Sonia LeBel, Coalition avenir Québec, Champlain: une brève histoire de pêche

La candidate caquiste dans la circonscription de Champlain, Sonia LeBel, profite d’une courte pause dans sa campagne pour taquiner la truite.

Après Notre-Dame-de-Montauban, continuez vingt minutes, suivez les indications vers le petit lac Saint-Laurent, puis vous y êtes. Aux confins de sa circonscription, la caquiste Sonia LeBel marque un court arrêt dans sa campagne électorale pour taquiner la truite. Une toute petite heure pour décompresser un peu – une fois n’est pas coutume –, où la députée sortante de Champlain finira tout de même par beaucoup parler politique.


Trois chaloupes attendent l’équipée. Sonia LeBel prend place aux côtés de Fernand Lavoie, directeur de l’Association de chasse et pêche de Notre-Dame-de-Montauban. «Ça faisait longtemps qu’on l’invitait, on sait qu’elle aime la pêche, mais elle n’a jamais le temps», souligne-t-il, sourire en coin.

Trop occupée pour la pêche, peut-être, mais des liens se sont néanmoins noués au fil du temps entre le citoyen et la politicienne. Impliqué dans la communauté, M. Lavoie a souvent sollicité le soutien de la députée sortante dans différents dossiers. On est ici au registre de la camaraderie.

«Sonia, essaye cette troll-là pour commencer, après ça on changera pour elle», souffle Fernand Lavoie. La pêcheuse s’exécute et enfile un ver de terre sur son hameçon avant de lancer sa ligne à l’eau.

Falaises, forêt, quelques rares nuages qui glissent sur le miroir du lac, à mille lieues des élections, le cadre est spectaculaire. Et la candidate semble oublier un instant qu’elle est en campagne pour conserver son siège.

Fernand Lavoie, directeur de l’Association de chasse et pêche de Notre-Dame-de-Montauban, et Sonia LeBel, candidate de la Coalition avenir Québec dans Champlain, se sont amusés, même si le poisson ne mordait pas.

Il faut dire que l’invitation en était une de courtoisie. M. Lavoie n’avait pas de demandes à formuler à la députée sortante. «On règle pas mal nos dossiers à mesure», se félicite Sonia LeBel.

«Le gros enjeu du mandat, ç’a été l’épicerie. Ça faisait 18 mois que c’était fermé, note le citoyen. Monter à Lac-aux-Sables pour aller chercher un pain puis du lait, ça n’avait pas de bon sens.»

Coincée dans un désert alimentaire, la communauté s’est mobilisée, relate Fernand Lavoie. Pour consolider la démarche, la députée a sollicité ses collègues ministres. Même le premier ministre a puisé dans son budget discrétionnaire pour soutenir la relance, souligne Sonia LeBel. Les sommes réunies ont facilité la recherche d’investisseurs souhaitant reprendre les rênes de l’entreprise.

«On ne verra pas ces enjeux-là au Cap-de-la-Madeleine ou à Trois-Rivières, pointe la caquiste, mais c’est nos cœurs de village qui sont en péril.» Avec l’essor du télétravail et l’explosion du coût des propriétés en zone urbaine, la région a un fort potentiel d’attraction, fait valoir M. Lavoie. Un minimum de services doit cependant être offert à la population, soutient-il.

Pendant qu’on évoque les batailles d’hier et les défis de demain, le poisson continue de se faire rare. «Ça mord-tu, vous autres?», lance-t-on depuis la chaloupe voisine. «Non, on jase trop, mais vous en avez pas plus que moi, ça fait que faites pas les fanfarons», badine Sonia LeBel.

La parenthèse plein air s’achève ainsi pour celle qui doit retourner à sa campagne. «Tu sais ce que ça veut dire ça, Sonia? Ça veut dire que ça va nous prendre de l’argent pour ensemencer le lac», plaisante-t-on à l’intention de celle qui repart bredouille. «C’est sûr!», sourit la candidate.