Donald Martel, Coalition avenir Québec, Nicolet–Bécancour: comme une seconde nature

«J’aime beaucoup plus le monde que je pensais», laisse tomber le caquiste Donald Martel, en quête d’un 4e mandat consécutif dans Nicolet–Bécancour.

Banjo, mandoline, guitare, basse, des airs de bluegrass acadien célèbrent la résilience d’un peuple et la saison chaude sur le quai Sainte-Angèle, à Bécancour. À peine 11 heures, un dimanche matin de la fin août, et déjà Moyenne Rig fait vibrer le chapiteau en attendant Édith Butler. L’occasion est celle de Musique et Bulles, un événement hebdomadaire – et populaire! – largement soutenu par le fonds discrétionnaire du député Donald Martel.


Celui qui convoite un quatrième mandat dans Nicolet–Bécancour est sur place. Le coup d’envoi de la campagne est dans quelques jours, mais le député sortant ne boude pas son plaisir et multiplie les poignées de main, tout en jovialité et en répartie.

«Allez-vous venir manger du blé d’Inde avec nous?», lance une bénévole, derrière un nuage de vapeur et de gros chaudrons. «C’est parce que j’essaie de gagner mes élections, puis quand je mange du blé d’Inde puis que ça revole partout, des fois...», répond le caquiste, «...Vous êtes moins beau! C’est ça?», termine l’autre, sous les éclats de rire. Le ton est donné.



Parmi la foule, beaucoup de touristes. Venus de Québec, de Montréal et d’encore plus loin, plutôt faciles à identifier, tandis qu’ils sont les seuls à ne pas reconnaître le député sortant. Pour les autres, on est pratiquement à tu et à toi avec «Donald» – «Moi, fais-toi s’en pas, Legault c’est mon homme!», lui tape-t-on dans le dos.

«Nous autres, on vient de Rogersville, à une heure de Shédiac», décline de son côté le gérant de la formation Moyenne Rig – à 1000 lieues de l’élection. «Moi, j’aimais beaucoup [Rhéal] Cormier, l’ancien lanceur des Expos», répond le candidat, titillant la fibre patriotique de son interlocuteur. «C’était une fierté pour nous autres», souffle l’Acadien.

Pour Donald Martel, la référence sportive est naturelle, lui dont la carrière au baseball aurait pu le mener vers d’autres cieux. «J’ai joué pour les Cascades de Shawinigan et pour le National de Grand-Mère», rappelle-t-il. «Je dis toujours que si j’avais mesuré six pouces de plus, je serais millionnaire», rigole l’ancien lanceur étoile.

Sur une note plus grave, le candidat aborde la question des réseaux sociaux, qui ont changé la donne politique. Sous couvert de l’anonymat, certains se croient tout permis, expose-t-il. «Ils ont l’air à nous haïr tellement, tu te dis: quand est-ce que je vais en rencontrer un?» Ça ne sera visiblement pas pour aujourd’hui. Néanmoins, le député ne campagne plus seul, par mesure de prudence.



«Moi je vote pour toi d’habitude», lance l’organisateur de lutte Jesse Auger, à l’intention du caquiste Donald Martel, respectivement à gauche et à droite sur la photo.

En fin de tournée, c’est l’organisateur de lutte Jesse Auger qui vient saluer le caquiste. «Je me suis embarqué dans le Bloc pot, raconte le promoteur, ils manquaient de noms.» «Oui, mais toi tu ne votes pas pour le Bloc pot?», s’enquiert Donald Martel. «Ben non, moi je vote pour toi d’habitude», réplique l’autre, tandis que fusent les rires.

Pour celui qui a œuvré près de 20 ans à titre de directeur général de la MRC de Nicolet-Yamaska, l’avant-scène semble être devenue une seconde nature. «Je ne me voyais pas nécessairement comme politicien, mais j’aime ça, j’aime ça... j’aime beaucoup plus le monde que je pensais».