Âgée d’à peine 19 ans, la jeune femme avait été retrouvée sans vie dans un champ du chemin Grande-Rivière Nord où elle avait été abattue à bout portant. Son père était présent dans la salle d’audiences pour assister à la condamnation de Francis Martel mais il n’a pas voulu s’adresser au tribunal sur les conséquences du crime dans sa vie. Le juge Carl Thibault de la Cour supérieure a cependant pris soin de lui souhaiter bonne chance dans cette épreuve.

Rappelons qu’au terme des discussions qui étaient menées depuis un an et demi entre les avocats, une proposition de règlement, incluant un plaidoyer de culpabilité et une sentence, a été soumise mardi après-midi au tribunal. C’est ainsi que Martel a reconnu, de façon libre et volontaire, sa responsabilité à titre de complice du suspect principal, René Kègle, suivant la mort d’Ophélie Martin-Cyr, survenue le 10 octobre à Yamachiche. Quant au chef d’homicide involontaire, il a fait l’objet d’un arrêt conditionnel des procédures. 

Me Marc Labelle à la Défense et Me Nektarios Tzortzinas à la Couronne ont ensuite suggéré que l’individu soit condamné à 70 mois de prison. En tenant compte de sa détention depuis son arrestation le 12 octobre 2018, ce qui équivaut à 64 mois et demi de temps préventif, il lui resterait donc cinq mois et demi à purger à partir de maintenant. 

Le juge s’est retiré pendant quelques minutes pour étudier la suggestion avant finalement de conclure qu’elle avait été soumise par deux avocats d’expérience et qu’elle était raisonnable dans les circonstances. À ce sujet, il a notamment tenu compte du plaidoyer de culpabilité qui évite la tenue d’un long procès. En prononçant la sentence, il a critiqué au passage le manque de jugement de Francis Martel qui, dans le box des accusés, semblait ébranlé. Il a dit souhaiter qu’il puisse se réhabiliter une fois sa dette payée à la société, surtout en considérant ses nombreux antécédents judiciaires.

Martel sera ensuite sous probation pendant trois ans. À sa sortie de prison, il projette d’aller demeurer chez un membre de sa famille et il a déjà un emploi en vue.

Notons qu’une ordonnance de non-publication nous empêche de dévoiler pour l’instant tout élément de preuve dans cette affaire, incluant le résumé des faits lu à la cour et ce, pour préserver les droits de René Kègle en vue de son procès devant jury. Aucune date n’a encore été fixée pour le dossier lié à Ophélie Martin-Cyr.  

On sait qu’il est accusé des meurtres prémédités de Jean-Christophe Gilbert, Steve Lamy et d’Ophélie Martin-Cyr. À ce jour, le seul procès fixé est celui portant le meurtre de M. Gilbert qui doit commencer le 3 octobre.