Chronique|

Lettre aux petits entrepreneurs

Léa, Adèle et Charlotte, trois participantes à La grande journée des petits entrepreneurs.

CHRONIQUE / Je te le dis d’entrée de jeu: tu m’as complètement épaté samedi dernier. Toi, qui n’as pourtant que 6, 9 ou 14 ans. Toi, qui avais les yeux pétillants de fierté devant tes créations soigneusement étalées sur ta petite table. Toi, qui m’expliquais, avec des mots justes et bien sentis, tous les préparatifs auxquels tu t’es affairé au cours des dernières semaines. Aujourd’hui, je veux te rendre hommage. Toi, qui au lieu de te la couler douce un jour de congé, avais plutôt choisi, comme des milliers d’autres jeunes à travers le Québec, de participer à la 9e édition de La grande journée des petits entrepreneurs.


Par cette expérience, tu as appris que l’entrepreneuriat, ce n’est pas qu’une simple question d’aller vendre des produits avec comme unique objectif la quête de profits. C’est bien plus complexe que cela ne parait, mais c’est aussi beaucoup plus enrichissant. Entre autres, tu as dû trouver une idée d’entreprise qui correspondait à tes intérêts, te procurer tout ce dont tu avais besoin, prendre conscience des étapes de fabrication et du coût que cela implique. Tu as également dû fixer tes prix et t’initier au marketing. Tu as appris à bien t’exprimer et à effectuer la promotion de ton entreprise. Et depuis samedi, tu apprends à faire un bilan qui te permettra de t’améliorer la prochaine fois.

Ce que tu vas réaliser au fil du temps, c’est que tu as surtout développé une foule de qualités qui te serviront toute ta vie, peu importe si tu deviens entrepreneur ou non. Des qualités telles que la créativité, la persévérance, la débrouillardise, le sens de l’organisation ou l’esprit d’équipe. Tu as surtout mis en pratique quelque chose dont notre société a plus que jamais besoin: l’esprit d’entreprendre.

Aujourd’hui, j’ai aussi une pensée pour tes parents qui t’ont encouragé. Samedi, je les ai observés effectuer sans cesse le même pas de danse, celui de s’approcher de toi, puis de reculer à l’arrivée d’un client. Ils étaient visiblement tiraillés entre le plaisir de te voir à l’œuvre et leur désir de te laisser toute ton autonomie. Je lève du même coup mon chapeau à ces écoles qui ont compris le rôle essentiel que jouent les projets entrepreneuriaux.

Étant moi-même entrepreneur, j’ai à cœur de te partager ma passion tout au long de l’année. Normalement, je dois, d’une certaine façon, te servir de modèle. Mais le 4 juin dernier, ce fut l’inverse: c’est toi qui m’as inspiré. Toi, le petit entrepreneur ou la petite entrepreneure aux grandes ambitions. Ce jour-là, je suis reparti les bras débordant de magnifiques créations artistiques, culinaires ou pratico-pratiques, mais surtout, avec la satisfaction d’avoir vu à travers toi une jeunesse créative et dynamique, soucieuse des questions environnementales et sociales.