Je ne pensais pas voir ça un jour.
Pas certaine que Jean Chrétien est fier de son Canada.
Comment peut-on faire pire que ce qu’on voit actuellement? Difficilement.
En terme de prestations de services, le gouvernement de Justin Trudeau reçoit la note de 0. Et vous savez quoi? Zéro + Zéro, ça donne encore Zéro. Ce gouvernement nous fait honte actuellement, avec la gestion de cette crise.
Les images circulent partout à travers le monde. Des citoyens en colère, faisant du camping durant 24 à 48 heures: voilà l’image que les médias retransmettent partout. C’est chic. Et ce que je trouve le plus pathétique là-dedans, c’est la justification du volume élevé.
Je ne travaille pas pour Service Canada, je ne suis pas une spécialiste ou un stratège du gouvernement pour évaluer un achalandage quelconque pour l’obtention d’un service.
Mais malgré tout, je prévoyais, il y a de cela quelques mois, que plusieurs Canadiens allaient vouloir voyager. C’était écrit dans le ciel. Après deux ans de pandémie et deux ans de privation pour plusieurs, c’était clair pour moi que les globe-trotters allaient vouloir repartir à l’étranger. Ça ne prend pas un doctorat pour comprendre ça. Et pour la plupart des citoyens, les documents ont été dûment remplis il y a de cela plusieurs mois, dans des délais plus que raisonnables.
J’entends certains d’entre vous me dire: oui mais c’est juste quelques capricieux qui ne seront pas capables de partir en voyage à temps.
Faux. Parce que le problème est plus large que ça.
Le gouvernement Trudeau s’enlise dans tout ce qui est services depuis des mois, voire des années. Avec le télétravail et les effectifs réduits dans les bureaux de Service Canada, la catastrophe annoncée s’est concrétisée.
Ne me dites pas que vous êtes surpris, je ne vous crois pas.
Parce que ce n’est pas la première fois que le Canada peine avec certains services. Les prestataires de l’assurance-emploi y ont goûté il n’y a pas si longtemps. Des prestataires ont attendu des mois avant de recevoir un chèque digne de ce nom.
La ministre responsable du dossier, Karina Gould, jusque-là inconnue du grand public, s’est embourbée dans les détails depuis les deux dernières semaines. Elle a même déclaré que seules les demandes déposées à moins de 48 heures allaient être traitées dans les bureaux. Elle s’est démêlée dans ses idées et nous annoncé cette semaine que 600 employés supplémentaires seraient embauchés.
Madame n’était pas une ministre très en vue, je ne crois pas qu’elle obtiendra une promotion lors d’un prochain remaniement ministériel.
Chez Passeport Canada, c’est carrément la maison des fous.
Le chroniqueur économique Michel Girard avait une bonne explication cette semaine du pourquoi de ce chaos. En mars dernier, la ministre Chrystia Freeland avait haussé de 654 millions $ le budget principal d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Le problème, c’est que pour financer une partie des dépenses supplémentaires du ministère, ils sont allés cherchés 57,4 millions de dollars à même le Fonds renouvelable du Programme de passeports, un programme qui s’autofinance à même les revenus des citoyens.
En agissant ainsi, le gouvernement de Justin Trudeau devait savoir la forte demande qui serait celle que l’on connaît actuellement.
Et c’est ce qui m’agace.
Ce gouvernement a une vilaine tendance à nous dicter notre comportement, mais lorsque vient le temps d’agir et d’être efficace, il n’y a pas de débordement.
Et il s’agit d’un gouvernement qui aime bien donner des leçons aux provinces, sur certaines compétences. Je lui conseille d’être à son affaire dans les compétences qui sont les siennes. Ça va aider tout le monde. Je cite notre premier ministre Justin Trudeau, cette semaine, lorsque questionné par des journalistes sur l’ampleur du problème: «On comprend que les gens font face à des délais inacceptables, une situation extrêmement difficile, mais nous continuons notre travail tous les jours pour régler cette situation et nous allons la régler.»
À quand un règlement? Demain, dans dix jours, dans un mois?
M. Trudeau, le travail aurait dû être fait il y a de cela des mois.
Ce n’est pas quand le feu a ravagé une partie de la maison qu’il est temps d’intervenir. C’est avant que les signes d’une odeur de fumée s’installent.
Le feu est pris et il est pris solide.
M. Trudeau, vous attendez quoi pour retourner une bonne partie des employés, qui sont en télétravail actuellement, dans les bureaux? Parce que oui, une partie de la solution passe par là. Vous ne me convaincrez jamais que la plupart des employés sur la scène fédérale sont plus efficaces à la maison qu’au travail. Entre deux brassées de lavage, la préparation des repas, un petit épisode sur Netflix et le retour à la maison des enfants, je ne crois pas une seule seconde de l’efficacité du travail à la maison.
Surtout pas pour produire des passeports. Parce que l’humain étant l’humain, plusieurs, lorsque peu surveillés par un gestionnaire, ont une vilaine tendance à en donner un peu moins. Déjà que certains ne se tuent pas à l’ouvrage en présentiel, je doute fortement que ces travailleurs prennent les bouchées doubles à la maison.
J’ai peut-être une certaine naïveté, mais pas à ce point-là.
Alors M. Trudeau, prouvez-nous que la machine fédérale peut-être efficace, parce que plusieurs commencent à en douter.