Au-delà de la nostalgie, la soirée sera marquée par la venue d’une véritable icône de la musique pop en Boy George, personnage insaisissable qui, après avoir marqué définitivement de sa personnalité singulière toute une décennie, a conservé son aura à travers le temps. Il a accepté de répondre par courriel aux questions du Nouvelliste avant d’aborder une éreintante nouvelle tournée nord-américaine de 21 spectacles en 43 jours incluant un spectacle initial à Stockholm, en Suède, le 12 août et un dernier, à Séville, en Espagne, le 23 septembre avant le retour du groupe sur le sol américain à la mi-octobre. Preuve que le pouvoir d’attraction du groupe londonien demeure vigoureux.
Il semble que le temps n’ait pas terni l’éclat du groupe puisqu’à la question de savoir ce à quoi il faut s’attendre de leur spectacle, Boy George répond: «Culture Club est présentement au sommet de son art. Nous faisons tout en notre pouvoir pour rendre notre spectacle meilleur, plus excitant et pour créer une connexion plus intense avec le public. Nous avons raffermi nos liens entre nous, travaillé notre musique et je peux dire que nous sommes dans une période privilégiée de notre parcours. Vous pouvez certainement vous attendre à une performance électrisante et pleine d’amour.»
Le chanteur décrit ainsi la formation qui se présentera aux Trifluviens lors d’une très courte présence de deux seuls spectacles en sol canadien. «Sur scène, nous serons les trois principaux membres de Culture Club soit Mikey (Craig, bassiste), Roy (Hay, guitariste et claviériste) et moi en plus de quelques musiciens additionnels qui incluent un nouveau batteur, Jermaine, un claviériste, Carl, Kevan aux percussions, James, au sax ainsi que quatre choristes. C’est un groupe de musiciens super talentueux et nous encourageons chacun à prendre le plus de place possible sur scène. En fait, on peut dire que c’est une véritable famille de rock and roll.»
Francophile
Au cours des années, le chanteur au look androgyne a évidemment parcouru le monde et cela inclut le Québec où il revient avec plaisir. «J’adore le Québec, soutient-il. Je me souviens d’avoir offert un spectacle fantastique, mais absolument frigorifiant en tant que DJ pour une soirée du Nouvel An à Québec il y a neuf ans. J’étais installé dans une cabine de DJ faite de glace ce qui était franchement un peu désastreux, mais la soirée avait été extraordinaire. J’ai fait une tournée des bars par la suite et j’ai adoré.»
«Vous savez, poursuit le sexagénaire, je passe beaucoup de temps en France et le Québec me fait beaucoup penser à la France avec le français parlé partout. Pour une raison que j’ignore, j’ai une relation très spéciale avec les francophones qui m’ont toujours accueilli très chaleureusement.»
Boy George et Culture Club ont vécu quelques relances après de longues pauses et la plus significative est peut-être celle qui a donné naissance à Life, un album paru en 2018, qui a reçu de bonnes critiques. Viendra-t-il marquer le contenu du spectacle du 4 septembre?. «Étonnamment, non, répond le chanteur. Nous avons plutôt eu envie de retourner dans nos vieux succès. C’est normal: quand nous offrons un spectacle, nous voulons d’abord offrir au public la musique qu’il connaît et apprécie. Cela dit, on va quand même inclure quelques chansons un peu moins connues ainsi que des reprises intéressantes.»
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«On a concocté une version très spéciale de Sympathy For the Devil, des Stones et à l’occasion, on aime aussi lancer notre version de Get it On, de T. Rex. Dans l’ensemble on joue avec la liste de nos propres classiques comme Do You Really Wanna Hurt Me, Victims, Time, Church of the Poison Mind, It’s a Miracle, I’ll Tumble for You, Move Away et d’autres. On assaisonne ça de quelques titres qui visent à élever le cœur des gens.»
Du nombre, assume-t-il une chanson préférée? «Pour moi, c’est Do You Really Wanna Hurt Me que je reprends de façon très dépouillée pour en tirer toute l’émotion ou alors Church of the Poison Mind que je trouve vraiment époustouflante maintenant qu’on l’a liée avec la chanson de Wham! I’m Your Man. Nous sommes revenus à la version originelle et on a resserré le rythme parce qu’elle avait un côté blues qu’on trouvait superflu. Alors que c’était la chanson que j’aimais le moins dans le spectacle, c’est devenu ma préférée. Elle est magnifique et le public en est fou.»
De l’amour
La star se fait soudain quelque peu philosophe: «Vous savez, dans un spectacle, on ne cherche toujours qu’à véhiculer de l’amour et en définitive, on n’a besoin de rien de plus. Les gens paient beaucoup d’argent pour venir nous voir et nous faisons en sorte de créer une connexion très spéciale avec le public devant nous, les collègues sur la scène et derrière celle-ci.»
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«L’organisation d’un spectacle est quelque chose de gros et vous voulez que cette communion d’une heure et demie soit aussi spéciale et unique que possible. C’est ça la magie et le plaisir de la musique vivante: vous ne savez jamais d’avance où la foule va vous entraîner. Le public constitue une énorme part de notre spectacle.»
Il faut que cette magie soit puissante pour motiver un artiste à poursuivre avec passion après quatre décennies et des périodes pour le moins difficiles au plan personnel. Ça doit tenir à un profond amour des gens et de la musique. «Je n’ai pas arrêté d’enregistrer au cours des vingt dernières années, soumet George Alan O’Dowd, de son nom de baptême. Au cours de la dernière année, j’ai lancé pas moins de 36 nouvelles chansons qu’on peut entendre sur les plateformes d’écoute en continu et avant la pandémie, Culture Club a effectué de multiples tournées.»
«On a présenté des séries de concerts aux États-Unis tous les ans depuis plusieurs années. Il faut dire qu’on s’est concentré sur le volet en direct de Culture Club parce que nous avons un si riche répertoire de succès avec lesquels on peut travailler en concert. La vérité, c’est qu’on trouve plus de plaisir que jamais, présentement, à les chanter. Je pense sincèrement que nous n’avons jamais été aussi bons sur scène.»
L’enthousiasme du leader est certes contagieux et Culture Club nourrit même plusieurs projets à l’heure actuelle. «Nous sommes en écriture présentement et nous allons bientôt lancer une toute nouvelle chanson avec un titre significatif: The Next Thing will Be Amazing. Mikey, Roy et moi en avons fait le mixage en compagnie de Benny D, notre producteur actuel, et nous allons nous rendre à Liverpool travailler avec Steve Levine, le producteur des premiers albums de Culture Club. J’ai très hâte de voir ce qu’on va en faire. J’aimerais bien que le groupe prenne une direction un peu plus rock and roll avec ce nouveau projet.»
On reste à l’écoute...