Ils sont moins nombreux qu’avant à jouer dans la grande ligue. Et je trouve ça bien dommage. Pourtant, du talent, il y en a au Québec.
À travers la ligue, le nombre de joueurs québécois est à la baisse. En 2021, quatre équipes de la LNH n’ont employé aucun joueur provenant de la Belle Province durant une saison complète. Trois autres équipes ne l’ont fait que pour une seule rencontre.
Le nombre de joueurs nés au Québec a chuté de façon importante entre 2001 et 2021, passant de 100 à 60. Comment l’expliquer? Par plusieurs raisons, selon des experts qui se sont penchés sur la question dans les dernières années.
Évidemment, la montée en flèche du nombre de joueurs européens n’est pas étrangère à cette situation, de même que les succès des programmes collégiaux américains.
Depuis le début des années 1990, l’arrivée de joueurs européens, incluant les Russes, a complètement changé le visage du hockey. Il y a 40 ans, 80% des joueurs étaient canadiens. Aujourd’hui, ils sont 42%.
Autre raison: la diversité du sport peut expliquer le phénomène. Plusieurs jeunes se sont tournés vers d’autres sports, comme le basketball et le soccer dans les dix dernières années. Et vous savez quoi? C’est une bonne nouvelle. Parce que oui, il y a d’autres sports que le hockey dans la vie.
Je suis d’accord.
Mais revenons-en au hockey et la présence des Québécois. Et ramenons ça à l’organisation du Canadien de Montréal, cette grande organisation, championne de 24 coupes Stanley.
Les chiffres ne sont pas réjouissants. Le pourcentage des joueurs québécois ayant joué pour le Tricolore depuis 1991 est en chute libre. Il était de 21% en 1991 et il est maintenant de 4%.
Et c’est là que j’ai un problème. La seule organisation québécoise présente dans la LNH doit faire un effort pour repêcher dans sa propre cour. Je ne crois pas que la nouvelle direction du CH est indifférente au talent qui pousse ici. J’avais certaines réserves de l’ancienne direction, mais ne vivons pas dans le passé. Restons dans le moment présent.
Le hockey au Québec traverse une crise. Il y a moins de recruteurs qu’avant, certains entraîneurs de haut niveau partent à l’étranger pour développer le talent ailleurs. C’est particulièrement vrai chez les entraîneurs des gardiens de but. Nous étions, il y de cela quelques décennies, le bastion des gardiens de but d’élite dans la LNH. Ce n’est plus vrai.
Il faut absolument garder notre talent ici. Il en va de l’avenir de notre sport national.
Je ne veux pas revivre l’épisode du 7 mai 2021, alors que le Canadien ne comptait aucun joueur québécois dans sa formation, lors d’un match contre les Oilers d’Edmonton. C’était gênant.
Mais poussons la réflexion plus loin. Le rapport du Comité québécois sur le développement du hockey, déposé en mai dernier, me redonne confiance. Il y avait dans les priorités ciblées par les experts, celle du plaisir du jeu chez les enfants et également, celle d’optimiser le développement des filles et des garçons.
Un des problèmes au Québec est que nos installations sportives sont souvent insuffisantes et désuètes, par rapport à ce qui se fait ailleurs au Canada. À quand un Centre national de développement chez nous? Il serait plus que temps.
Pendant ce temps, des prospects de la LHJMQ, attendent et souhaitent que leur nom résonne dans les hauteurs du Centre Bell dans les prochaines heures. Et le Tricolore doit, dès cette année, en faire plus pour les hockeyeurs de chez nous.
On a vu une certaine amélioration l’an dernier. En repêchant William Trudeau l’an dernier en 4e ronde, c’était la première fois que le Bleu-Blanc-Rouge sélectionnait un joueur aussi haut, depuis Zachary Fucale, en 2013. Comme on dit chez nous, il n’y a pas de débordement.
Je souhaite voir monter sur la scène du Centre Bell aujourd’hui, plusieurs Québécois, avec le chandail porté par les grands de ce monde, les Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur.
Parce que je ne crois pas un seul mot, que d’enfiler cet uniforme pour une première fois, n’est pas encore un peu spécial, quand tu es né à Sorel, Chicoutimi, Baie-Comeau ou Trois-Rivières.
Et si je me trompe, eh bien, laissez-moi dans mon déni s’il vous plaît.