Chronique|

Une passe sur la palette… de Crosby

Mavrik Bourque était au centre des festivités mercredi.

CHRONIQUE / Mavrik Bourque était au centre des festivités mercredi, dans les rues de Shawinigan.


Normal, c’est le capitaine de l’équipe. Le lauréat du trophée Guy-Lafleur remis au joueur par excellence des séries. Un choix de premier tour des Stars de Dallas, membre du premier trio d’Équipe Canada au dernier championnat du monde junior. Lorsqu’il était en uniforme cette année, les Cataractes montrent un bilan de 38-8-1.

Une joueur d’exception, donc.



Quand il l’a présenté à la foule sur la rue Willow, Louis Cournoyer a prédit qu’il serait le dernier à porter le numéro 22 à Shawinigan. Je partage l’avis de mon ami Louis, ce numéro devrait se retrouver un de ces jours au plafond du centre Gervais Auto. Il y a quelques clients potentiels en ligne avant lui, probablement Jason Pominville, Michaël Bournival, Anthony Beauvillier et Samuel Girard, mais son tour viendra.

Pourtant, si on recule de quelques mois seulement, Bourque a traversé une rude tempête.

Il s’était blessé à l’automne, il avait craint de ne pas être prêt pour le Mondial junior. Finalement, il a été correct mais celui-ci a été annulé en plein tournoi! À son retour à Shawinigan, la LHJMQ tardait à redémarrer ses activités. «Mentalement, je suis épuisé», a révélé le jeune homme natif des Bois-Francs à mon confrère Guillaume Lepage du site NHL.com en janvier.

Puis les matchs ont repris, et Bourque a retrouvé le sourire.



Jusqu’à cette autre blessure subie en fin de saison. Elle l’a gardé au rancart pendant plusieurs semaines. Elle l’a fait douter. Les Cataractes ont mis tout en œuvre pour accompagner leur capitaine dans le processus de guérison. Il n’était pas seulement physique. Il était mental, aussi. La convalescence s’étirait…

Pascal Dupuis a alors eu l’idée de lui partager l’histoire de son bon ami Sidney Crosby. Lui aussi, à un certain point dans sa carrière, avait subi une délicate blessure au cou. Dupuis, qui a gagné deux coupes avec Crosby, a offert à Bourque de demander conseil à Crosby.

«Je ne lui ai pas pas parlé directement, Pascal a été l’intermédiaire, mais j’avais certaines questions et il a eu la gentillesse d’y répondre. Ça m’a aidé», a confié Bourque, un peu surpris de savoir que l’histoire était sortie du vestiaire.

Dupuis, lui, était un peu plus enclin à expliquer sa démarche. «Mavrik était déjà sur les rails vers son retour, Cet échange avec quelqu’un qui avait vécu quelque chose de similaire n’a fait que l’aider à compléter son processus», explique Dupuis. «Le message de Sidney, c’était qu’il prenne tout le temps dont il avait besoin pour se sentir à 100%. Par contre, une fois qu’il allait franchir cette étape, il ne fallait pas juste qu’il se trempe les orteils dans l’eau, fallait qu’il plonge à 100%. C’est ce que Mavrik a fait. À son retour, il était ''all in''. Il est le meilleur joueur de la ligue, sans aucune hésitation.»

Manifestement, l’ex-hockeyeur professionnel savait ce qu’il faisait en passant un coup de fil à son vieux chum. «On l’oublie souvent, dans le junior ce sont encore de jeunes joueurs. Ils ont besoin d’être guidés. On veut le bien-être de chacun d’eux, j’essaie avec mon vécu de mettre l’épaule à la roue quand j’en ai l’occasion.»

Crosby s’est informé il y a quelques jours si les conseils prodigués à Bourque avait porté fruit. «Je lui ai envoyé une belle photo de Mavrik avec le trophée Guy-Lafleur dans les mains!», conclut Dupuis.