Mario Lyonnais creuse de ses mains les fosses dans le cimetière paroissial depuis 1986 ou 1987. «Je ne sais plus exactement, ça fait trop longtemps», souffle-t-il. Tâche doublement solennelle, du fait qu’il connaît chacun de ceux qu’il porte en terre – de manière parfois très très intime, confie le candidat, le regard brillant d’une évidente émotion.
«Pour être fossoyeur, comme Mario l’est, puis creuser à la petite pelle et tout ça, il faut avoir du respect pour les gens», note Raymonde Caron, responsable paroissiale. Admirative, la dévote n’a que faire des affaires politiques, tant que son homme de confiance continue d’accomplir son importante besogne, quand le devoir le commande.
Le principal intéressé ne se fera pas prier. Flanqué de ses deux petits-fils, Léo et Émile, des jumeaux d’à peine deux ans, le conservateur paraît avoir déjà dressé l’inventaire de ses priorités. Développement bien ordonné commence pas soi, laisse entendre Mario Lyonnais.
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Figure connue dans la région, certaines mauvaises langues ont avancé que le maire Lyonnais aurait eu de meilleures chances en tentant sa chance comme indépendant. Le jeune grand-père balaie la remarque du revers de la main et maintient que sa formation va faire la démonstration que les idées peuvent fleurir depuis la base.
«Je veux faire avec les conservateurs ce qu’on a fait dans la MRC et ce qu’on a réussi à faire ici», pointe le politicien. Il prend pour exemple la serre qui borde l’école du village – une initiative soutenue par la Municipalité et déployée sur un terrain qui appartient à de proches parents du candidat. «Toutes les écoles devraient avoir une serre», avance-t-il.
«Chaque classe a son carré. De la maternelle à la 6e année, ils ont leurs légumes. Les élèves ont fait une épluchette pour la rentrée. Ils avaient semé leur blé d’Inde au printemps, ils l’ont ramassé hier pour l’ouverture, expose le maire-candidat avec fierté. Apprendre à se nourrir, c’est la base! »
Privé en santé, exploitation des hydrocarbures, liberté conjuguée à tous les temps, Mario Lyonnais demeure néanmoins conscient que certaines positions conservatrices peuvent bousculer les idées reçues. «Pas n’importe où, pas n’importe comment, pas à n’importe quel prix... Et il faut qu’il y ait acceptabilité sociale», martèle-t-il. Celui qui compte près d’une décennie comme préfet de la MRC de Bécancour affirme vouloir continuer de travailler dans la recherche du consensus. On saura le prendre au mot.
Entre-temps, tandis qu’il préside son 7e mandat à la mairie de Sainte-Françoise, Mario Lyonnais n’en est pas moins à son baptême du feu électoral – il a toujours été élu sans opposition. Assez pour vous mettre des papillons dans l’estomac, avoue-t-il. «J’en ai pour mon argent», sourit le candidat.