses devoirs, la coordonnatrice générale de l’organisme communautaire attend cependant l’aspirante députée de Trois-Rivières avec une série de points d’interrogation. Souriante, posée, affable, la politicienne se prête au jeu, négociant même certains terrains d’entente là où on ne l’imaginait peut-être pas.


Réunion d’équipe, présentation d’un groupe de recherche, sonnerie de téléphone pour bruit de fond, COMSEP fourmille déjà, tôt lundi matin. Sylvie Tardif, capitaine du navire, met tout sur pause pour accueillir Karine Pépin. «Il n’y a pas de femmes [candidates] dans Trois-Rivières, vous êtes la seule», souligne d’entrée de jeu la féministe – l’approche est chaleureuse.

Extraits d’entrevues, coupures de presse, celle qui a aussi baigné dans la politique s’était préparée à la rencontre et pose devant elle une page noircie de notes. Courtois, l’échange prend rapidement les allures d’un entretien serré. Mme Tardif défend «son monde», défile les enjeux, talonne son invitée.



Négation du féminisme, retrait du droit de vote aux assistés sociaux et autres déclarations à saveur libertarienne, Karine Pépin se voit placée dans l’obligation de redorer l’image d’Éric Duhaime, chef de sa formation. Bonne joueuse, elle encaisse les coups et répond patiemment, sourire aux lèvres.

Karine Pépin, candidate du Parti conservateur dans Trois-Rivières, défend ses idées, celles de son parti, et son appartenance au milieu, lors de son passage chez COMSEP, dans le cadre de la campagne électorale.

«Quand on fait un show pour avoir des cotes d’écoute, c’est une chose... Mais je pense qu’Éric a choisi des gens de terrain justement pour lui apporter la réalité de ce qui se passe chez les gens ordinaires», plaide celle qui dit avoir l’oreille de son chef sur différentes questions.

Originaire du quartier, soignante à domicile, Karine Pépin estime être en bonne posture pour comprendre le quotidien des citoyens du secteur et les maux qui affligent nombre d’entre eux. «J’ai vu des choses que je ne raconterai pas ici, mais vous êtes au courant de ça... je ne peux pas croire qu’on soit encore là en 2022», souffle-t-elle.

À une Sylvie Tardif qui s’inquiète d’un désengagement de l’État envers les plus démunis, la conservatrice tente de se faire rassurante. «Si c’est ça nos enjeux, je vais me battre pour ma région. Je vais monter le message le plus haut que je peux, et je vous le dis: je grafigne», martèle celle qui relate s’être occupée de sa grand-mère jusqu’à 98 ans.



Campée sur ses positions – «Je ne suis pas une libertarienne, moi je suis communautaire à 100%» –, Sylvie Tardif reconnaît néanmoins des qualités à son interlocutrice. «T’es sympathique, tous les points que je t’amène, t’as des bonnes réponses, mais c’est le chef qui décide», insiste-t-elle.

Loin de se laisser démonter, la conservatrice fait valoir que sa présence ici est un gage de sa liberté d’action et qu’une fois élue, elle entend se faire le porte-voix des citoyens du secteur. «Puis Éric est ouvert à la discussion», réitère-t-elle au sujet de son chef.

Mme Tardif concède que le parti a recruté des candidats intéressants et que son développement fulgurant commande le respect... Mais pour le reste, Karine Pépin devra reprendre sa campagne avec le fardeau de la preuve – et quelques mots d’encouragement.