Le syndicat des professeurs de l’Université Laval réclame la réintégration de Patrick Provost

Patrick Provost a été suspendu pour avoir critiqué les vaccins anti-COVID

Alors que Patrick Provost a été suspendu pour avoir critiqué les vaccins anti-COVID, le syndicat des professeurs (SPUL) réclame que l’institution revienne sur sa décision et réintègre le professeur.  


«Cette situation contrevient à la convention collective et l'Université Laval doit revenir sur sa décision», affirme le vice-président du SPUL, Simon Viviers. 

Celui qui est aussi professeur au département des fondements et pratiques en éducation croit qu’au final, l’Université Laval n’aura pas le choix d'obtempérer. «Si elle ne le fait pas maintenant, on est confiant de pouvoir gagner le grief et elle devra le faire au bout de l'arbitrage», explique-t-il. 

Patrick Provost a été suspendu pour avoir critiqué les vaccins anti-COVID. Le Soleil révélait mercredi qu’un deuxième professeur, Nicolas Derome, avait été sanctionné pour des raisons similaires. Le vice-président se refuse à tout commentaire sur ce deuxième cas, mais affirme tout de même que le syndicat déposerait un grief pour «n'importe quel collègue qui se retrouverait dans une situation analogue.»

À l’encontre de la liberté académique ?

Cette histoire ramène à l'avant-plan le débat sur les limites de la liberté d’expression à l’université. Mercredi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, pressait l’Université Laval de former un comité qui examinerait les plaintes en lien avec la liberté académique dans la foulée du projet de loi 32 adopté en juin.

Bien qu’il ait des réserves sur un tel comité, le SPUL croit qu’il aurait analysé la situation de Patrick Provost différemment. «S'il y avait eu un comité sur la liberté académique, il n'aurait pas tranché sur le fond de la question, mais à savoir si ce qu’a dit M. Provost dépasse les frontières de la liberté académique, ce qui est très très différent», soutient Simon Viviers.

La Loi sur la liberté académique oblige les universités à adopter, d’ici un an, une politique en la matière. Les Coops de l'information ont questionné l’Université Laval pour savoir quand elle comptait se doter d’une telle politique. 

L’Université Laval a répondu par courriel qu’elle agit conformément à la Loi sur la liberté académique. «L’Université Laval a été la première au Québec, bien avant l’adoption de cette loi, à adopter un énoncé de principe en matière de liberté d’expression. Elle a entrepris la composition d’un comité sur la liberté universitaire. Cette démarche se poursuivra afin de livrer une politique telle qu’attendue et dans les délais prescrits par la loi», écrit l’université.

Elle assure aussi qu’elle protège la liberté universitaire, mais que cette dernière doit s’exercer dans le respect des lois, des conventions collectives et de la Politique en lien avec l’éthique et à la conduite responsable en recherche. «Cette Politique s’applique à tous les membres de l’Université engagés dans des activités de recherche et de création et fait appel au respect de valeurs telles que l’honnêteté, la fiabilité, la rigueur, l’objectivité, la responsabilité et la transparence dans la démarche scientifique», indique-t-elle.