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De l’essence à la cantine, en passant par l’hébergement, les vols et la location de voitures, la hausse du coût de la vie se reflétera même lorsque vous serez loin de la maison. Toutefois, peu importe le prix, une chose est certaine : les Québécois vont voyager.

«La petite tirelire qui s’est remplie depuis deux ans, beaucoup de gens vont la dépenser cette année en vacances», explique le directeur des affaires publiques chez CAA-Québec, Nicolas Ryan.

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COUCHÉS AU SOL

Ce jour-là, peu avant midi, des gens étaient allongés au sol dans le centre commercial, fatigués d’attendre. D’autres, à genoux, tentaient de recharger cellulaires et ordinateurs dans une rare prise de courant. Plusieurs de leurs compagnons d’infortune avaient apporté leur chaise pliante.

La scène est devenue un classique diffusé maintes fois par les médias.

À la porte du bureau des passeports de Québec, un agent de sécurité permettait aux courageux qui avaient tenu le coup jusque là d’entrer au compte-gouttes. Dans ses mains, il brandissait un feuillet expliquant les règles sélectives lui permettant de départager les citoyens autorisés à franchir le seuil de ceux devant rebrousser chemin :

Les clients voyageant dans les 2 prochains jours ouvrables peuvent accéder au bureau des passeports et rencontrer un agent s’ils ont apporté leurs formulaires et documents officiels ;
Ceux qui voyageront plus tard que les 2 prochains jours, mais avant 45 jours ouvrables, soit vers la mi-août, peuvent aussi se présenter au triage. S’il reste de la disponibilité, ils verront un agent. Sinon, ils pourront prendre un rendez-vous pour revenir ;
La prochaine règle était écrite en rouge, en gras, avec trois astérisques : «Dans tous les cas, la preuve de voyage est obligatoire.» Il faut faire la démonstration que vous avez vraiment besoin du passeport ;
Finalement, ceux qui voyageront après 45 jours ouvrables ou qui n’ont pas de preuve d’un voyage imminent, ne peuvent pas pénétrer dans le bureau des passeports. Ils doivent plutôt se diriger vers un Centre Service Canada ou poster leurs documents. «Cela peut prendre jusqu’à 9 semaines, plus le délai postal.»

Vous trouverez les adresses des bureaux des passeports, des Centres Service Canada et des détails sur la procédure ici.

À L’AUBE

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Il était environ 11h45 quand nous avons discuté avec Andréanne Guérin. Elle se tenait debout devant l’entrée du bureau des passeports. Il lui avait fallu environ 6 heures pour atteindre ce but. «On est arrivées à 5h45.»

Andréanne Guérin n’était pas la première dans la file ce matin-là. Les plus motivés étaient postés dès 4h.

Deuxième journée en file

Elle en était à son deuxième essai, après une visite infructueuse la veille. «On était venues hier et on n’a pas passées. On étaient très naïves, on étaient arrivées à 9h15 !»

Mme Guérin a besoin d’un passeport pour son bébé âgé de seulement 3 semaines. «On ne pouvait pas venir avant parce que mon enfant n’était pas né.»

La nouvelle famille veut se rendre en Californie : «On part en voyage aux vacances de la construction.» Bien sûr, les billets d’avion sont déjà payés : «Ça prend les billets sinon tu ne peux pas venir [au bureau des passeports].»

Alors, comment évalue-t-elle son expérience après toutes ces heures à poireauter: «C’est épouvantable. C’est le pire service.»

Quelques minutes après notre discussion, elle était enfin à l’intérieur.

SE LEVER À 4H POUR VENIR DE HÉROUXVILLE

Un peu plus loin dans le couloir, nous avons croisé Cathy Gauthier et son copain. «C’est honteux. On s’est levé à 4h du matin.»

Originaires d’Hérouxville, en Mauricie, ils ne voulaient pas rater leur coup. «Si on veut passer des vacances cet été avec les enfants, on n’a pas le choix.»

Ils sont quatre, ces enfants, et n’ont pas de passeport valide pour se rendre aux États-Unis.

UN MARIAGE EN FRANCE

En poursuivant notre marche vers le bout de la file d’attente, nous sommes tombés sur un groupe débarqué à 6h30. Et ils étaient encore loin de la porte.

Denis Crouan est Français. Il veut retrouver sa famille dans l’Hexagone. «Ma sœur se marie le 25 juin. Il faut qu’on soit là, sinon elle ne veut pas se marier !» Lui a son passeport de la mère patrie. Mais pas sa copine québécoise Alexandra Auger, assise à ses côtés.

Mme Auger a déposé sa demande en personne dans un bureau de Service Canada le 29 avril. Elle pensait le recevoir fin mai… À l’approche du départ, elle n’a eu d’autre choix que de se présenter directement au bureau des passeports.

+

LES MONTRÉALAISES SONT PARTIES

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Emmy Langlois aussi s’était pointée tôt, vers 6h30. Il s’agissait de sa seconde tentative pour atteindre la porte.

Lundi, elle était venue à 9h, raconte-t-elle. Pour ceux qui connaissent Place de la Cité, à 15h elle avait avancé seulement de quelques mètres, jusqu’à la devanture du local de CAA-Québec. «Je suis partie parce qu’à 15h30 ils ne prenaient plus personne.»

Le jour de notre rencontre, Emmy avait fait la file derrière deux Montréalaises ; elles avaient espoir que ça irait plus vite à Québec. Mais leur voyage n’est prévu qu’en septembre, trop éloigné pour obtenir la permission d’entrer au bureau des passeports. «Elles ont dû retourner à Montréal.»

POUR SON FILS

Styve Jean, lui, était là depuis 7h, soit 1h30 avant l’ouverture du bureau des passeports. Pourtant, sa position était bien éloignée du fil d’arrivée. Il faisait le pied de grue pour son fils, absent, avec qui il voudrait se rendre dans le Maine, aux États-Unis. Un commentaire ? «C’est long !» Il ne savait pas s’il réussirait à déposer les documents ce jour-là : «On le souhaite…»

«MA JOURNÉE POUR ÇA»

Durant notre marche vers la fin de la colonne de voyageurs dépités, nous avons également échangé avec Mathieu Côté. Il se trouvait presqu’à la fin du groupe, même s’il était sur place à 7h45. Il gardait le moral : «Je suis optimiste.»

Son espoir venait d’être revigoré par une avancée subite. Il avait progressé parce que plusieurs autres venaient d’abandonner, convaincus que le bureau des passeports était maintenant hors de leur portée ce jour-là : «Il y a du monde qui ont quitté. La file était plus longue que ça.» Ses vacances sont en août.

LA DERNIÈRE

Un peu après midi, nous avons interpellé Amel Gounani à la toute fin de la file. Heure d’arrivée : 11h15. «Je me suis absentée de mon travail.»

M. Gounani aussi se réjouissait de son avancée rapide, même si elle se trouvait à bonne distance du bureau des passeports. «Il y en a beaucoup qui sont partis, qui étaient devant moi.»

Fataliste, elle ne critique pas la gestion de l’octroi des passeports et la longue attente : «On le savait, on la vu dans les nouvelles !»

Elle a néanmoins souligné qu’elle avait d’abord pris un rendez-vous en ligne pour se rendre dans un bureau de Service Canada, sur le boul. Montmorency. Mais, là-bas, on l’a renvoyé vers le bureau des passeports, lui disant que son voyage était dans moins 45 jours ouvrables.

Mme Gounani espérait n’attendre que 3 heures en ligne…

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VÉRIFIER LA D'EXPIRATION TOUT DE SUITE!

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Si vous songez à franchir la frontière, même dans plusieurs mois, vérifiez la date d’expiration de votre passeport tout de suite…

DÉLAIS DE LIVRAISON

Étant donné les délais de livraison étirés et les files d’attente, le fédéral recommande encore aux citoyens de «présenter leur demande bien avant de réserver leur voyage afin de recevoir leur passeport à temps», nous écrit Marie Terrien des relations avec les médias chez Emploi et développement social Canada.

Avant la pandémie, le document était terminé en une dizaine de jours ouvrables, soit 2 semaines, lorsqu’on déposait son formulaire en personne dans un bureau des passeports officiel. Mme Terrien assure que cette norme est encore respectée pour 96% des clients… du moins pour les chanceux qui réussissent à voir un agent après des heures d’attente.

Deux mois

Quant aux demandes envoyées par la poste ou déposées dans un Centre Service Canada, elles étaient traitées en une vingtaine de jours auparavant. Actuellement, 75 % de ces passeports sont reçus en 40 jours ouvrables, soit deux mois. «Cela peut prendre jusqu’à 9 semaines, plus le délai postal», prévient-on sur le site Web du fédéral.

Avant la pandémie, 99,71 % des passeports étaient envoyés aux demandeurs dans les délais prescrits, soit 10 jours ou 20 jours selon le cas.

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Nombre de passeports délivrés par année

Avant le pic de la pandémie, en 2019-2020 : environ 2,5 millions de passeports délivrés;
Durant la première année, soit 2020-2021 : seulement 363 000;
2021-2022 : 1 273 000, dont plus de 960 000 entre le 1er septembre 2021 et le 31 mars 2022;
La prévision pour 2022-2023 : 3,6 millions à 4,3 millions de demandes de passeport. Depuis le 1er avril 2022, plus de 280 000 ont été délivrés.

Source : Emploi et développement social Canada

EMBAUCHES

Il manquait beaucoup, beaucoup de fonctionnaires pour répondre à la demande. De nombreux comptoirs demeuraient donc fermés dans les bureaux des passeports. Marie Terrien, des relations avec les médias chez Emploi et développement social Canada, affirme néanmoins que «depuis la semaine du 9 mai, Service Canada est revenu à la capacité qui existait avant la pandémie». Quelque 600 employés auraient déjà été embauchés. Une cohorte équivalente pourrait être accueillie au cours des prochains mois. On planifie, en outre, la réaffectation de quelques centaines de travailleurs d’autres départements vers le service des passeports.

Des sites Web

Pour y voir un peu plus clair, vous pouvez visiter cette page Web gouvernementale. Au besoin, vous pouvez également essayer de prendre un rendez-vous dans un bureau des passeports ou un Centre Service Canada ici. Baptiste Ricard-Châtelain

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Les hausses de prix ne se feront pas nécessairement ressentir dès la réservation. Toutefois, gardez l’œil ouvert pour éviter les surprises, particulièrement si vous avez le pied lourd, aimez les restaurants et multipliez les activités.

Voici les différentes dépenses où l’inflation pourrait rapidement gruger le budget.

Des factures salées au restaurant

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Une poutine par ici, une guédille par-là — voici le piège des vacances en 2022. Sans aucun doute, les sorties au restaurant risquent de peser lourd. Si vous trouvez que votre facture d’épicerie a bondi cette année, imaginez celle des restaurateurs!

Avec la livre de beurre qui monte à 7 $, les restaurateurs goûtent eux aussi à l’inflation alimentaire. L’huile de cuisson, un produit de base en cuisine, a augmenté de 26,7 % cette année. Mais c’est loin d’être un cas unique, souligne Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques de l’Association Restauration Québec.

«Les viandes ont augmenté entre 2019 et 2021 de 9,6 %. Entre février 2021 et février 2022, quand on regarde les farines, par exemple, on note une hausse fulgurante de 28,9 %», énumère M. Vézina.

Même son de cloche chez Ti-Oui de Saint-Raymond. La copropriétaire du célèbre casse-croûte, Anne-Sophie Lirette, affirme avoir observé une hausse des prix sur les produits alimentaires, mais également dans d’autres postes de dépense. «L’aluminium [des plats pour poutine] a beaucoup augmenté, l’huile aussi. [Le prix de] beaucoup de choses a augmenté», indique-t-elle.

Tous ces produits plus chers, conjugués à la pénurie de main-d’œuvre, se reflètent sur le prix des menus. Les restaurateurs rencontrés par Le Soleil ont été contraints d’augmenter leurs tarifs de 15 % à 20 % pour survivre. Anne-Sophie Lirette admet que les prix ont dû être ajustés chez Ti-Oui.

«La marge de profit de l’industrie de la restauration, en temps prépandémique, avoisinait le 4 %. Avec les deux ans de pandémie, on a été plus proches du 0 % parce qu’on a été fermés longtemps», se désole Martin Vézina.

Pour garder leur clientèle, les exploitants doivent faire des choix, selon lui. «Ils vont augmenter leurs prix s’ils peuvent. Certains vont aller vers d’autres pratiques, c’est-à-dire la substitution, regarder dans des recettes pour substituer des viandes vers des morceaux qui sont peut-être moins chers.»

Un hébergement plus complexe

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Vous loger demandera également un effort monétaire supplémentaire, surtout si vous ne vous êtes pas pris à l’avance. La rareté de la main-d’œuvre et les dures années pandémiques risquent de se faire sentir une fois le moment de passer à la caisse, particulièrement avec la forte demande anticipée.

Que ce soit dans un hôtel de luxe, un motel ou même sur une plateforme du type Airbnb, attendez-vous à débourser un peu plus qu’à l’habitude pour vous loger. La majorité des hôteliers contactés par Le Soleil rapporte des hausses de 5 % à 7 % liées à la nécessité d’offrir de meilleures conditions salariales afin de retenir le personnel, mais également au transport de différents produits.

Que ce soit en hôtellerie ou dans les sites de camping, bonne chance pour trouver de la disponibilité. Cette année, les prévoyants s’y sont pris particulièrement tôt, laissant peu de place aux voyages de dernière minute, qui devront en payer le prix. Par exemple, le prix pour une chambre dans une grande chaîne du centre-ville de Québec (comme le Delta et le Hilton) pendant le Festival d’été peut aller de 300 $ à 450 $ par nuit.

Vous pourriez toutefois avoir un peu plus de chance si vous décidez de camper lors de vos voyages au Québec. La majorité des sites ayant établi leurs prix pour l’été en automne dernier, il est possible que vous évitiez une partie de l’inflation galopante, explique le président-directeur général de Camping Québec, Simon Tessier. «Mais l’an prochain, on n’échappera pas à la hausse qu’on voit ailleurs», prévient-il.

«En ce qui a trait au camping, ce qui part en premier ce sont toujours les campings avec services», met en garde Simon Boivin, porte-parole de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq).

Des kilomètres à gros prix

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Vos déplacements auront un impact significatif sur le prix de vos escapades, surtout si vous comptez multiplier les kilomètres. L’essence, essentielle à vos road trips, mais également le prix des vols et de la location de voitures pourraient freiner vos ambitions.

Malgré le prix de l’essence, la location de voitures pourrait vous réserver les plus grosses surprises. Selon les agences de location contactées par Le Soleil, la hausse serait de 20 % à 25 % par rapport à l’année 2021. Elle serait également plus marquée pour les voitures familiales, comme les minivans. En fait, les compagnies manquent tout simplement de véhicules. Les manufacturiers sont débordés et annulent plusieurs commandes.

Les conseillères en voyages rencontrées remarquent la même chose. «Pour la location de voitures, les prix sont exorbitants, lance sans détour la propriétaire de Club Voyages Beauport et de Voyages Nicole St-Hilaire. Il faut être plus urbains dans nos projets, prendre l’autobus ou le train!»

«Ça, ça a monté parce qu’ils manquent d’inventaire. La demande est plus élevée que l’offre, alors ça a un lien direct», explique Linda Audet, de Voyages Globe-Trotter.

Cette augmentation est particulièrement flagrante à l’ouest des Rocheuses, selon la conseillère en voyages Clara Labbée. «Juste une location d’auto dans l’Ouest canadien en ce moment, c’est pratiquement impossible d’en avoir. Ça peut coûter jusqu’à 200 $ par jour», note-t-elle.

Les familles nombreuses réussiront difficilement à louer une minivan à prix raisonnables. Pour un tel véhicule, Clara Labbé parle même d’un tarif de près de 800 $ par jour en Alberta.

S’occuper, mais à quel prix?

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Les prix du divertissement sont en hausse. Si l’augmentation est bien visible pour les produits culturels, les amateurs de plein air s’en sortent à meilleur compte.

Les organisateurs d’événements culturels disent avoir dû augmenter leurs prix cette année pour pallier l’inflation. Le Festival d’été de Québec, par exemple, a augmenté le coût du laissez-passer de 20 dollars par rapport à la dernière édition.

L’installation des scènes et kiosques fait grimper la facture pour les organisateurs. «Les coûts des matériaux, des fois, ça va jusqu’à 20 % plus cher que l’année passée. Pratiquement tous les postes budgétaires augmentent», indique le directeur général du Festif! de Baie-Saint-Paul, Clément Turgeon Thériault.

Heureusement, les festivals québécois peuvent encore compter sur des aides gouvernementales, ce qui limite la hausse du prix des billets, explique Clément Turgeon Thériault. Les festivaliers peuvent malheureusement s’attendre à une plus grande augmentation dans les années à venir, lorsque ces subventions ne seront plus disponibles.

Le domaine des croisières journalières n’est pas non plus épargné par l’inflation. «On a dû augmenter un petit peu», admet la vice-présidente au développement et affaires publiques chez Croisières AML, Lucie Charland.

Malgré la hausse des tarifs, les touristes sont au rendez-vous et ont même réservé beaucoup plus tôt que d’habitude. «C’est comme si la pandémie avait changé certains comportements. Les gens, ne sachant pas s’ils allaient pouvoir avoir une place ou pas, les capacités étant réduites pendant la pandémie, ils ont réservé plus tôt», remarque Mme Charland.

La hausse des prix reste sous la barre de l’inflation pour les activités plein-air dans les parcs nationaux. La Sépaq note une augmentation de moins de 3 % de ses prix pour l’été 2022.

Mais avec la levée des mesures sanitaires, CAA-Québec remarque une baisse de popularité dans les activités dites individuelles, comme la marche et la randonnée. «C’est un peu le retour aux activités qu’on dit de groupe. Assister à un événement culturel ou sportif par exemple, les mariages. Tous les événements en plus gros groupes, on voit vraiment un désir de faire ce genre d’activités», évoque Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques chez CAA-Québec.

Les retardataires devront payer

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Avec la très forte demande et le grand appétit des voyageurs, qui souhaitent tourner la page sur les deux dernières années pandémiques, les retardataires feront les frais de ne pas avoir planifié leur voyage à l’avance.

«Les retardataires vont payer le prix», convient Nicole St-Hilaire. Il y a une forte demande et une offre de vols réduite en été. Si on veut partir prochainement sans avoir réservé à l’avance, il faudra payer», ajoute-t-elle. «Il n’y aura pas de deals de dernière minute cette année», résume la conseillère en voyages.

D’ailleurs, les retardataires risquent de payer le gros prix dans plusieurs secteurs. Déjà astronomiques, les tarifs des voitures de location seront au plafond dans un court délai. Même chose pour les hôtels, les trains, les autobus et les compagnies aériennes, qui s’attendent toutes à faire de bonnes affaires.

Nicole St-Hilaire ajoute toutefois que, règle générale, les voyageurs s’y prennent un peu moins à l’avance qu’avant la pandémie, notamment pour leurs vols. «J’ai l’impression que les gens ne veulent pas prendre la chance qu’il y ait une autre vague et que ce soit annulé», croit-elle.

Les Québécois vont sortir, peu importe le prix

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Bien qu’ils devront débourser un peu plus qu’à l’habitude, les Québécois ne se priveront pas de voyager cet été. Tous les intervenants sondés par Le Soleil prévoient un été particulièrement chargé, que ce soit chez les hôteliers des régions du Québec ou dans les agences de voyages.

«Les gens s’attendent à payer», indique Nicole St-Hilaire. «Quelqu’un m’a dit que quand elle voyageait, elle avait l’impression de dépenser l’argent des autres.» D’ailleurs, parmi ses clients, peu ont fait un cas avec la hausse des prix des vols, ou encore par la montée de l’inflation. «Honnêtement, personne ne chique pour les prix. Les gens ont tellement hâte de voyager!» témoigne-t-elle.

Même son de cloche chez CAA-Québec. «Ce qu’on se rend compte quand on sonde les gens, c’est que le budget alloué aux voyages est en forte hausse par rapport à l’an dernier. Pour une famille moyenne, à peu près 1700 $ est alloué aux voyages», estime le directeur affaires publiques, Nicolas Ryan.

Les agences débordées

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Malgré les hausses de prix, tout comme les hôteliers et les restaurateurs, les agences de voyages sont débordées. «Ça fait deux ans qu’on est enfermés. Il y a une demande à cause de ça. On n’arrête pas une minute», affirme la conseillère en voyages de l’agence Globe-Trotter, Lina Audet.

«On est encore dans l’élan de la levée des mesures sanitaires. Personnellement, je travaille sept jours sur sept, commente à son tour Nicole Saint-Hilaire, propriétaire de l’agence de voyages du même nom. Les gens ont envie d’aller prendre l’air, de sortir du “règne de la pandémie”», estime-t-elle.

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La conseillère en voyages prêche pour sa paroisse, estimant que les gens ont besoin de faire affaire avec une agence plus que jamais en raison des mesures sanitaires et des différents processus pandémiques imposés par les gouvernements. «Les gens ont plus de craintes, plus de questions. On ne veut pas se retrouver mal pris pour une question de papiers», explique Mme St-Hilaire.

Les différentes exigences alourdissent significativement le travail des conseillers en voyages, ajoute-t-elle. «Je ne peux pas partir sur l’idée que c’est les mêmes règles qu’hier. Ça demande beaucoup de vérification, beaucoup d’accompagnement. C’est beaucoup, beaucoup de travail.»

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