Il s’agit en fait d’un don consenti par la Corporation de l’Union canadienne des Moniales de l’Ordre de Sainte-Ursule. Cette contribution fera d’ailleurs l’objet d’une cérémonie suivant la prise de possession, le 25 mai.
«Dans le cadre des négociations, considérant que la Ville et IDETR ont été en négociation avec les Ursulines depuis plus de cinq ans et que le bâtiment était vacant pendant ce temps, il a été entendu de payer une indemnité équivalente aux frais d’exploitation payés (et justifiés) entre le 1er janvier 2021 et le 15 mai 2022. Au moment d’écrire ces lignes, on parle d’un montant d’environ 550 000 $», précise le porte-parole de la Ville, Mikaël Morrissette.
Rappelons qu’à l’occasion de la consultation menée en 2021 pour l’élaboration de la Politique du patrimoine, le Monastère des Ursulines avait été identifié par la population comme étant le bien patrimonial le plus représentatif de la ville de Trois-Rivières. L’acquisition du Monastère figure donc parmi les orientations phares de la politique.
La chapelle fait partie de l’acquisition, de même que le Musée. «Un bail de location à long terme sera signé entre la Ville et le Musée. C’était l’une des conditions essentielles à la donation, pour les Ursulines, de maintenir le Musée dans les lieux et pérenniser leur histoire. La crypte et le cimetière sont toutefois exclus de l’entente», précise M. Morrissette.
Le Monastère occupe une très grande superficie et le destin de ces mètres carrés sera dévoilé le 25 mai. «La Ville travaille déjà avec une entreprise spécialisée dans la reconversion de bâtiments patrimoniaux pour définir l’occupation et des pourparlers sont en cours avec certains partenaires du milieu», indique toutefois le porte-parole du service des communications de la Ville. «La Ville souhaite mettre en branle différents projets dans un horizon d’un à cinq ans.»
En échange de cette contribution exceptionnelle, la Ville s’engage à appliquer les valeurs des deux missions de base des Ursulines que sont la santé – l’actuel Musée des Ursulines fut autrefois le tout premier hôpital de Trois-Rivières, ou Hôtel-Dieu, en 1897 – et l’éducation qui fut la principale et la plus ancienne vocation de la communauté.
C’est pourquoi le Musée des Ursulines et les Archives poursuivront leurs activités et le Collège Marie-de-l’Incarnation continuera d’occuper certains espaces tant qu’il conservera sa mission d’enseignement.
Le Monastère des Ursulines et le CMI avaient été séparés en 2007. «Le CMI continue toutefois d’utiliser certaines parties du monastère», précise M. Morrissette.
Rappelons qu’en 2017, le ministère de la Culture et des Communications avait classé l’ensemble conventuel des Ursulines comme site patrimonial.
La Ville a procédé à une inspection des lieux qu’elle qualifie de «rigoureuse» avant l’acquisition et estime que le bâtiment est en très bon état.
L’entretien des lieux est estimé à 400 000 $.
Rappelons qu’après 320 ans de vie dans ces murs, les Ursulines de Trois-Rivières ont déménagé pour aller habiter dans un nouvel édifice à logements sur l'avenue des Draveurs en 2019, sur les rives de la rivière Saint-Maurice. Elles n’étaient alors que 56 religieuses. D’autres communautés de la région sont allées elles aussi vivre dans cet immeuble. Elles ont déjà été 150 dans cet édifice patrimonial et 300 en Mauricie, réparties dans diverses maisons.