Mercredi, les parents ont été invités à une fête en plein air à l’école pour le lancement officiel d’un livre de haïkus de 100 pages entièrement créé par leurs enfants, illustré par un infographe et publié aux éditions BouquinBec en format papier.
Derrière ce projet, il y a leur enseignante, Caroline Ricard, celle qui a introduit il y a plusieurs années l’enseignement en plein air dans sa classe. Elle cherchait d’abord un moyen novateur de stimuler l’observation et l’amour du vivant de même que l’intérêt pour les sciences chez ses élèves en faisant fréquemment la classe en forêt ou dans un parc près de l’école comme on le fait déjà depuis un bon moment dans les pays scandinaves. Qu’il neige, qu’il fasse froid ou chaud, que le temps soit à la pluie ou au soleil, c’est dehors que ça se passe et Mme Caroline a découvert que dans ce contexte naturel, les enfants apprennent mieux et deviennent parfois spontanément des poètes.
«Au cours de l’année scolaire, dans des moments d’inspiration et de créativité, ils ont créé des haïkus que l’enseignante a recueillis», raconte la directrice de l’école, Martine Paquin. «Elle a pris le temps de les recueillir, de les retranscrire» et d’en faire le livre qui vient d’être imprimé, raconte-t-elle.
Très fiers de leur recueil, les 18 élèves de la classe de Mme Caroline ont même dédicacé certains exemplaires, mercredi, car ils savent aussi écrire leur nom. «Ce n’était pas prévu que ça finisse en livre», indique la directrice, mais les projets impulsifs comme ceux-là sont souvent les meilleurs. «À date, on a 80 exemplaires de vendus. On en a commandé 100», dit-elle.
«En début d’année, on avait initié les élèves au Festival international de la poésie et à l’art haïku», raconte Caroline Ricard. Et la classe avait reçu également l’auteure Nancy Montour de Trois-Rivières à deux reprises. «Elle nous a parlé de son travail d’auteure et comment on conçoit un livre. Les enfants ont tout de suite dit: nous aussi on veut faire un livre», raconte l’enseignante.
Mme Caroline leur a demandé de quoi leur livre serait composé et les enfants ont répondu qu’il devrait contenir tous leurs haïkus. Puisque les enfants avaient déjà, en mathématiques, appris la notion de dizaine, jusqu’à 100, le chiffre de 100 haïkus est alors ressorti pour décider du nombre de haïkus à mettre dans leur livre. Nancy Montour a offert deux de ses haïkus au projet afin d’encourager les élèves.
«C’est un langage proche des enfants», estime Mme Ricard. «Quand ils parlent, c’est déjà de la poésie. C’est déjà des haïkus», dit-elle. «Ce sont des phrases courtes qui parlent d’instant présent. C’est une image tellement forte dans notre tête, une photo tellement forte d’un moment présent que l’image est mise en mots» en moins de trois phrases, résume-t-elle.