Entre tendances et abondance au Parc de l’Île Melville

Dans un contexte compétitif, il importe d’innover, pointe Luc Désaulniers, directeur général du Parc de l’Île Melville.

Une centaine de roulottes se sont bousculées à la guérite du camping du Parc de l’Île Melville, le 13 mai dernier, alors que s’ouvrait la nouvelle saison. Le site affiche complet toutes les fins de semaine jusqu’à la fête du Travail. Quelques rares espaces demeurent disponibles en semaine. Pour les autres, il faudra arriver muni d’une tente pour espérer se trouver un petit coin où dormir. Ici, pandémie rime avec croissance.


«Sur 2020, par rapport à 2019, on a eu une augmentation de 9%. De 2020 à 2021, c’est 35%», pointe Luc Désaulniers, directeur général du parc. L’endroit compte 145 terrains de camping à quelques enjambées du centre-ville de Shawinigan.

Pas question toutefois de s’asseoir sur les résultats passés, aussi impressionnants soient-ils. En plein essor, le secteur du plein air est en proie à une vive compétition, souligne M. Désaulniers. Dans ce contexte, laisse-t-il entendre, innovation est le maître-mot.



Au nombre des améliorations locatives, près de 200 000 $ ont ainsi été investis dans le réseau Internet du camping durant la saison morte. «On n’avait pas le choix», souffle le directeur général. Il semblerait que la tendance soit au «vaca-travail» – «l’employeur va te permettre d’aller en vacances et de travailler en même temps», explique-t-on.

L’an dernier, on accommodait ceux qui télétravaillaient à proximité du réseau Wi-Fi, au grenier du dépanneur du poste d’accueil. Cette année, la demande s’annonçait trop importante pour s’en remettre aux «moyens du bord».

Par-delà le signal Internet, c’est l’ensemble du parc que l’on a revampé. En bordure des terrains de pickleball, on est en plein aménagement d’une terrasse corporative. Les microbrasseries du coin se chargeront d’étancher les soifs. Le Broadway serait d’ailleurs en train d’élaborer une bière à l’emblème du parc, judicieusement nommée La Melville. L’été s’annonce festif.

L’engouement pour le Saint-Maurice s’est aussi traduit par un achalandage inédit au cours des deux dernières années. Si les ruptures de stock et la pénurie de main-d’œuvre ont causé des maux de tête à Luc Désaulniers, on avait prévu le coup cette année.



Kayaks et planches à pagaie ont été commandés et livrés à l’avance. Quant au personnel, il semblerait que les emplois d’été au grand air aient la cote auprès des jeunes. Le directeur général s’est même permis d’acheminer certains CV excédentaires chez des partenaires en manque de travailleurs.

Une flotte de vélos électriques fait également son apparition, afin de rapprocher les campeurs du centre-ville.

Un deuxième studio flottant sera bientôt installé dans le Saint-Maurice – l’hébergement insolite est très couru, souligne-t-on.

Sur le même modèle, un casse-croûte flottant permettra d’aller se rassasier depuis la plage. Comme on ne voulait pas faire une concurrence indue aux restaurateurs du centre-ville, ceux-ci seront invités à exploiter les lieux – un restaurateur différent chaque semaine – tout au long de l’été, détaille M. Désaulniers.

Le parc est par ailleurs en attente d’un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour l’installation d’un vaste jeu d’eau en bordure de la rive. Le projet est en élaboration depuis trois ans. On espère que cette année sera la bonne.

Pour se divertir, on pourra également s’élancer sur le parcours Arbraska. Le Festival de la rivière sera de retour au mois d’août et la corvée de nettoyage des plongeurs revient de manière plus formelle. On se souviendra que la sortie d’une voiture du fond de la rivière avait frappé l’imaginaire et attiré nombre de curieux, l’an dernier.

Et bien qu’on afflue déjà à pleines portes, Luc Désaulniers travaille entre deux tâches à la rédaction d’une revue promotionnelle, qui tirera à 50 000 exemplaires. Au-delà de faire rayonner l’endroit, c’est toute une région que l’on veut faire découvrir, avec le Parc de l’Île Melville comme camp de base. L’abondance, ça se partage, comprend-on.