Publié aux Presses de l’Université du Québec, l’ouvrage s’intitule Les enquêtes sur les pratiques culturelles, Mesures de la culture au Québec et ailleurs dans le monde. Il s’agit de l’aboutissement de quatre ans de travail pour les auteurs qui ont voulu offrir ainsi un devoir de mémoire sur l’évolution des pratiques culturelles dans la province.
«C’est un travail assez costaud!», affirme d’emblée l’auteure Marie-Claude Lapointe, professeure titulaire au Département d’études en loisir, culture et tourisme, UQTR et co-directrice du Laboratoire de recherche sur les publics de la culture (LRPC). «La force de la publication est la contribution des collaborateurs, mais aussi les impacts que peuvent avoir les données sur les orientations au sein des milieux culturels. On ne parle pas d’une enquête sectorielle, mais d’un ensemble d’enquêtes qui procure une vue d’ensemble sur les pratiques culturelles, et ce, par région. Les résultats peuvent aider la prise de décision», mentionne-t-elle sur la publication qui comporte plus de 12 collaborateurs.
Des données pour positionner les décideurs et acteurs de la culture
La première partie du livre retrace le contexte politique et idéologique dans lequel la première enquête fut mise en place en 1979, décrit ses éditions successives et cerne la place prise par la recherche au ministère responsable de la culture. La deuxième partie, elle, aborde les concepts en jeu, les considérations méthodologiques et les perspectives d’analyse des enquêtes. Enfin, la troisième partie est consacrée à des enquêtes réalisées dans trois autres pays - la France, l’Uruguay et le Brésil - et aux défis que les chercheurs ou organismes responsables de ces enquêtes doivent relever; ce qui permet de placer les pratiques en comparaison avec d’autres coins du monde.
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Présenté en rencontre de type table ronde, le lancement a réuni en ligne une cinquantaine de personnes venues en apprendre plus sur la démarche de cette publication, mais aussi ses retombées avec Jason Luckerhoff à l’animation. Le professeur titulaire en Culture et Communication au Département de lettres et communication sociale de l’UQTR signe également un chapitre dans le livre, qui relate le contexte de l’arrivée de la recherche au sein du ministère de la Culture.
Le coauteur Gilles Pronovost, docteur en sociologie et professeur émérite du Département d’études en loisir, culture et tourisme, à l’Université du Québec, a abordé, lui, la notion de culture qui s’est élargie au fil des enquêtes. «On peut penser à l’ajout du cinéma, des technologies. On était dans un contexte de grande mouvance et le questionnaire a dû être revisité pour y intégrer de nouveaux termes», a-t-il précisé.
Si certains acteurs ont considéré la recherche comme un financement qu’on enlevait au milieu artistique, on a tenu à rappeler que d’autres ont su utiliser les résultats des enquêtes du ministère pour mieux bâtir leur stratégie et se positionner favorablement en tant qu’organisation culturelle dans le contexte socio-économique.
Vers une reprise de l’enquête par l’OCCQ?
Onde de choc pendant la rédaction de l’ouvrage, les auteurs apprennent que le ministère n’entend pas reconduire l’enquête sur les pratiques culturelles pour des motifs encore inconnus. Le lancement de mercredi a donc permis de militer pour une reprise de la démarche afin de continuer à dégager des tendances et mieux orienter les décideurs tout en contribuant au savoir académique.
Assistant au lancement, la directrice de l’Observatoire de la Culture et des Communications du Québec Geneviève Béliveau-Paquin, a suscité un élan d’enthousiasme lorsqu’elle a soutenu être en démarche pour pérenniser le legs de ces recherches. «Cet ouvrage est d’une grande valeur, il s’agit d’un legs pour la société. Je pense que la pandémie a permis à plusieurs de prendre conscience de l’importance de s’appuyer sur des données fiables. Je suis heureuse de confirmer que l’Observatoire et le ministère planche sur un scénario afin de relancer l’enquête», a-t-elle commenté.
Il est possible de se procurer l’ouvrage sur le site des Presses de l’Université du Québec en format web, PDF ou ePub à l’aide du lien suivant.