J’ai mon appart’: «On l’a rêvé, puis on l’a réalisé!»

Les 11 locataires du projet J’ai mon appart’ ont célébré avec une joie non dissimulée l’inauguration officielle de leur nouvel espace de vie à Shawinigan. 

C’était jour de fête mercredi pour les locataires et le conseil d’administration du projet J’ai mon appart’ alors qu’on inaugurait les appartements supervisés à Grand-Mère avec près d’une centaine d’invités. Les onze adultes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme apprivoisent la vie en appartement depuis maintenant quatre mois. Il s’agit d’un nouveau chapitre sous le signe de la dignité et de l’opportunité qui a été souligné en grande pompe devant proches, collaborateurs et dignitaires ayant contribué à cette réalisation «colossale».


«Je me souviens encore quand vous êtes venue dans mon bureau la première fois… Ça prenait de la vision, du courage et de la détermination. Mais, il y a une chose qu’il y a toujours eu dans votre discours, c’était cette flamme-là de vouloir aider l’autre», a soutenu le député de Saint-Maurice et ministre François-Philippe Champagne. Au fil des ans et des campagnes de financement, le politicien a remarqué la ténacité de Michèle Lafontaine, présidente du CA du projet, mais surtout mère de Félix Lapointe, l’un des locataires.

«Ce projet-là on l’a bâti ensemble. Cenne par cenne, piastre par piastre! Ça été un long chemin, mais aujourd’hui. Je vois des gens heureux et je vois des gens qui vont pouvoir vivre dans la dignité», a-t-il poursuivi.



Le député François-Philippe Champagne a parlé d’un projet de communauté qui s’est bâti «cenne par cenne».

Présenté en juin 2018 dans le cadre du programme AccèsLogis Québec, J’ai mon appart’ s’est réalisé grâce à l’aide de la Ville de Shawinigan, de la Société d’habitation du Québec (SHQ) et de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). 

Pour construire cet immeuble de deux étages du secteur Grand-Mère qui compte 12 appartements, ainsi que des espaces communs, le conseil d’administration a réuni les forces vives de toute une communauté pour un financement total de 3,5 millions $. Un projet qui agit comme un exemple, alors que la contribution du milieu s’élève à près de 1,5 million $ incluant la contribution de la Ville de Shawinigan, de dizaines de citoyens, d’élus, de professionnels, de commerçants, d’entreprises et d’organisations.

Un chapitre qui se clôt et un autre qui débute

Visiblement émue, Michèle Lafontaine a parlé de ce nouveau départ comme d’une opportunité à saisir pour les nouveaux locataires dans un discours entrecoupé par l’émotion. «Je m’adresse à vous les onze locataires, vous avez été la source d’inspiration qui nous a guidés dans les quatre dernières années… La vie vous donne la chance de franchir une nouvelle étape de votre cheminement: celle de l’autodétermination qui vous permet de vous accomplir et de vous réaliser comme des adultes à part entière», a-t-elle affirmé.

Elle a enchaîné en parlant des responsabilités et des défis qui viennent avec la vie en appartement comme la planification des repas, le ménage ou la gestion du bac de récupération. «C’est aussi l’apprentissage du vivre ensemble. C’est une opportunité à saisir et elle est à votre portée maintenant!», a déclaré Mme Lafontaine sous un tonnerre d’applaudissements.

Plusieurs dignitaires étaient sur place pour l’inauguration. On retrouve Marie-Louise Tardif, François-Philippe Champagne, Soraya Martinez Ferrada, Michel Angers et Lionel Carmant entourant la présidente du CA et instigatrice du projet Michèle Lafontaine.

Depuis le commencement, le maire de Shawinigan Michel Angers ne cache pas son attachement spécial à J’ai mon appart’. Il en parle comme du projet mobilisateur l’ayant le plus fait vibrer dans ses années de mandats. «Ça vient directement toucher à mes valeurs d’inclusion, d’équité et de justice. Ayant moi-même dans ma famille des proches avec un handicap intellectuel, ça vient me chercher. Quand ma cousine (Michèle Lafontaine) est venue me parler du projet, je lui ai dit que oui c’était un peu fou, oui, mais qu’on allait y arriver. Je pense qu’ensemble, on va toujours plus loin», résume-t-il, fier du chemin parcouru.



Également sur place, la députée de Laviolette-Saint-Maurice Marie-Louise Tardif a parlé d’un parcours en montagnes russes pour en arriver à ce jour d’inauguration. Elle a souligné la détermination du CA et la qualité des locataires qui ont franchi l’étape de sélection vers leur précieux logement. 

«Des montagnes, on n’en a pas monté juste une. Ça a pris la contribution d’intervenants de différents paliers pour être ici. Par contre je n’ai jamais douté de la réalisation du projet avec l’équipe gagnante qui est derrière et je suis fière de vous avoir accompagnés!»

On a procédé à une coupe de ruban bien particulière alors que chaque locataire était invité à procéder en compagnie d’un dignitaire sur place. 

À noter que tous les locataires de J’ai mon appart’ peuvent bénéficier du Programme de supplément au loyer de la SHQ, ce qui leur permet de débourser seulement 25% de leur revenu pour se loger. Cette aide additionnelle de près de 207 000$, répartie sur cinq ans, est assumée à 90% par la SHQ et à 10% par la Ville de Shawinigan. Pour assurer la pérennité des services, J’ai mon appart’ peut aussi compter sur une subvention de fonctionnement provenant du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Lionel Carmant, ministre de la Santé et des Services sociaux, ainsi que Soraya Martinez Ferrada, députée libérale d’Hochelaga et Secrétaire parlementaire du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion (Logement), se sont également déplacés pour manifester leur appui à la réalisation du projet. Ils ont tour à tour souligné le bel exemple que constitue la mise en place et la réussite du projet de Shawinigan.